Test HP OMEN Transcend 14 : l’ultraportable gaming qui trébuche sur l’essentiel

Annoncé à l’occasion du CES 2024, le nouvel OMEN Transcend 14 fait figure de première incursion de HP sur le marché des ultraportables gaming — désormais bien peuplé. Avec ses 14 pouces, son châssis ultra compact, son écran OLED et ses composants de dernière génération, l’appareil avait tout pour tacler ASUS et son dernier ROG Zephyrus G14. Le constructeur californien peine pourtant à transformer complètement ce premier essai. Voyons pourquoi.

Faut-il construire un PC portable en se concentrant sur les performances… ou sur la légèreté ? La plupart des fabricants de modèles ultraportables vous répondront que l’important est de trouver un équilibre entre les deux, et la question se pose tout particulièrement dans le cas d’un ultraportable voué aux joueurs. Et en l’occurrence, c’est ostensiblement sur la légèreté et la compacité que HP s’est concentré pour son nouvel OMEN Transcend 14.

Présenté en janvier dernier à Las Vegas, l’appareil est d’ailleurs vendu comme l’ultraportable gaming le plus léger du marché (ce qui n’est pas tout à fait vrai en réalité). Un atout qui est aussi la principale faiblesse de l’appareil. Bien entendu, nous allons voir pourquoi, mais avant toute chose, voici la fiche technique complète du modèle que HP France nous a fait parvenir en prêt :

Dans cette configuration (Core Ultra 9/32 Go/RTX 4070), l’OMEN Transcend 14 est affiché en France à un tarif de 2 700 euros sur le site officiel de HP. L’engin est néanmoins proposé à partir de 2 199 euros sur cette même plateforme, cette fois avec un processeur Intel Core Ultra 7 155H, 16 Go de RAM et une GeForce RTX 4060. Notez que dans tous les cas, l’OMEN Transcend 14 est livré en bundle avec un casque sans-fil HyperX Cloud III. Chez les revendeurs tiers, cette fois, le PC est vendu seul à partir de 2 000 euros.

Design : proche de la perfection, tout simplement

Avec sa robe en aluminium (noire ou blanche), l’OMEN Transcend 14 réussit à être à peu près aussi sobre qu’un Razer Blade 14, lui aussi dépouillé de toute fioriture. Face à son concurrent aux trois serpents, le nouveau gamer miniature de HP se montre de même gabarit, à quelques millimètres près, mais avec 200 grammes de moins sur la balance (31,3 x 23,35 x 1,79 cm d’épaisseur pour 1,63 kg). Cela étant dit, le dernier ROG Zephyrus G14 d’ASUS que nous avons testé dans nos colonnes fait encore mieux du point de vue de la compacité avec 31.1 x 22.0 x 1.63 cm pour 1,5 kg « tout rond ». De quoi faire voler en éclats l’argument de l’extrême légèreté tant vanté par HP… et nous rappeler qu’en la matière, tout n’est au fond qu’une affaire de perspective.

Ce que l’on retient, c’est qu’à prendre en main, l’appareil s’avère quoi qu’il en soit délicieusement compact et léger. L’utiliser en situation de mobilité est extrêmement agréable, tout autant que peut l’être un G14 en la matière, et l’on se surprend parfois à oublier que nous ne sommes pas sur un « simple » PC ultraportable de 14 pouces, mais bien sur un modèle gaming. Ce sentiment est toujours aussi agréable, même si les utilisateurs habitués aux plus grands formats se sentiront fatalement un peu à l’étroit.

Le châssis en aluminium retient l'attention et l'ensemble est très robuste © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

HP fait du bon travail en matière d’assemblage et de finition. Très bon même. Sur ce plan, le petit OMEN Transcend 14 n’a absolument pas à rougir face à ses deux principaux concurrents. Son châssis en aluminium est parfaitement sculpté, les différentes pièces de l’appareil sont jointes avec minutie et l’ensemble semble tout à fait robuste : rien ne craque, rien ne plie, et le cadre d’écran semble suffisamment rigide. On regrette par contre que le coloris noir soit particulièrement salissant : si vous optez pour lui, vous passerez votre temps avec une chiffonnette et du produit à lunettes pour venir à bout des traces de doigts.

Dépourvu de lecteur d’empreintes, l’OMEN Transcend 14 adopte à la place une webcam 1080p compatible avec la reconnaissance faciale via Windows Hello. À l’ouverture de session, l’identification est alors instantanée, ce que l’on apprécie toujours autant. L’engin se dote par ailleurs de deux petits haut-parleurs positionnés sous le châssis. Si leur emplacement est loin d’être idéal, ces derniers délivrent un son meilleur que prévu et suffisamment puissant pour couvrir le bruit des ventilateurs en jeu. Un bon point, mais attention par contre : le plein volume engendre régulièrement des problèmes de saturation.

Sur le plan des connectiques, notre petit OMEN s’en sort également très bien. En dépit de son format compact, et comme ses concurrents, l’appareil parvient à embarquer une sélection de ports suffisamment exhaustive. On retrouve notamment un port USB-C 3.2 et une prise casque jack 3,5 mm sur le flanc gauche, deux ports USB-A 3.2 sur le côté droit, et enfin un port USB-C Thunderbolt 4 doublé d’une sortie HDMI 2.1 à l’arrière du châssis, discrètement insérés entre les grilles du radiateur.

L’OMEN Transcend 14 n'a pas à rougir au niveau des connectiques © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Autre gros point fort du Transcend 14 : son duo clavier/trackpad. C’est bien simple, l’appareil se dote d’un des claviers les plus agréables à nous être passé sous les doigts récemment. La frappe est onctueuse, les touches larges et silencieuses. L’utiliser en bureautique comme en jeu est donc un régal. Cela dit, les touches ne sont pas à proprement parler séparées les unes des autres et la frappe, assez « molle », pourrait déplaire à certains utilisateurs. Une affaire de goût, mais de notre côté, nous avons apprécié la proposition de HP sur ce point… d’autant que ce clavier dispose d’un rétroéclairage RGB très « large », avec de grosses bordures colorées atour des touches, qui confère à l’appareil un look vraiment atypique et plutôt sympa.

Le trackpad est pour sa part précis, réactif et cliquable sur l’ensemble de sa surface. Ses coins ne s’enfoncent pas trop et l’on apprécie globalement de pouvoir compter sur lui au quotidien. On reste toutefois très loin de l’expérience (idyllique) offerte avec les excellents trackpads à retour haptique proposé par Apple sur les MacBook.

Le démontage du HP OMEN Transcend 14 se fait en retirant la plaque inférieure de son châssis, retenue par de simples vis Philips. On découvre alors une batterie que l’on pourra remplacer et un SSD M2 lui aussi échangeable en quelques minutes. En revanche, et sans surprise, la mémoire vive est soudée à la carte mère, rendant toute évolution impossible de ce côté.

Écran : des reflets, mais la qualité d’image est là

L’OMEN Transcend 14 est équipé de la même dalle organique que l’ASUS ROG Zephyrus G14 2024. On retrouve donc un écran OLED de 14 pouces au ratio 16:10, fabriqué par Samsung Display, affichant une définition 2,8 K (2880 par 1800 pixels), mais aussi capable de monter à 120 Hz. L’espace de couleurs DCI-P3 est couvert à 100 % d’après HP, et la luminosité est censée atteindre les 400 cd/m2 en SDR. C’est donc un écran d’excellente facture que l’on s’attend à trouver sur l’ultraportable. Voyons ce qu’il en est.

Sur le plan de la luminance maximale, on retrouve bien les valeurs promises par HP. En SDR, nous atteignons en effet 418 cd/m3 en pic de luminosité. Une valeur que l’on peut largement dépasser, mais uniquement en passant sur un profil HDR. Pour une utilisation classique, l’écran de notre OMEN s’avère donc lumineux sans toutefois parvenir à nous faire oublier l’absence de traitement anti-reflets. La dalle de l’appareil est en effet très brillante et par conséquent sujette aux reflets. Seule une luminosité beaucoup plus forte aurait permis de les limiter. En extérieur, ou dans une pièce très éclairée, on a donc tendance à souvent plisser les yeux face à cet écran. Un problème auquel le Razer Blade 14 et sa dalle IPS mate ne sont pas confrontés.

La qualité d’image offerte par l’écran OLED est redoutable © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Technologie OLED oblige, on profite par contre d’un contraste infini et de noirs parfaits. L’impression de relief qui se dégage de l’image affichée est grisante : n’importe quel film, vidéo ou contenu est magnifié sur l’écran du OMEN Transcend 14. Cette dalle profite par ailleurs d’une bonne température des couleurs, avec un indice de 6 487 kelvins au compteur. Nous sommes donc très proches des 6 500 kelvins du standard vidéo, utilisé comme mètre étalon en la matière. Le DeltaE est en revanche trop élevé, avec un indice de 4,3 mesuré par nos instruments. Nous sommes au-dessus de 3, signe d’une dérive colorimétrique et d’un manque de fidélité de l’image restituée. Sur la calibration de son écran, HP aurait donc pu faire mieux.

Performances : une RTX 4070 anémique

Comme évoqué plus haut, HP nous a fait parvenir la configuration la plus haut de gamme de son OMEN Transcend 14. Nous sommes donc face à un modèle regroupant un processeur Intel Core Ultra 9 185H (16 cœurs et 22 threads cadencés à un maximum de 5,1 GHz, avec 24 Mo de cache et 45 W de TDP), 32 Go de mémoire vive (en LPDDR5 à 7467 MHz) et une carte graphique NVIDIA GeForce RTX 4070.

Contrairement à ses concurrents, notre petit OMEN bride toutefois fortement le potentiel de son GPU en le limitant à une enveloppe thermique de 65 W. À titre de comparaison, la même carte graphique monte à 140 W de TGP sur le Razer Blade 14, tandis que la RTX 4070 du dernier Zephyrus G14 atteint les 90 W. Deux salles, deux ambiances, car en matière de performances en jeu, l’OMEN Transcend 14 souffre sérieusement de la comparaison face à ses principaux adversaires.

Alan Wake II est par exemple difficilement jouable avec de beaux graphismes sans DLSS 3.0. La technologie Frame Generation de NVIDIA (salvatrice dans le cas présent) permet en effet d’obtenir un framerate de 35-40 FPS en 2560 par 1600 pixels, avec le préréglage élevé, la résolution de rendu en niveau « équilibré » et le préréglage « faible pour le ray tracing ». L’expérience de jeu est alors correcte, mais l’on ne peut pas en dire autant lorsqu’on pousse tous les réglages à fond en 2,8 K (définition native de l’écran) et sans DLSS 3.0.

Sous Horizon Forbidden West, lancé initialement sur PS5 et très bien optimisé, le bilan est plus flatteur. Avec l’ensemble des réglages en ultra et en définition 2,8 K, on obtient 40 à 50 FPS en moyenne, sans baisse de régime. Même chose lorsqu’on lance Diablo IV, à condition cette fois d’activer la Frame Generation. On tient alors le cap des 70 à 90 FPS en fonction des cas, en définition 2,8K, avec le ray tracing en niveau moyen, le reste des réglages entre l’élevé et l’ultra et le DLSS en mode performances.

En abaissant le définition et la qualité graphique, on peut tout à fait jouer à de nombreux jeux © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La différence entre notre Transcend 14 et ses concurrents se ressent le plus sur Cyberpunk 2077. À niveau de réglage égal (2,8K, full ultra, DLSS 3.0 coupé), l’appareil ne dépasse pas les 27 FPS en moyenne sur le titre de CD Projekt, contre 38 FPS sur l’ASUS Zephyrus G14, pourtant plus fin et plus léger. Cela dit, et heureusement, le jeu reste parfaitement jouable sur notre petit OMEN en abaissant un peu la définition et la qualité graphique.

Ce qu’il faut retenir ici, c’est qu’en jeu, l’OMEN 14 nous force à nous attarder dans les réglages pour trouver le bon équilibre entre la qualité des graphismes et les performances. Une situation à laquelle la puissante RTX 4070 mobile ne nous avait pas vraiment habitués jusqu’à présent, et qui est due en bonne partie au faible TGP alloué par HP à ce GPU. Cela se ressent aussi en benchmark. En effet, la RTX 4070 65 W du OMEN ne dépasse pas les 4010 points en score graphique sur 3D Mark Time Spy Extreme. La même carte obtenait 5371 points sur le G14 et 5966 points sur le Blade 14. La messe est dite.

Sur le plan CPU par contre, les performances sont nettement plus consistantes. Sous Cinebench R23, notre Intel Core Ultra 9 185H monte à 1 824 points en single-core et 16 889 points en multi-core. En face, l’AMD Ryzen 9 8945HS du Blade 14 se « limitait » à 1771 points en single-core et 16182 points en multi-core. Le processeur du OMEN Transcend 14 est donc très bien exploité.

En utilisation intensive, les deux ventilateurs de l’appareil restent par ailleurs relativement discrets © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Cela est notamment dû à la parfaite gestion thermique du petit ultraportable gamer de HP. Ce dernier abrite une chambre à vapeur particulièrement efficace pour garder le tandem CPU/GPU au frais. En stress test sur AIDA64, le CPU ne dépasse pas les 75-85 degrés par exemple. Aucun Thermal Throttling n’est à déplorer et les fréquences sont maintenues à 3,4 GHz tout du long. Côté GPU, on oscille entre 45 et 60 degrés en fonction des jeux et des réglages adoptés. En utilisation intensive, les deux ventilateurs de l’appareil restent par ailleurs relativement discrets. Jouer sans casque est même possible, puisque le bruit de ces derniers peut être pratiquement couvert par le son des haut-parleurs. Un cas de figure peu fréquent.

Le SSD M.2 PCIe Gen 4 installé à bord de notre OMEN Transcend 14 est enfin l’un des plus rapides que nous ayons testé récemment. Ce dernier affiche des vitesses de transferts de 6 977 Mo/s en lecture et 5 315 Mo/s en écriture. Aucun ralentissement en vue ici, le stockage s’avère véloce en toute circonstance.

On ajoutera que ces performances du SSD contribuent à rendre l’appareil particulièrement adroit en utilisation créative. Son stockage rapide, son CPU puissant et sa carte graphique capable en font un allié compact et pertinent pour du montage vidéo lourd, de la retouche photo ou encore de la modélisation 3D. L’agilité logicielle de NVIDIA et de ses pilotes RTX Studio (accessibles au besoin, et sans connexion, via la nouvelle application NVIDIA App, ou la plateforme NVIDIA GeForce Experience) contribue aussi à la polyvalence de l’engin.

Autonomie : le cap des 8 heures est-il franchi ?

Avec sa batterie de 71 Wh, l’OMEN Transcend 14 s’en sort plutôt bien sur le terrain de l’autonomie. Il faut dire que cette capacité est honorable pour un produit de ce gabarit. Pour comparaison, la batterie du G14 est à peine plus grosse : 73 Wh.

Dans le cadre de notre test d’endurance habituel (lecture en boucle de vidéos en 1080p sur YouTube via Edge, avec la luminosité de l’écran à 100 %, les paramètres d’alimentation les plus propices à l’économie d’énergie, le rétroéclairage du clavier coupé, et un casque branché), nous avons réussi à tenir un peu plus de 6 heures avant d’aller chercher le chargeur.

En utilisation bureautique ou en navigation web, le cap des 7 heures est régulièrement atteint à condition de faire attention à la luminosité de l’écran. On reste en deçà de ce que permet le Zephyrus G14, mais pour un PC portable gamer, l’OMEN Transcend 14 ne déçoit pas tellement.

La recharge se fait à l’aide d’un bloc USB-C de 140 W. Comptez une grosse heure et demie pour faire le plein après avoir épuisé la batterie entièrement, mais pas plus de 30 à 40 minutes pour recouvrer les 50 premiers pour cent. Dommage par contre que ce chargeur ne soit un pas un peu plus compact. Sur un produit de ce type, nous aurions aimé trouver un modèle GAN d’un seul tenant plus facile à transporter.

HP OMEN Transcend 14 : l’avis de Clubic

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