Les ordinateurs quantiques, bientôt disponibles à grande échelle grâce à cette entreprise californienne ?

04 mai 2024 à 17h47
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 Actuellement, il est impossible de fabriquer des ordinateurs quantiques de manière industrielle © Aqeela_Image / Shutterstock
Actuellement, il est impossible de fabriquer des ordinateurs quantiques de manière industrielle © Aqeela_Image / Shutterstock

Une révolution serait-elle en marche dans le domaine des ordinateurs quantiques ? PsiQuantum, une entreprise californienne, semble en tout cas sur la bonne voie pour démocratiser cette technologie de pointe.

Aujourd'hui, les ordinateurs quantiques sont encore de l'ordre de l'expérimental et restent en phase de développement intensif. Si l'entreprise OVH en possède un tout comme Google, il reste encore beaucoup à faire pour que cette technologie soit une réalité tangible pour tous.

La start-up PsiQuantum, basée à Palo Alto en Californie, envisage de produire en masse des ordinateurs quantiques à base de silicium. Pour cela, elle souhaite exploiter les infrastructures déjà existantes de fabrication de puces en silicium. Un positionnement audacieux qui pourrait bien changer la donne.

Une stratégie de conception unique

Plutôt que de suivre le chemin classique consistant en une augmentation de la taille et la puissance des ordinateurs quantiques, PsiQuantum a choisi une autre voie.

La pièce maîtresse de leur technologie est d'avoir opté pour l'utilisation des photons comme qubits. Habituellement, ce sont plutôt les qubits supraconducteurs (comme IBM ou Google par exemple) ou les ions piégés qui sont utilisés. Les photons présentent l'avantage de ne quasiment pas interagir avec leur environnement, ce qui les rend exceptionnellement stables pour les calculs quantiques.

Toutefois, un problème se pose : pour que l'ordinateur quantique fonctionne, ces photons doivent interagir entre eux afin de traiter l'information. Il faut alors développer des solutions pour que ceux-ci puissent entrer en interaction au sein d'un circuit intégré.

Récemment, PsiQuantum a franchi des étapes importantes allant dans cette direction. L'équipe a réussi à modifier un processus de fabrication photonique sur silicium pour y intégrer des fonctionnalités avancées. Ils ont développé des capacités de détection de photons uniques et de génération de paires de photons directement sur la puce. Intégrer ces fonctions sur une puce de silicium permet donc d'exploiter les lignes de production de semi-conducteurs existantes pour un jour espérer fabriquer des ordinateurs quantiques en masse.

Une approche qui accélère le processus de fabrication, mais qui allège surtout les coûts. Dernièrement, le gouvernement australien a injecté 1,3 milliard de dollars dans l'entreprise, preuve que cette stratégie a du potentiel.

 Les défis techniques à surmonter avant que l'informatique quantique ne devienne largement utilisable sont encore très nombreux © Clavivs / Shutterstock
Les défis techniques à surmonter avant que l'informatique quantique ne devienne largement utilisable sont encore très nombreux © Clavivs / Shutterstock

Rien n'est encore joué

En dépit des progrès considérables réalisés par les équipes de PsiQuantum, celles-ci ont encore du pain sur la planche ! Pour concrétiser leur vision d'une informatique quantique photonique à grande échelle, les obstacles à surmonter restent assez conséquents.

Tout d'abord, l'équipe vise à minimiser la dégradation des signaux quantique pour préserver la fidélité des informations traitées par l'ordinateur. Pour ce faire, elle se concentre à réduire les pertes de matériaux en nitrure de silicium (matériau utilisé pur confectionner les circuits) et à améliorer les filtres (qui dirigent les flux de photons) pour améliorer la transmission des photons et minimiser les erreurs de calcul.

Autre point d'amélioration : augmenter l'efficacité des détecteurs, qui captent les photons et convertissent ensuite l'information en signaux, eux-mêmes utilisés par d'autres parties de l'ordinateur. Grâce à cela, la perte de photons lors de leur transit est minimisée et la fidélité des données transmises est accrue.

L'équipe travaille aussi au développement de commutateurs optoélectroniques à grande vitesse. Ces dispositifs sont indispensables, car ils permettent de modifier la direction et l'interaction des photons dans les circuits d'un ordinateur quantique. Pour cela, PsiQuantum souhaite utiliser du titanate de baryum afin de confectionner ces commutateurs, un matériau supportant très bien les changements rapides et fréquents, absolument nécessaires pour que l'information soit traitée à haute vitesse.

PsiQuantum occupe actuelle une position unique dans le domaine du quantique et leur approche pourrait s'avérer payante s'ils parviennent à surmonter les obstacles précités. Leur objectif ? Parvenir à produire un ordinateur quantique opérationnel en 2029 à grande échelle. La course contre-la-montre est lancée !

Camille Coirault

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Commentaires (12)

eaglestorm
j’y crois pas trop mais pourquoi pas, attendons de voir, les australiens semblent avoir misés beaucoup, on va dire que ça doit pas être totalement farfelu, au pire, ils apporteront leur pierre à l’édifice
dede63
Quid du refroidissement, un ordinateur quantique à besoin d’être au zéro absolu pour fonctionné ( -273,15° ) ce qui est un frein aussi. j’aurai aimé plus de détail sur ce sujet.
MattS32
Il me semble que justement le quantique photonique n’a pas besoin de températures extrêmement basses, c’est le quantique électronique qui le nécessite.
ChezDebarras
avec l’informatique quantique ne doit-on pas tout réapprendre ? Car la logique booléenne ne doit plus trop avoir court.<br /> Il y a des langages/outils de développement déjà conçus pour ça ?
bizbiz
«&nbsp;Parvenir à produire un ordinateur quantique opérationnel en 2029 à grande échelle. La course contre-la-montre est lancée !&nbsp;»<br /> Fournis avec Quindows et Quoffice 2029 préinstallé ?<br />
MattS32
Oui, il y a des langages et des outils pour, et ça s’utilise pour l’instant surtout avec des émulateurs qui simulent le fonctionnement d’un ordinateur quantique.<br /> Par exemple, Microsoft développe le langage Q#, et Google développe Cirq, un framework dédié au quantique basé sur Python.<br /> Mais il n’y aura quand même pas tout à réapprendre : le très gros de l’informatique restera basée sur le binaire. Le quantique est extrêmement efficace pour effectuer certains types d’opérations, mais complètement à la ramasse, voire incapable, pour énormément d’autres.
morgandor
Le phénomène du 1 et du 0 en mm temps n’est pas logique et n’a jamais pu être observé. Récemment des atomes ont pu être observé en se comportant comme des ondes, donc oui les atomes peuvent se comporter comme des ondes, mais leur double état à été vu l’un après l’autre, pas en même temps.<br /> Les qbits partent d’une théorie qui est fausse, et d’ailleurs dans le processus, les qbits sont comptés comme des 1 ou comme ddes 0. En soit si l’ordinateur quantique est puissant c’est pour 1 ou 2 type de calcul bien précis et cela est lié à son architecture de ouf avec des supra conducteur qui ne freinent pas l’électricité ou architecture photonique comme ds la présente étude.<br /> On devrait plutôt s’orienter vers les pc supra conducteur ou photonique plutôt que d’avoir de l’aléatoire que l’on doit retranscrire.<br /> La physique quantique (donc de l’infiniment petit) paraît magique car rien ne peut être observé à cette échelle, donc tout est théorique et les rares observations récentes démontrent que la logique est à appliquer aussi à l’infiniment petit. C’est juste que plus c’est petit, plus tout va vite, et que donc les changements d’états ou de place paraissent quasiment en même temps, mais ils sont bien l’un après l’autre. Pas de magie, que de la logique.
tfpsly
ChezDebarras:<br /> avec l’informatique quantique ne doit-on pas tout réapprendre ? Car la logique booléenne ne doit plus trop avoir court.<br /> Oui et non : les applications ne sont tout simplement pas les mêmes.
YBoy360
Et on en trouvera dans toutes les bonnes boulangeries … Ou pas. Je leur souhaite de profitez du pognon qu’on va leur donner. Je crois que c’est l’objectif.
Bestdoud
Il vont commencer par refaire Quick basic<br /> Faut repartir du début
Murphy-Law
@Bestdoud<br /> Qu’ils renommeront Q-Basic…
craxxou
Beaucoup d’expert en commentaire <br /> la critique est facile, mais au moins ils tentent des choses
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