Au petit jeu de la réparabilité, il y a un acteur qui joue toujours le premier de la classe : Fairphone. Le 5e modèle de téléphone sorti par l’entreprise néerlandaise a été disséqué par iFixit et, sans surprise, c’est encore un exemple à suivre.
Ce n’est même plus vraiment surprenant : le Fairphone 5 a hérité d’une note de 10/10 sur l’indice de réparabilité d’iFixit. Le site spécialisé dans le démontage de téléphone a mis les mains sur l’appareil quelques mois après sa sortie, l’occasion de voir un peu ce qu’il se fait de mieux en termes d’écoconception sur le marché du mobile.
8 ans de mise à jour et une vision hardware de long terme
D’après l’entreprise, le téléphone « repousse les limites de la conception des téléphones durables et réparables » grâce à plusieurs améliorations par rapport au modèle précédent. Tout d’abord, avant même de parler de démontage, l’indice de protection IP55 (protection contre les poussières, résidus et jets d’eau) garantit une meilleure protection du téléphone contre les accidents du quotidien, faisant du mobile un appareil plus fiable sur le long terme.
La promesse de 5 ans de mises à jour majeurs et 8 ans de mises à jour de sécurité en font aussi un smartphone conçu pour durer « toute la prochaine décennie ». À ce petit jeu, Fairphone fait même mieux que Google, qui promet un suivi logiciel pour ses Pixel 8 « seulement » jusqu’en 2030. Rappelons qu’un téléphone mis à jour est un téléphone moins susceptible d’être remplacé, puisque plus sûr à utiliser.
Enfin, côté fiche technique, le choix d’un processeur Qualcomm QCM6490 (normalement pensé pour un usage industriel dans des objets connectés) assure à Fairphone une certaine sérénité d’esprit puisque le fabricant de puces ne devrait pas abandonner le suivi du composant de si tôt, contrairement au Snapdragon 801 employé dans le Fairphone 2. iFixit note tout de même que cette durée de vie « prolongée » se troque contre une puce « pas à la toute dernière pointe de la technologie ».
Une durabilité pensée dès la conception
Pour ce qui est de la réparabilité en elle-même, tout s’enlève en quelques coups de tournevis. La batterie peut se changer sans outils et accéder à la carte mère et aux autres composants est un jeu d’enfant. D’ailleurs, contrairement aux précédents modèles, le Fairphone 5 dispose d’une carte mère et d’une carte fille séparée, ce qui devrait simplifier le remplacement des pièces en cas de besoin (et en réduire le prix).
Mentions spéciales au port USB-C modulaire (qui se déclipse sans nécessairement avoir besoin d’outils) et aux différents modules photo qui peuvent se changer indépendamment les uns des autres. L’écran se change également sans soucis et l’emplacement de chaque câble d’antenne est marqué pour ne pas se tromper lors du remontage. Seul point noir, remplacer le capteur d’empreinte digitale (placé sur le bouton On/off) « reste complexe » et aucune pièce de remplacement n’est encore disponible.
Cela dit, que ce soit du côté des choix technologiques ou techniques, le Fairphone 5 « reflète toujours plus l’engagement de l’entreprise en matière de développement durable avec un téléphone pensé pour la réparabilité dès les premières phases de sa conception » selon iFixit. L’indice de réparabilité français le confirme d’ailleurs, puisque le mobile obtient la très bonne note de 9,3/10 (péchant seulement du côté des délais de livraison des pièces détachées et de l’assistance à distance).
L’attention apportée à chaque étape, que ce soit la conception matérielle, le suivi logiciel ou la disponibilité des pièces détachées montre que l’empreinte carbone d’un téléphone ne se résume pas à l’utilisation de métaux recyclés ou de boites en carton revalorisé. Le cycle de vie entier d’un téléphone doit être réfléchi et adapté pour faire un mobile réellement « responsable ».
Source : iFixit