Basé sur une architecture conçue par Cray, le Jaguar faisait jusqu'ici appel à des processeurs à quatre coeurs. Ils viennent d'être remplacés par des modèles à six coeurs, ce qui porte le nombre total d'unités dédiées au calcul à 224 256. Chaque noeud de cette infrastructure complexe embarque deux processeurs à six coeurs, 16 Go de mémoire vive et un routeur chargé de gérer les interconnexions de l'ensemble. L'ensemble fonctionne sous Linux : une version modifiée de SUSE pour les noeuds de service, et un noyau allégé au maximum par les ingénieurs de Cray en ce qui concerne les unités dédiées au calcul.
A la deuxième place du classement, on retrouve le RoadRunner d'IBM (utilisé par le département de l'Energie américain) et son architecture hybride associant des processeurs Opteron d'AMD à des unités Cell, avec une puissance de calcul estimée à 1,04 pétaflops. Vient ensuite Kraken, également basé sur le Jaguar XT5 de Cray, avec 832 téraflops. En quatrième position arrive le premier supercalculateur européen, une machine IBM BlueGene/P employée par le laboratoire de recherche allemand Forschungszentrum Jülich.
La Chine fait son entrée dans ce top 5 avec un supercalculateur baptisé Tianhe-1, installé au National SuperComputer Center de Tianjin. Détail intéressant, il est le premier de la liste à inaugurer une architecture faisant la part belle aux processeurs graphiques. Il associe en effet des processeurs Intel (Xeon E5540 et E5450) à des Radeon HD 4870 X2, pour un total de 71.680 coeurs d'exécution. Une tendance de plus en plus forte, à laquelle devraient sans doute contribuer le lancement de la nouvelle architecture Fermi de NVIDIA et l'arrivée des premières cartes Larrabee d'Intel.
De façon plus générale, le Top500 confirme l'écrasante domination des processeurs Intel sur ce marché du supercalcul puisque 80,4% du parc étudié font appel à ses puces. 52 machines utilisent les processeurs Power d'IBM tandis que 42 font confiance aux Opteron d'AMD. Les Etats-Unis restent le leader incontesté du secteur, avec 277 des 500 machines étudiées. La part de l'Europe grimpe à 153 systèmes, contre 50 pour l'Asie. La France et l'Allemagne comptent chacune 27 de ces 500 superordinateurs.
Rappelons que le Top500, qui parait deux fois par an (en juin et novembre) est basé sur la soumission volontaire des machines que l'on souhaite tester. Leurs performances sont alors mesurées à l'aide d'un outil baptisé Linpack, qui mesure le temps mis à résoudre des systèmes complexes d'équations linéaires. Pour figurer au sein de ce top 500, il faudra maintenant disposer d'une machine d'au moins 20 téraflops, contre 17,1 il y a six mois.