Un juge new-yorkais a rejeté, jeudi, les demandes d'Uber, DoorDash et Grubhub, qui s'opposaient à une loi locale qui sera finalement appliquée, fixant un salaire minimum pour les livreurs de ces plateformes.
La ville de New York fait un pas de géant vers l'amélioration des conditions de travail des livreurs de repas. En juin, elle avait annoncé la mise en place d'un salaire minimum horaire de 17,96 dollars pour les livreurs des plateformes comme Uber Eats, une décision majeure depuis contestée en justice par les acteurs du secteur, qui ont essuyé jeudi 28 septembre une défaite cuisante. De quoi remettre en cause le modèle économique des entreprises de livraison ?
New York franchit le pas et obtient gain de cause en justice face aux géants de la livraison de repas
Trois des principales applications de livraison de repas, Uber Eats que l'on connaît, mais aussi DoodDash et Grubhub, ont donc échoué dans leur tentative de bloquer la mise en place d'un salaire minimum pour les livreurs de la Grosse Pomme.
La décision, prise par la Cour suprême de l'État de New York, vise à garantir un revenu décent et une certaine sécurité pour les quelque 60 000 livreurs à vélo des plateformes de livraisons de repas, devenus essentiels pendant la pandémie de COVID-19.
La ville de New York a pris cette décision après une longue période d'étude et de consultation du marché. En juin 2023, elle avait ainsi annoncé un salaire minimum horaire de 17,96 dollars pour les livreurs, devant progressivement augmenter jusqu'à 19,96 dollars en 2025. Le revenu sera qui plus est ajusté selon l'inflation, ce qui renforcera d'autant plus la stabilité financière à long terme de ces petites mains de l'empire de la livraison.
De meilleurs droits et avantages (mérités) pour les livreurs, mais un modèle économique qui pose question
Pour New York, cette décision marque une première aux États-Unis pour la livraison de repas. Elle soulève surtout des questions essentielles sur le modèle de la « gig economy ». Les plateformes ont en effet construit leur modèle économique et leur réussite sur le dos de travailleurs qui ne bénéficient pas d'avantages associés à un statut de salarié. À New York, les livreurs sont souvent issus de pays d'Amérique latine et sont surnommés les « deliveristas ».
Malgré les efforts et le lobbying des acteurs de la livraison pour contester cette mesure en justice, celle-ci a été maintenue. DoodDash a d'ailleurs réagi et évoqué « un résultat extrêmement décevant », évoquant d'ores et déjà de probables hausses de coûts pour les New-yorkais. Uber et les autres sociétés plaignantes ont la possibilité de faire appel.
En France, un modèle hybride a été trouvé pour les chauffeurs de VTC, avec la garantie d'un revenu minimum par trajet. Mais si la mesure américaine venait à être appliquée sur l'ensemble des États-Unis et sur ses autres principaux marchés, parmi lesquels l'Hexagone, qui sait alors quel serait l'avenir de ces géants de la livraison et du service ? New York est en tout cas à chaque fois pionnière en la matière. La ville avait déjà marqué l'histoire en imposant un salaire minimum aux applications de VTC Uber et Lyft en 2018, une première à l'époque.
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Source : Tech Crunch