© Chemistry World
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Un nouveau document de travail de l'Union européenne pointe du doigt une dépendance extrêmement conséquente de nos pays à la Chine pour ce qui est des batteries électriques.

Les rapports entre l'Europe et la Chine sur la question de l'électrique pourraient bien se tendre à l'avenir. Une enquête vient ainsi d'être lancée par la Commission européenne pour savoir si la Chine n'a pas avantagé indûment son industrie des voitures électriques. Une situation d'autant plus difficile que le vieux continent serait en fait très dépendant de Pékin dans le domaine !

Une demande qui va exploser

Le 5 octobre prochain, les pays de l'Union européenne se rencontreront lors d'un sommet sur la sécurité économique organisé à Grenade, en Espagne. À cette occasion, ils évalueront les risques posés sur notre souveraineté par une Chine plus assertive, et sur les moyens de réduire les liens de dépendance.

Et la tâche ne devrait pas être aisée, notamment dans le secteur des batteries électriques, un produit clé pour la transition écologique, et qui pourrait donc devenir vital dans les années à venir. « La demande de batteries lithium-ion, de piles à combustible et d'électrolyseurs va donc exploser et devrait être multipliée par 10 à 30 dans les années à venir », explique ainsi un document de travail réalisé pour l'occasion, et auquel Reuters a pu avoir accès.

Un outil de pression pour Xi Jinping ? © Tingshu Wangs/Reuters
Un outil de pression pour Xi Jinping ? © Tingshu Wangs/Reuters

Une souveraineté à trouver rapidement

Problème, l'Europe est très loin de produire ce dont elle a besoin pour les piles électriques et les batteries. En fait, elle s'appuie beaucoup sur la Chine, et peut-être même un peu trop comme le fait remarquer l'étude fournie par la présidence espagnole de l'UE. Au point de rappeler le nœud vital que représentaient les gazoducs Nord Stream (qui ont d'ailleurs été récemment sabotés) pour les économies européennes.

« Sans la mise en place de mesures fortes, l'écosystème énergétique européen pourrait se retrouver d'ici 2030 dans une dépendance vis-à-vis de la Chine d'une nature différente, mais d'une gravité similaire, à celle qu'il avait vis-à-vis de la Russie avant l'invasion de l'Ukraine », est-il ainsi expliqué. D'où l'urgence semble-t-il de préparer un retour de souveraineté pour ne pas se retrouver dans la position actuelle où la décision de couper en urgence les approvisionnements russes en Europe a entraîné de nombreux problèmes, que ce soit sur le coût de l'énergie ou pour certains pays comme l'Allemagne, sur le tissu industriel national.

Source : Reuters