Echaudé par de multiples procès, cible des autorités de la concurrence sur trois continents, régulièrement amené à régler des litiges à grands coups de millions de dollars, Microsoft souhaite montrer au monde entier que les multiples leçons reçues commencent à faire leur effet. C'est Brad Smith, directeur juridique de Microsoft, qui s'est chargé de faire connaitre, lors d'un discours donné à Washington, la nouvelle profession de foi de l'éditeur. Elle passe par douze « principes », ou règles de bonne conduite, qui présideront désormais selon lui au développement de Windows et assureront l'équité de la compétition.
Cette annonce intervient environ une semaine après que la Commission européenne a condamné Microsoft à 280,5 millions d'euros d'amende (voir cette actu), ce qui peut difficilement être considéré comme un hasard du calendrier. L'Europe n'a pas été évoquée par Brad Smith, mais ce dernier a affirmé que ces douze règles de bonne conduite permettront à Microsoft d'aller plus loin que les exigences des autorités de la concurrence américaines. Ces douze principes, accessibles sur cette page (anglais), sont répartis en trois catégories.
La première s'intitule « Choix pour les fabricants d'ordinateur et les consommateurs ». Tous, constructeurs comme utilisateurs, doivent pouvoir ajouter librement les logiciels ou les systèmes de leur choix à une machine équipée de Windows. Les constructeurs sont libres d'ajouter les raccourcis de leur choix vers des logiciels d'éditeurs tiers, ainsi que de proposer des alternatives aux produits Microsoft. On pense notamment au lecteur multimédia, dont la présence forcée dans Windows a valu bien des déboires à l'éditeur. Microsoft s'engage également à ne pas pénaliser les industriels qui utiliseraient d'autres produits que le sien et prône la transparence au niveau des tarifs.
La deuxième catégorie, « occasions pour les développeurs », stipule que Microsoft favorisera autant que faire se peut le travail des développeurs dans ses futurs systèmes d'exploitation, à commencer par Vista, notamment fournissant des API (interfaces de programmation) complètes et documentées. Enfin, la troisième, baptisée « interopérabilité pour les utilisateurs » indique que les protocoles de communication utilisés dans les différentes versions de Windows seront accessibles pour favoriser le développement de l'interopérabilité avec des systèmes tiers. Elle prévoit également l'ouverture sous licence de certains brevets détenus par l'éditeur ou la contribution à la définition de standards.
Microsoft indique que ces règles de conduite pourront être enrichies de nouvelles directives au fur et à mesure des développements futurs. L'initiative mérite d'être saluée, même s'il est impossible de ne pas montrer un certain scepticisme devant ces belles paroles...