Le Parlement européen a officiellement reconnu, mardi, le nucléaire comme une industrie verte, marquant une victoire politique cruciale au moment de boucler un texte qui établit la liste des technologies nécessaires à la décarbonation.
Le vote du Parlement européen positionne enfin le nucléaire aux côtés des énergies renouvelables, les députés reconnaissant bien son rôle crucial dans la décarbonation de l'Europe. Le texte adopté par les eurodéputés fixe un objectif ambitieux pour 2030, avec la production de 40 % des besoins annuels de l'UE localement. Il élargit aussi la liste des technologies couvertes, y compris la fission et la fusion nucléaires.
La législation, qui doit encore être négociée avec les États membres, tend à soutenir la souveraineté énergétique du Vieux continent. Mais un vrai premier pas a été fait.
Le Parlement européen consacre le nucléaire comme acteur clé de la transition énergétique
Le Parlement européen a donc voté en faveur de l'inclusion du nucléaire parmi les technologies vertes à soutenir. Ce scrutin, qui intervient dans le cadre de l'« Acte sur l'industrie Zéro-Net », fixe un objectif ambitieux pour 2030, visant à produire 40 % des besoins annuels de l'UE localement, pour renforcer la compétitivité de l'UE face à la Chine et aux États-Unis.
Les députés européens ont étendu la portée de la législation à l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, couvrant composants, matériaux et machines pour produire des technologies zéro-net.
Le nucléaire est ainsi reconnu au même niveau que les énergies renouvelables. Si le nucléaire est déjà largement régulé nationalement, cette décision est vue comme un soutien important à l'industrie. Le projet vient conforter la possibilité d'une vraie souveraineté énergétique européenne.
Des simplifications réglementaires qui aideront au développement de l'énergie nucléaire
L'« Acte sur l'industrie Zéro-Net », plus particulièrement, permet aux États membres de choisir les technologies à favoriser parmi une liste élargie. Les eurodéputés ont innové en ajoutant des critères environnementaux aux appels d'offres publics, qui avantagent potentiellement les fournisseurs européens.
La simplification des procédures et des financements mais aussi l'accélération des octrois de permis pour les implantations industrielles, sont également prévues. La législation a d'ailleurs été assez nettement adoptée avec 376 voix pour, 139 contre et 116 abstentions. La discussion sur la forme finale de la loi commencera une fois que le Conseil aura adopté sa position.
La décision de reconnaître le nucléaire comme une technologie verte souligne en tout cas la nécessité pour l'Europe de soutenir d'une point de vue réglementaire ces industries pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Alors que le nucléaire est désormais positionné au même niveau que les énergies renouvelables, cette décision ne modifie pas fondamentalement la régulation nationale. Elle offre malgré tout ce soutien symbolique à une industrie qui joue un rôle essentiel dans la transition énergétique.
Source : Parlement européen