Faisant leur la stratégie du « lapin de Troie » exploitée par les Anglais dans Sacré Graal, les Monty Python ont investi cette semaine la plateforme de vidéo YouTube au moyen d'une page dédiée. Las de voir leurs vidéos échangées illégalement sur Internet, ils menacent les internautes d'indicibles représailles, et les invitent à acheter leurs vidéos plutôt que de les télécharger ou de les visionner en ligne. Une démarche so british ?
« Depuis trois ans les YouTubers nous arnaquent en mettant des dizaines de milliers de nos vidéos sur YouTube. Maintenant, la donne a changé. Il est temps pour nous de reprendre les choses en main. Nous savons qui vous êtes, nous savons où vous vivez, et nous pourrions vous poursuivre avec des moyens d'une horreur indicible », attaquent ironiquement les Monty Python.
Heureusement pour les piratins, l'équipe de Terry Gilliam et de John Cleese est faite de chics types, et les moyens de coercition employés ne sont pas aussi terrifiants que pouvait le laisser penser cette introduction. « Comme nous sommes des gars extrêmement sympas, nous avons trouvé un meilleur moyen pour récupérer ce qui nous est dû : nous avons lancé notre propre chaîne Monty Python sur YouTube », poursuivent-ils.
L'équipe promet qu'on trouvera sur cette chaîne des vidéos en haute qualité de leurs différentes créations. En échange, ils demandent à l'internaute de s'abstenir de poster des « commentaires baveux et écervelés », et d'aller cliquer sur les liens et acheter films et spectacles TV, de façon à les soulager de « la douleur et du dégoût que nous avons éprouvés en nous faisant arnaquer toutes ces années ».
Une trentaine de vidéos sont d'ores et déjà proposées sur cette page. On y trouvera différents extraits des exploits télévisés des Monty Pyhton, ainsi que quelques extraits des films signés par la troupe, à commencer par ce paroxysme d'angoisse qu'est l'apparition du « Lapin tueur », immortalisé dans Sacré Graal. Un film dans lequel lorsque la foule demande à ce que l'on brûle celle que l'on croit être une sorcière, l'un des compagnons du Roi Arthur propose un arbitrage... Exemple à suivre ?