Le brevet obtenu par Microsoft décrit en effet un système qui permet à un utilisateur d'obtenir l'élévation de ses droits. « Dans l'une des implémentations posibles ce système ou cette méthode présente à l'utilisateur une interface lui permettant de s'identifier comme détenteur d'un compte ayant le droit d'effectuer une action ». Cette fenêtre est censée s'ouvrir lorsque l'utilisateur essaie d'accomplir une action pour laquelle il ne détient pas un niveau de privilèges suffisant, explique encore le texte du brevet.
En environnement Unix, on utilise la commande sudo (substitute user do) pour obtenir temporairement des privilèges supérieurs à ceux qui sont normalement alloués au compte de l'utilisateur. Il convient alors d'entrer le mot de passe de son compte, pour pouvoir effectuer au sein du système certaines actions potentiellement sensibles (plus d'informations).
« Seigneur, seigneur, seigneur, ils n'éprouvent aucune honte. Il apparait que Microsoft vient juste de faire breveter sudo, dans une version personnalisée », s'indigne le site spécialisé Groklaw, très impliqué dans les problématiques liées à la propriété intellectuelle dans la sphère informatique.
Difficile, effectivement, de ne pas faire le rapprochement entre le concept déposé par Microsoft et la commande sudo. En y regardant de plus près, il apparait toutefois que Microsoft protège un dispositif plus précis, qui prévoit qu'une fenêtre surgisse pour demander un mot de passe à l'utilisateur avant exécution d'une commande susceptible d'entrainer des modifications du système (installation d'un logiciel par exemple), alors que sudo requiert une action préalable de l'utilisateur.
Les similitudes sont peut-être donc plus à chercher du côté de l'UAC (User Account Countrol). S'il fallait trouver un parallèle dans l'univers du logiciel libre, ce pourrait être PolicyKit.
Quoi qu'il en soit, l'affaire devrait attiser une nouvelle fois les polémiques autour des brevets logiciels. Cette idée d'une fenêtre d'alerte demandant un mot de passe à l'utilisateur n'est pas nouvelle, et se voit déjà utilisée dans de nombreux produits, libres ou propriétaires. Dès lors, le bureau américain des brevets a-t-il bien fait d'en accorder la paternité à Microsoft ?