Dans un billet publié sur son blog officiel, l'équipe de Facebook a annoncé un énième changement de sa politique de vie privée qui ne manquera pas de soulever la polémique. En effet, la société est sur le point d'autoriser certains sites Internet tiers à accéder aux informations personnelles des utilisateurs sans que ces derniers n'en aient préalablement donné les droits d'accès.
L'un des points sensibles de cette nouvelle politique concerne la gestion de Facebook Connect. Ce protocole permet aux internautes d'autoriser certains sites Internet tiers à communiquer avec l'interface de programmation de Facebook et donc d'avoir accès à certaines de leurs données personnelles. Le développeur pourra par exemple l'utiliser pour remplacer le traditionnel formulaire d'inscription d'un site Internet et pour que l'utilisateur puisse interagir dans les forums avec ses informations de Facebook. De cette manière, l'internaute utilise les mêmes informations d'identification sur chacun des sites web, et ce, tout en conservant un droit de modification sur les données qui doivent être rendues publiques : informations personnelles, professionnelles, photos, groupes, amis... Puisque le carnet de contacts de Facebook fait partie des données qui peuvent être rendues "portables", les éditeurs peuvent développer des applications à caractère social directement sur les sites Internet tiers (ex : farmville.com).
Seulement dans les modifications apportées par Facebook, il est expliqué que pour certains sites Internet tiers, l'authentification de Facebook sera en mode opt-out, c'est-à-dire pré-approuvée par le réseau et non par le membre. S'il souhaite protéger ses informations personnelles ce dernier devra donc prendre connaissance de cette liste de sites web et manuellement restreindre l'authentification pour chacun d'entre eux.
Dans la version française de la politique de la vie privée de Facebook, il est ainsi expliqué : « Pour pouvoir vous offrir une expérience sociale utile de Facebook, nous devons occasionnellement fournir des informations générales à propos de vous à des sites web et à des applications pré-approuvés qui utilisent notre plate-forme avant même que ne vous vous y connectiez formellement. » (Voir 4e rubrique, 7e paragraphe). Aucune information n'a été communiquée sur ces fameux « sites pré-approuvés », si ce n'est que la liste devrait être disponible ici. Facebook précise un peu plus haut : « L'expression "Informations générales" désigne nom, photos de profil, sexe, identifiants d'utilisateur, connexions et contenus partagés (les vôtres et ceux de vos amis) avec le paramètre de confidentialité ».
Selon Michael Richter, conseiller général de Facebook, ces changements visent à préparer le terrain en vue de nouvelles « opportunités intéressantes pour améliorer la façon dont vous partagez et vous vous connectez avec les gens ». Il précise : « nous continuerons à développer de nouveaux outils pour vous aider à gérer les choses que vous partagez sur Facebook ».
Ce n'est pas la première fois que Facebook est pointé du doigt en ce qui concerne la vie privée du réseau. Au mois de décembre, Facebook a ajouté de nouvelles options permettant de diviser sa liste de contacts en différents groupes afin de régler plus finement les droits de lecture et d'écriture de ses contacts et le cas échéant, de restreindre la visibilité de certaines informations personnelles. Si cette initiative semble plutôt louable elle s'est cependant traduite par une reconfiguration massive des paramètres de vie privée des 350 millions d'utilisateurs du réseau. L'utilisateur était invité à accepter que son profil devienne public par défaut ou reconfigurer manuellement l'ensemble de ses paramètres de confidentialité. Loin d'être une erreur de manipulation cette mesure reflète la vision du PDG de la société Mark Zuckerberg qui expliquait alors : « Les gens sont devenus plus enclins non seulement à publier des informations de différentes natures, ils le font également de manière encore plus ouverte et avec plus de personnes. La norme sociale a évolué avec le temps ».