Air Liquide et Siemens viennent d'inaugurer une grande gigafactory, qui va assembler les électrolyseurs utilisés pour produire de l'hydrogène.
L'hydrogène vert est de plus en plus vu à travers le monde comme une source d'énergie intéressante et capable, à long terme, de remplacer en partie les hydrocarbures. La preuve ? Les plus grands espaces économiques au monde s'y mettent. La plus grande usine d'Amérique du Nord d'hydrogène vert vient ainsi d'ouvrir ses portes aux États-Unis, alors qu'en Europe, un outil industriel d'exception dédié à cette activité est inauguré à Berlin.
Air Liquide et Siemens travaillent ensemble
C'était un événement exceptionnel, et la présence du chancelier Olaf Scholtz était là pour le rappeler. Ce mercredi 8 novembre, une gigafactory issue d'un partenariat entre Siemens (75%) et Air Liquide (25%) a été inaugurée du côté de Berlin.
Elle produira des électrolyseurs utilisant la technologie de membrane échangeuse de protons. Cette dernière, apportée par Siemens, permet, grâce à l'utilisation d'un courant électrique, de séparer la molécule d'eau H20 entre ses atomes d'oxygène et ses atomes d'hydrogène. Hydrogène qui pourra ensuite être récupéré et traité par les solutions d'Air Liquide, afin de servir de source d'énergie.
30 millions d'euros, dont 15 millions fournis par des subventions du gouvernement allemand, ont été nécessaires pour créer la gigafactory. Olaf Scholtz a salué une réalisation qui tiendrait selon ses mots du « conte de fées industriel. »
Des capacités de production destinées à grossir
Il faut dire que si les débuts de cet outil peuvent être considérés comme « modestes », la production d'électrolyseurs pour la première année devant représenter une capacité totale de 1 GW, l'avenir semble au développement. Siemens et Air Liquide veulent en effet rapidement accroître sa capacité de production, pour atteindre les 3 GW à l'horizon 2025.
« Si l'on continuait sur ce rythme jusqu'en 2030, on aurait produit un total de plus de 20 GW d'électrolyseurs. Ce sont deux fois les objectifs allemands et la moitié des objectifs européens à cet horizon » s'est enthousiasmée la vice-présidente exécutive de Siemens Energy Anne-Laure de Chammard. « La production en série d'électrolyseurs à une échelle industrielle est la clef pour faire de l'hydrogène renouvelable compétitif une réalité » a souligné de son côté François Jackow, directeur général d'Air Liquide.
Et les perspectives sont belles pour les partenaires, qui seront les deux seuls clients de la gigafactory. Ils auraient ainsi déjà réussi à s'imposer de l'autre côté de l'Atlantique, où l'Inflation Reduction Act fait la part belle aux industriels des énergies renouvelables. Des contrats représentant plus de 1 GW seraient ainsi déjà sur la table.
Source : Air Liquide, La Tribune, Les Échos