Le Japon réfléchit à la remise en service de l'immense centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa.
Après la catastrophe de Fukushima en 2011, le Japon avait décidé de sortir du nucléaire. Un choix qui s'était avéré financièrement douloureux, cette technologie assurant à l'époque près de 25% de la production d'électricité du pays, contre aujourd'hui 6%, obligeant le pays à accroître ses importations en énergie pour combler la différence. Mais Tokyo ne veut plus payer autant pour son approvisionnement en électricité, et se tourne à nouveau vers l'atome
Une centrale aux multiples problèmes
Le Japon pourrait bien être une des grands nations du nucléaire au XXIe siècle. Le pays a en effet inauguré au début du mois le plus grand Tokamak au monde, soit un réacteur dédié à la recherche sur la fusion nucléaire. Et ses efforts ne vont pas s'arrêter à la recherche, car le Pays du Soleil Levant veut aussi à nouveau utiliser la technologie pour produire de l'électricité.
Et dans ce domaine, il va se tourner vers la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, située dans la préfecture de Niigata. L'Autorité de régulation nucléaire du pays vient en effet de lever son « ordre d'action corrective », qui empêchait depuis une décennie de transporter et de charger du combustible dans la centrale.
Il est à noter que le site avait subi plusieurs problèmes avant même l'incident de Fukushima. En 2007, il avait dû être l'objet de travaux de renforcement après un puissant séisme, alors qu'en 2002, la mise au jour de rapports de sécurité frauduleux avaient entraîné sa mise à l'arrêt.
Le Japon a besoin de l'énergie nucléaire
Pour autant, au vu des capacités du site, sa relance pourrait être un atout non négligeable pour le pays. Car la centrale de Kashiwazaki-Kariwa possède avec ses 7 réacteurs une puissance de 8,2 gigawatts, ce qui pourrait potentiellement pourvoir à la consommation de 16 millions de foyers. En activité, elle serait tout simplement la plus grande centrale au monde, devant la désormais très connue centrale ukrainienne de Zaporijjia.
Le Japon fait par ailleurs partie de la vingtaine de pays qui a suivi l'appel de la France lors de la Cop 28, appel qui demande de multiplier par trois la capacité de production nucléaire mondiale. Au niveau national, le Japon veut faire monter la part du nucléaire dans sa production d'électricité à 20 à 22% à l'horizon 2030.
Source : Le Figaro