Quand ChatGPT s'invite dans le journalisme pour résumer des articles de presse. À la tête de cette idée, Axel Springer et OpenAI.
Axel Springer est éditeur de Business Insider et Politico. Dans une démarche plutôt novatrice, celui-ci a choisi d'établir un partenariat avec OpenAI afin d'implémenter ChatGPT pour aider à la diffusion d'actualités. Un tournant qui ne manquera pas de faire parler de lui. L'interaction entre l'IA et le journalisme redéfinit déjà les frontières de l'analyse et de la distribution d'informations et ouvre de nombreux débats sur l'éthique de cette technologie.
Une collaboration pionnière
L'initiative ne peut s'apparenter à celle de Google, qui souhaite aider les journalistes dans leur travail grâce à l'IA : un projet baptisé Genesis. La problématique est abordée ici d'une différente manière. Les deux entreprises, ont annoncé dans un communiqué récent que « les utilisateurs de ChatGPT du monde entier recevront des résumés de contenus d'actualité globaux sélectionnés issus des marques médiatiques d'Axel Springer ».
ChatGPT pourra donc proposer des résumés d'articles aux lecteurs, y compris ceux protégés derrière un paywall. Pour compléter cette information, le communiqué précise qu'il sera possible d'obtenir des « liens vers les articles complets pour plus de transparence et d'informations ». Cet accord entre OpenAI et Alex Springer ne sera pas exclusif, et le groupe médiatique sera rémunéré en échange de rendre ses contenus rédigés à l'entreprise responsable de ChatGPT.
Vers un nouveau modèle de journalisme ?
Le PDG d'Axel Springer, Mathias Döpfner s'est exprimé un peu plus précisément sur la question : « Nous voulons explorer les opportunités du journalisme assisté par l'IA – pour amener la qualité, la pertinence sociétale et le modèle économique du journalisme à un niveau supérieur ». Brad Lightcap, directeur d'exploitation chez OpenAI a rajouté que cette nouvelle entente « aidera à fournir de nouvelles manières d'accéder à des contenus d'actualité de qualité en temps réel grâce à nos outils IA ».
Derrière ces très beaux discours se cache tout de même la question de l'éthique et de la fiabilité des informations qui seront ainsi propagées par l'IA. Les chatbots sont parfois utilisés à des fins de désinformation et peuvent être sujets à des phénomènes d'hallucination. Ces réseaux neuronaux ne sont pas à proprement parler des intelligences artificielles au sens strict du terme, mais plutôt des algorithmes très puissants, mais faillibles.
L'IA est le journalisme, en route vers une coexistence parfaite et complémentaire ? C'est ce qu'Axel Springer et OpenAI semblent penser, mais il faut savoir garder notre vigilance : la véracité des données et des informations est une des richesses du monde numérique.
Source : The Guardian