« Le haut débit mobile existe depuis des années, mais il n'y avait aucun appareil permettant de véritablement en tirer parti », a déclaré Cole Brodeman, de T-Mobile USA. Premier mobile Android du marché, le G1 serait, si l'on en croit ce discours dont l'iPhone est bien évidemment absent, la réponse parfaite à cette problématique.
Un mobile au doigt et à l'oeil ?
A la façon des systèmes d'exploitation destinés aux ordinateurs, Android sur G1 propose une interface de type bureau, sur laquelle on pourra glisser et déposer widgets et applications. En une pression du doigt, on pourra utiliser une image trouvée sur le Net comme fond d'écran. Un gestionnaire de musique est également intégré : celui-ci fonctionnera avec la plateforme de distribution en ligne d'Amazon qui, avec Google, se place en concurrence frontale d'Apple et de son couple iPhone / iTunes.
Un écosystème ouvert ?
Accessible gratuitement aux développeurs, sans risque pour ces derniers - du moins sur le papier - de se voir une application refusée parce que celle-ci est redondante avec un programme déjà développé par Google, l'Android Market sera, à la façon de l'App Store, une place de marché pour applications tierces. Le téléchargement se fera over the air, suivi d'une installation immédiate.
« Ouverture », voilà le grand mot, répété à de nombreuses reprises lors de la conférence de presse associée à ce lancement. Android et son Android Market seront des environnements ouverts, accessibles à tous, martèlent T-Mobile, HTC et Andy Rubin, de Google. « L'une des choses qui conduira ce terminal vers le futur est cette plateforme ouverte. Nous pensons qu'elle mènera l'internet mobile. En tant qu'humains, nous comptons sur le changement et au fur et à mesure que le temps passera, et que la technologie évoluera, cette plateforme suivra les évolutions et permettra aux tierces parties d'écrire de nouvelles applications ». « L'intégralité de la plateforme est open source », rappelle Andy Rubin. Le navigateur utilise quant à lui une base commune à celle de Chrome, récemment lancé sur ordinateur fixe.
Le G1 verra le jour au prix de 179 dollars aux Etats-Unis. Il sera bloqué sur le réseau T-Mobile et les clients intéressés devront souscrire un abonnement à 25 ou 35 dollars par mois, le second offrant un accès data illimité. Arrivée prévue en Grande Bretagne en novembre, avant un lancement dans le reste de l'Europe début 2009. Compatible GSM (quadribande) et UMTS (3G), le G1 dispose d'un contrôleur Wi-Fi et Bluetooth, mais n'intègrera pas par défaut de logiciel de voix sur IP tel que Skype.
Un tableau séduisant, mais pas exempt de défauts ?
Quelques lacunes subsistent : aucune synchronisation des applications avec un ordinateur, PC ou Mac, ne semble prévue. La compatibilité Microsoft Exchange n'est pas assurée, alors que ce point est un prérequis important pour percer auprès des professionnels. Le push mail ne semble donc pour l'instant garanti que pour la messagerie Gmail, même s'il est logiquement possible de synchroniser le client mail avec d'autres services comme ceux de Yahoo ou de Microsoft. Il ne sera par ailleurs pas autorisé d'utiliser le G1 comme un modem, pour connecter un ordinateur à Internet par son intermédiaire.
Arrivé sur scène, Sergey Brin, cofondateur de Google, évoque un plaisir similaire à celui qu'éprouve le geek lorsqu'il se lance sous Linux : contrôle du système, personnalisation à outrance, satisfaction d'utiliser un système libre. Pour lui, un smartphone Android n'est ni plus ni moins qu'un véritable ordinateur, certes moins puissant que les stations de travail actuelles, mais tout aussi fonctionnel qu'une machine vieille de quelques années.
Avant même son arrivée sur le marché, le système d'exploitation Android suscite une attention exceptionnelle, comme l'a fait le navigateur Chrome début septembre. En attendant de pouvoir juger sur pièce de ses qualités, il est certain qu'Android réunit, au moins sur le papier, quelques arguments de poids : interface élégante, qui semble fluide et fonctionnelle, fonctionnalités entièrement tournées vers le monde de l'Internet mobile et ouverture, tant au niveau du système, autour duquel sont réunis les membres de l'Open Handset Alliance, que de la plateforme applicative, l'Android Market. Une démarche radicalement opposée à celle d'Apple, qui a pour sa part choisi de verrouiller la chaîne de bout en bout : l'ouverture paiera-t-elle ?