Pour les demandeurs, Free se conduit « comme un éditeur et distributeur de contenus » dans la mesure où il permet à ses abonnés de se connecter aux canaux Usenet « alt.binaries.bd.french » et « alt.binaries.bd.french.d » sur lesquels sont diffusées de nombreuses contrefaçons numériques de bandes dessinées. Bien que le tribunal ait reconnu le caractère illégal des échanges effectués par l'intermédiaire de ces deux canaux, il a retenu les arguments présentés par Free, en déclarant que le FAI n'intervenait que « que pour permettre l'accès à ces canaux grâce à ses serveurs et grâce aux accords qu'elle a conclus qui lui permettent de faire bénéficier ses abonnés du réseau Usenet ».
Le tribunal a en outre estimé que les demandeurs n'avaient pas su démontrer avec précision quels étaient les contenus proposés illégalement sur ces deux canaux de discussion, un prérequis indispensable à toute plainte en contrefaçon. Déboutés de leur requête, les plaignants se voient finalement condamnés à verser 30.000 euros de dommages et intérêts à Free, auxquels s'ajoutent 3.000 euros par société.