Julien Hodara : "Wormee aura son offre premium"

Alexandre Laurent
Publié le 01 mars 2010 à 17h59
Éditée par Orange Vallée, la plateforme de musique en ligne Wormee s'enorgueillit aujourd'hui d'être en mesure de proposer le dernier album de Gorillaz en écoute gratuite, une semaine avant sa sortie dans les bacs. A cette occasion, Julien Hodara, directeur de Wormee, revient pour |clubic|Clubic.com|fin||neteco|NetEco.com|fin| sur la stratégie de ce portail concurrent des Deezer, Jiwa et autres Spotify.

Julien Hodara, bonjour. Au milieu des nombreux services qui proposent l'écoute de musique gratuite et légale en ligne, quelle est la proposition de valeur de Wormee ?

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JH - Les premiers points sur lesquels on essaie de se différencier sont l'éditorial et les contenus. L'éditorial, avec une offre forte, visible dès la page d'accueil du site, où l'on trouve des articles rédigés par des journalistes indépendants, ainsi que des recommandations d'écoute formulées par notre équipe.

En parallèle, nous tentons d'innover sur les contenus. L'été dernier, nous avons par exemple diffusé en exclusivité sur Wormee l'enregistrement du concert de Metallica dans les Arènes de Nîmes, trois jours après l'événement. L'attente était telle qu'à la mise en ligne, le service est tombé, alors qu'on avait prévu le coup et hébergé le concert sur une autre page. Depuis, on a reproduit ce modèle avec Mickey 3D, les Transmusicales de Rennes ou les BB Brunes. Et cette semaine, nous diffusons en exclusivité le dernier album de Gorillaz, une semaine avant sa sortie.

Wormee permet également à ses utilisateurs de mettre en ligne leurs propres fichiers MP3. De cette façon, ils peuvent y accéder depuis n'importe quel ordinateur, mais aussi les partager avec les autres membres. Nous avons un logiciel qui sait reconnaitre le morceau mis en ligne, de façon à ce que les lectures soient comptabilisées et intégrées dans les calculs de rétribution des ayant-droits. Si l'un d'eux ne souhaite pas que ses titres soient disponibles sur Wormee - comme Sony qu'on espère bien signer bientôt - le morceau n'est pas partagé.

Début 2009, Orange Vallée promettait aussi l'arrivée d'un service de webradios ?

Tout à fait. il s'agit de Radiomee, qu'on a lancé il y a une quinzaine de jours. Egalement décliné sous forme d'application iPhone, il offre un accès direct à plus de six mille radios et Web radios ainsi qu'aux podcasts associés. Si vous voulez écouter NRJ, vous pouvez. En prime, Radiomee vous indique quel morceau est en train de passer à l'antenne. S'il vous plait, vous cliquez sur Ajouter aux coups de coeur et vous le retrouvez directement sur Wormee. Sur Radiomee, on propose aussi l'hyperplayer, qui vous permet de voir en temps réel ce qui est diffusé sur vos radios favorites. On connaissait la mosaïque en TV : ici, on a la première mosaïque dédiée à la radio !

Près de neuf mois après son lancement, où en est Wormee aujourd'hui ?

Alors que nous avons ouvert Wormee en juin dernier, le site a attiré 915.000 visiteurs uniques sur le mois de décembre. Pour nous, c'est un beau succès, la récompense de beaucoup de travail pour une petite équipe de passionnés, puisque nous sommes douze aujourd'hui sur le projet Wormee. Nous venons également de lancer une nouvelle version de notre lecteur, plus claire. On peut également facilement l'exporter sur son blog, sur son site, ou même sur Facebook. L'aspect communautaire va être fortement développé cette année, sur Wormee ou à l'extérieur. Nous cherchons notamment comment faire découvrir plus de choses aux gens. Pour ça, on prépare un système de recommandation assez poussé, qui ne fonctionnera ni comme Pandora, ni comme Last.fm, mais sur un mode intermédiaire qui marche plutôt bien.

Aujourd'hui, le site n'est monétisé que par l'affichage de bannières. A-t-il vocation à rester gratuit, sans pub audio ?

Pour l'instant, nous ne voulons pas aller sur la pub audio. Les régies ne savent pas la vendre, donc nous ne ferions pas d'argent avec ça. En revanche, on lancera bien une offre premium. On aura une offre premium sur le mobile, mais aussi sur le Web. Impossible pour moi d'être plus précis à l'heure actuelle, mais on veut faire plus que simplement supprimer la publicité audio. A côté, on essaiera sans doute de monétiser certaines exclusivités.

Comment réagissent les maisons de disque à ce discours ? Je pense notamment à Warner, dont le PDG a récemment émis de sérieux doutes quant à la capacité de services tels que le vôtre à faire migrer les internautes du gratuit vers le payant ?

Avec le P2P, l'échange de disques durs ou de clés USB, la valeur perçue de la musique en ligne est à peu près égale à zéro pour les internautes. Il y a quinze ans, je traversais Paris pour aller écouter un nouvel album chez quelqu'un, c'était un moment fort. Aujourd'hui, les gens récupèrent la musique sans y penser. Dès l'instant où la musique est perçue comme gratuite, ça n'est plus une priorité dans le budget des gens et dans ce contexte, si toutes les offres de streaming devenaient payantes, on assisterait à un raz-de-marée vers les réseaux P2P. Il faut donc travailler dur et lancer de nouveaux modèles, élaborés de concert avec les maisons de disque et les artistes. Nous allons tâcher de participer activement à tout ça.

Julien Hodara, merci.

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