Une partie de notre avenir en matière d'eau potable se trouve-t-il au creux des vagues ? C'est en tout cas ce à quoi travaille Oneka Technologies, une start-up canadienne.
Une des nombreuses épées de Damoclès restant en suspension au-dessus de notre civilisation est bien celle de la crise de l'eau potable. L'OMS estime que 2,2 milliards de personnes n'ont pas accès à celle-ci sur la planète. Un constat qui ira nécessairement en s'aggravant avec les années, catalysé par plusieurs facteurs : changement climatique, croissance démographique, dégradation des écosystèmes, pollution de l'eau et surconsommation de la ressource. La dessalinisation de l'eau de mer apparaît comme une solution parmi d'autres pour juguler ce phénomène. Utiliser l'énergie du soleil pour le permettre est déjà à l'étude ; Oneka Technologies, de son côté, projette d'utiliser le mouvement des vagues pour produire de l'eau douce.
Une solution durable et efficace ?
Susan Hunt est Directrice de l'innovation chez Oneka Technologies. Elle explique que « les installations conventionnelles servant à désaliniser l'eau de mer sont alimentées par des combustibles fossiles, mais nous sommes arrivés à un point charnière. Nous voulons nous éloigner de la désalinisation traditionnelle et des énergies fossiles ». Oneka fabrique donc des unités de désalinisation flottantes que seules les vagues alimentent. Un fort contraste quand on les compare aux solutions classiques, très énergivores.
Actuellement, plus de 300 millions de personnes dépendent de l'eau dessalée pour survivre. De plus, cette demande ne fait que croître, mise sous pression des dynamiques démographiques et du changement climatique. L'alternative pensée par Oneka pourrait bien être un game changer par rapport aux méthodes classiques, qui reposent sur le thermique ou l'osmose inverse.
Une technologie reposant sur l'énergie cinétique
Le principe des bouées de désalinisation d'Oneka est simple, mais redoutablement bien pensé. En flottant en surface, elles convertissent l'énergie des vagues pour activer un système de membranes, qui filtrent l'eau de mer. Tout cela, sans la moindre consommation d'électricité. Un système 100 % mécanique. Elles peuvent même fonctionner par faible houle, avec des vagues d'un mètre seulement. Trois tailles de bouées existent. La plus grande mesure huit mètres de large sur cinq de long et peut fournir jusqu'à 49 000 litres d'eau potable par jour.
Un autre problème inhérent à la désalinisation est le rejet de saumure, qui vient fortement perturber les écosystèmes. La solution d'Oreka a été conçu en pleine conscience de cette problématique. Susan Hunt explique que « la saumure produite lors du processus est mélangée de nouveau avec les trois quarts de l'eau qui n'ont pas été traités par la membrane. Ce mélange est ensuite rejeté à la mer, mais est à peine 25 % plus salée que l'eau de mer naturelle ». L'impact environnemental du dispositif est, de ce fait, considérablement réduit.
Dans un contexte où la raréfaction de notre ressource essentielle est de plus en plus pressante, des solutions comme celles d'Oneka ravivent une lueur d'espoir. En revanche, elles restent des mesures d'atténuation du problème principal qui reste la surconsommation d'eau potable. L'idéal serait donc d'allier l'adoption globale de ces dispositifs à une gestion plus responsable de l'eau.
Source : BBC