Les jeux sont faits. Annoncée en février dernier par Luc Chatel, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, à un prix de 206 millions d'euros, il sera finalement nécessaire d'investir une somme de 240 millions d'euros pour s'offrir la tant convoitée quatrième licence 3G.
C'est en effet la Commission des participations et des transferts (CPT) qui, saisie par Bercy début mai, vient de donner son prix définitif. Pour rappel, Orange, SFR et Bouygues Telecom ont acquis il y a près de 10 ans des licences 3G nationales via des fréquences de 15 Mhz pour un montant unitaire de 619 millions d'euros. Cette fois, ce sont donc les 3 blocs de fréquences 5 Mhz, dont l'un réservé à un nouvel entrant, qui vont coûter plus cher que prévu.
Mais visiblement, pas assez au goût des opérateurs historiques qui feront tout pour empêcher un nouvel acteur de venir les concurrencer, ces derniers craignant toujours que l'État ne cherche à favoriser l'entrée d'une nouvelle marque de la téléphonie mobile avec un prix de licence trop peu élevé par rapport aux réalités économiques du marché. A ce sujet, un opérateur avait d'ailleurs déjà fait pression en annonçant vouloir contester ce prix « devant Bruxelles. Nous porterons plainte pour rupture d'égalité, et pour aide d'État illégale », rapportait-il alors dans les colonnes du Figaro.
Reste à savoir quels seront les opérateurs qui décideront de participer à l'appel d'offres - prévu pour juillet - pour disposer de cette licence, et qui devront investir au moins un milliard d'euros dans la construction d'un nouveau réseau qui ne devrait être exploitable qu'à partir de 2011. Et ce alors que les MVNO (Coriolis Telecom, Virgin Mobile, Auchan Mobile, Prixtel) commencent déjà à casser les prix avec des offres illimitées en voix ou en data. Si l'opérateur néerlandais KPN (présent via le MVNO Simyo en France) annonçait ne pas s'y intéresser, Virgin Mobile « étudie » toujours la question, de même que Numéricâble. Pour sa part, Iliad, propriétaire du FAI Free, semble plus que jamais intéressé par cette licence malgré le fait que la société tablait sur un prix de licence de 210 millions d'euros.