Dotée d'1,6 million d'abonnés sur Snapchat, l'influenceuse Kenza Benchrif a été condamnée à verser une amende 50 000 euros pour pratiques commerciales trompeuses. Une nouvelle condamnation qui intervient dans le cadre d'un durcissement des règles en matière d'influence sur les réseaux sociaux.
Pendant longtemps, de nombreux créateurs de contenu ont évolué dans une zone grise au sein de laquelle les règles en termes de partenariats commerciaux n'étaient pas extrêmement claires. L'obligation d'annoncer qu'un contenu était sponsorisé était déjà en place, mais la façon de le faire, la durée de l'affichage, ou encore la liste des produits et pratiques interdits, n'avaient pas été définies.
Face aux multiples cas de partenariat déguisés, de drop-shipping ou encore de pratiques commerciales trompeuses, une législation plus encadrante a été mise en place au mois de juin, forçant les influenceurs à être beaucoup plus rigoureux sous peine d'amendes et/ou d'une peine de prison.
Produits interdits, intentions dissimulées… Poupette Kenza lourdement sanctionnée
La fin de l'année 2023 n'est pas simple pour l'influenceuse Poupette Kenza, suivie par plus d'un million et demi de personnes sur Snapchat et plus d'un million sur TikTok. En octobre dernier, son compte a été provisoirement bloqué en raison de « contenu à caractère sexuel impliquant une personne mineure ». Une explication rejetée par l'intéressée, qui y voit une réaction de personnes malintentionnées après ses prises de position sur le conflit actuellement en cours à Gaza.
Son retour dans l'actualité s'est fait par l'intermédiaire de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation, et de la Répression des Fraudes). Le compte officiel du service a, en effet, indiqué que Poupette Kenza, par l'intermédiaire de la société Seyana Society, avait été condamnée à verser une amende de 50 000 euros pour pratiques commerciales trompeuses.
Il était reproché à l'influenceuse de ne pas avoir assez mis en avant le caractère commercial de certaines publications, et d'avoir fait passer pour licite un blanchisseur de dents alors que sa commercialisation est interdite sur le territoire français. Elle doit aussi afficher la décision sur ses divers réseaux à travers un communiqué. L'affaire n'est pas une surprise pour ses followers, puisque Kenza Benchrif avait indiqué elle-même avoir reçu une lettre de la DGCCRF en août dernier, tout en précisant qu'elle comptait se défendre des accusations portées.
Des condamnations à la pelle et des pratiques plus encadrées
Au début du mois de juin 2023, une vague d'injonctions envoyées aux influenceurs et postées sur les réseaux sociaux indiquait que la DGCCRF allait se pencher sur le cas des influenceurs et de leurs pratiques commerciales. Dans le même temps, un projet de loi encadrant les pratiques a été débattu puis adopté au Parlement à l'unanimité après le lancement d'actions collectives et d'accablants rapports émis par la DGCCRF. Cette nouvelle loi définit explicitement les métiers de l'influence commerciale, et pose un certain nombre de règles et limites.
Par exemple, il est parfaitement interdit de promouvoir la chirurgie esthétique, l'abstinence thérapeutique, les paris sportifs ou encore des jeux de hasard. Si l'alcool n'est pas concerné, toute promotion de la nicotine est également interdite en vertu de la loi Evin. Les influenceurs doivent aussi faire apparaître en permanence et de manière visible le caractère commercial ou sponsorisé d'un contenu, une règle assez vague qui a créé quelques remous.
Plus spécifiquement, les contenus dédiés aux produits de beauté doivent être accompagnés d'une mention indiquant la présence d'un filtre le cas échéant. En cas de manquement, les sanctions peuvent aller jusqu'à 300 000 euros d'amende et deux ans de prison.
Source : Le Monde, Economie.Gouv, X