Changer l’interface d’un logiciel utilisé par des millions d’utilisateurs et d’utilisatrices n’est jamais chose aisée. Google Maps en est sûrement la preuve la plus flagrante ces dernières semaines.
Vous avez peut-être remarqué ces derniers jours un changement de taille au sein de Google Maps. L’application de cartographie et de navigation de Google a en effet complètement changé sa palette de couleur, que ce soit sur le web, sur Android ou sur iOS. Les routes, auparavant orange, sont désormais grises, les étendues d’eau sont désormais d’un bleu turquoise et même les espaces verts sont plus clairs.
Des couleurs « plus froides et moins humaines »
Ces changements, que Google avait en réalité annoncés fin octobre dernier en même temps que de nombreuses autres fonctionnalités, n’ont pas fait que des heureux. Sur Reddit, de nombreux internautes se plaignent de cette évolution dans le design de leur application. Et il n’y a pas que les utilisateurs et utilisatrices qui sont vent debout contre ce choix fait par Google. Même une ancienne employée de l’entreprise en charge du design de Google Maps il y a 15 ans de ça, a son mot à dire sur la direction artistique choisie par Google.
Elizabeth Laraki, ancienne responsable de l’interface utilisateur au sein de l’équipe Google Maps de 2007 à 2009, a publié sur Twitter une critique assez élaborée de cette nouvelle version de Maps. Selon elle, la palette de couleur choisie semble « plus froide, moins précise et moins humaine ». Et si elle admet que « les grands axes, le trafic routier et les différents sentiers ressortent mieux », rendant la carte « plus ergonomique et plus lisible », la designeuse explique tout de même que « les couleurs de l’eau et des parcs/espaces verts se mélangent » et que le choix de couleurs semble « décidé par un ordinateur », et non pas par des spécialistes de l’interface homme/machine.
Une interface surchargée
Mais la plus grosse critique qu’Elizabeth Laraki fait à cette nouvelle version de Google Maps ne concerne pas les couleurs, mais l’interface en elle-même. Selon elle, une telle révision de l’application aurait dû s’accompagner d’un coup de propre sur le nombre d’éléments affiché à l’écran. Les nombreux boutons, menus, barre de recherche et autres options de navigation, surchargent l’interface utilisateur et sont complètement contraires aux tendances actuelles qui veulent que l’interface s’efface derrière le contenu.
Selon la spécialiste, « le fond de carte devrait occuper le gros de l’écran et seules les fonctionnalités très utiles à un grand nombre de personnes devraient l’obscurcir. Le nombre d’éléments pouvant couvrir la vue de la carte doit être très limité. » Il est vrai que quand on compare l’interface de Google Maps à celle d’Apple Maps, l’app du géant de la recherche semble légèrement surchargée. « Il est normal que les logiciels accumulent des fonctionnalités au fil du temps. Mais il est également très important de rester vigilant et de nettoyer l’interface en permanence », explique Elizabeth Laraki.
En guise d’avertissement, elle explique qu’en 2007 déjà « Maps était très encombré et nous étions en train d’insérer de nouvelles fonctionnalités dans tous les espaces que nous pouvions trouver au sein de l’interface utilisateur. L’expérience en pâtissait et le produit devenait de plus en plus compliqué. ». Il est peut-être temps pour Google de repenser de nouveau son expérience.
Source : Elizabeth Laraki - X/Twitter