A la différence d'un CD ou d'un vinyle, les fichiers MP3 ne risquent pas de subir les outrages du temps, et se prêtent donc tout particulièrement au marché de l'occasion. Voilà, en substance, le message que souhaite faire passer le site Bopaboo.com, qui se présente comme la première place de marché en ligne destinée aux fichiers MP3 d'occasion.
Le principe est simple : las d'écouter certains morceaux, vous ne souhaitez plus en détenir les droits, et allez donc les revendre sur Internet, comme vous le feriez d'une vieille carte graphique, d'un vêtement devenu trop petit ou d'un CD.
Bopaboo promet des fichiers MP3 à 0,25 dollar la pièce, dont 80% sont reversés au vendeur, alors que le prix d'un morceau tourne habituellement aux alentours d'un dollar sur les plateformes de téléchargement telles qu'iTunes. « Avec Bopaboo, vous pouvez uploader et vendre la musique dont vous ne voulez plus, et acheter la musique de vos artistes favoris auprès d'autres consommateurs comme vous », promet le site, qui se targue de distribuer des fichiers au format MP3, sans la moindre mesure de protection technique, et d'offrir un service accessible depuis n'importe quel navigateur Web, quel que soit le système d'exploitation employé.
Qui dit marché de l'occasion dit transfert de propriété, et les conditions d'utilisation du service insistent sur ce point. Le vendeur est ainsi censé s'engager à ne vendre que des copies originales d'une oeuvre dont il a acquis les droits légalement, droits qu'il n'aurait pas déjà cédé à d'autres tiers.
« Vous détruirez toute copie de l'objet d'occasion vendu que vous auriez en votre possession, ou dont vous auriez la garde ou le contrôle », précise Bopaboo. En l'absence de tout système de gestion des droits numériques (DRM), aucun moyen technique ne permet toutefois de vérifier que les fichiers mis en vente par l'internaute ne sont pas conservé par ses soins. De la même façon, impossible d'en attester la provenance.
Bien que l'idée de pouvoir revendre des fichiers MP3 dont on ne veut plus ne manque pas d'un certain charme, l'absence de dispositif de contrôle risque de sérieusement compromettre l'avenir du service, pour l'instant accessible sous forme de bêta sur invitations aux internautes américains.