Unity est, comme Unreal, à l'origine de nombreux jeux © rafapress / Shutterstock
Unity est, comme Unreal, à l'origine de nombreux jeux © rafapress / Shutterstock

Quelques semaines après les annonces, puis le rétropédalage autour du nouveau mode de fonctionnement d'Unity, les choses évoluent. John Riccitiello, P.-D.G. de la firme depuis 2014, a annoncé son départ le 9 octobre dernier.

Nommé directeur d'Unity pour organiser son développement et procéder à plusieurs rachats, dont ceux de Parsec, de la Weta et d'IronSource pour un total de 6,33 milliards de dollars, John Riccitiello a récemment annoncé son départ.

Unity accusait encore récemment de lourdes pertes, qui ont conduit les dirigeants à mettre en place un nouveau modèle économique. Son annonce, peu claire et fondée sur le nombre d'installations des jeux développés sous Unity, a engendré une énorme levée de boucliers qui a visiblement poussé le P.-D.G. à la démission.

John Riccitiello, ex-P.-D.G. d'EA et Unity © Metroid Souls
John Riccitiello, ex-P.-D.G. d'EA et Unity © Metroid Souls

John Riccitiello n'est plus le P.-D.G. d'Unity

Mi-septembre, Unity a annoncé revoir son modèle pour enfin devenir une société profitable. Les rachats et le développement des outils n'ont pas suffi à faire décoller les bénéfices, de même que les licenciements opérés en 2022. Pour accélérer les choses, le groupe dirigé par John Riccitiello a indiqué qu'à partir du 1er janvier 2024, Unity prélèverait une commission, non pas sur les ventes, mais sur le nombre d'installations, et que ce changement concernait également les jeux déjà sortis.

Que ce soit à travers la version gratuite du moteur ou les solutions professionnelles, tout le monde devait payer. Ce changement radical n'a plu à personne et a déclenché une véritable tempête. Unity est revenue en arrière, mais le mal était fait, et le seul changement en mesure d'apaiser les esprits semblait être de changer de P.-D.G.

Le 9 octobre dernier, John Riccitiello a donc annoncé très officiellement sa démission avec effet immédiat, précisant que James M. Whitehurst, ancien dirigeant d'IBM, le remplacerait en tant que patron intérimaire le temps de débusquer la perle rare.

Le communiqué est très simple, laissant Roelof Botha, administrateur indépendant principal, remercier le démissionnaire et souligner que Riccitiello avait transformé l'entreprise : « John a dirigé Unity pendant une phase de croissance incroyable au cours des 10 dernières années, nous aidant à passer d'une licence perpétuelle à un modèle d'abonnement […]. »

Le principal intéressé a de son côté indiqué que son mandat avait été un véritable privilège, et qu'il allait soutenir Unity le temps que son remplaçant définitif soit trouvé.

Annonces maladroites, rétropédalage… Unity a heurté un mur

Depuis des années, Unity a un problème. Malgré un premier changement de modèle économique et plusieurs acquisitions, l'entreprise a été incapable de dégager des profits. Cette situation n'était pas tenable et a conduit à de nombreux licenciements, malgré un chiffre d'affaires en hausse constante. Pour la seule année 2022, Unity a enregistré 900 millions de dollars de pertes. Il fallait réagir, et c'est ce qu'a fait Unity en annonçant divers changements qui auraient eu un impact très direct sur les développeurs.

En décidant de prendre sa commission sur les installations et en manquant grandement de clarté, Unity s'est mis à dos de nombreuses structures et créateurs, surtout les plus modestes. La firme a d'abord essayé de clarifier les choses avant d'annoncer une révision complète de la stratégie. Il est désormais officiel qu'à partir de l'année prochaine, Unity récupérera 2,5 % des recettes générées par les jeux développés à partir d'une formule payante si et seulement si ces mêmes jeux ont généré au moins 1 million de dollars sur l'année.

Les utilisateurs de la version gratuite ne sont plus concernés, ce qui permet à tout le monde de souffler. Unity adopte donc un modèle plus commun et qui semble convenir à tous. Malgré tout, la confiance a été entamée, et il faudra que la nouvelle personne chargée de diriger l'entreprise se montre très convaincante.