Ce samedi 25 novembre marque la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, c'est donc l'occasion idéale pour s'attarder sur une application qui aborde ce problème avec une foule de bonnes idées.
Les femmes représentent la moitié de l'humanité, une moitié qui connaît malheureusement beaucoup plus d'insécurité au quotidien que l'autre. S'il s'agit d'un problème majeur qui met beaucoup (trop) de temps à se résoudre, de nombreuses actions sont menées pour faire avancer les choses, et les développeurs ne sont pas en reste.
En effet, si le numérique est aussi un vecteur de violence et de harcèlement, sa capacité à connecter les individus entre eux peut aussi aider des victimes de violences sexuelles et sexistes, directement depuis leur poche.
Une aide à portée de main
Les smartphones sont devenus de formidables outils pour appeler les services d'urgence ou prévenir ses proches en cas de danger. Du moins, lorsque les choses fonctionnent comme prévu. The Sorority s'inscrit parfaitement dans cette veine, en cherchant à « rompre l'isolement des femmes et des personnes issues des minorités de genre au quotidien ».
En effet, cette application disponible sur iOS et Android permet, d'un simple clic, d'avertir les autres utilisatrices en cas de situation de danger. « Si on est suivi dans les transports ou en soirée, on peut activer un bouton d’urgence, et à partir de ce moment-là, il y a cinquante prises de contacts avec les personnes proches géographiquement », explique Priscillia Routier-Trillard, instigatrice de The Sorority Foundation.
Les utilisatrices alertées peuvent alors soit contacter la victime par message, soit l'appeler, ou encore obtenir sa localisation pour la rejoindre. L'idée est, non seulement de soutenir la victime, mais aussi de déplacer le phénomène de sidération « sur les épaules de l'agresseur ». Un concept qui a déjà montré son efficacité avec des centaines d'alertes émises chaque année, et qui permet d'aider des femmes en danger avant qu'il ne soit trop tard.
Des dizaines de milliers d'utilisatrices, et plus encore en attente
The Sorority permet également de trouver des lieux sûrs, d'entrer en contact avec des professionnels et d'obtenir les numéros de téléphone des autorités compétentes. Les outils mis à la disposition des utilisatrices sont multiples et s'adaptent à différents contextes, du harcèlement de rue aux violences conjugales, pour ne citer qu'eux.
Priscillia Routier-Trillard, responsable des opérations dans une entreprise spécialisée dans le Cloud, s'est lancée dans ce projet en 2019. Depuis, l'application compte plus de 71 000 profils vérifiés, sur 200 000 demandes d'inscription. L'entrée est pour l'instant réservée aux femmes et aux personnes issues de minorités de genre, mais l'ouverture à tous est prévue pour plus tard, sous certaines conditions, pour que The Sorority reste avant tout un refuge.
Alors que The Sorority continue de nouer des partenariats avec d'autres organisations, l'association a l'intention de signer une convention avec le ministère français de l'Intérieur. « Ce qui nous permettra d’être reconnues dans les commissariats et les gendarmeries », explique Mme Routier-Trillard, qui a également lancé la plateforme SAVE YOU, destinée aux femmes françaises vivant à l'étranger, et victimes de violences conjugales et intrafamiliales. Un immense pas en avant plus que bienvenu, mais qui est loin d'être suffisant.
Source : Le Figaro, The Sorority