Le géant mondial du paiement, Visa, est confronté à des poursuites judiciaires pour ne pas avoir suffisamment bien assuré la sécurité de ses cartes-cadeaux prépayées Vanilla. Des consommateurs veulent obtenir gain de cause.
Visa a des ennuies. L'entreprise américaine fait l'objet, outre-Atlantique justement, d'une action collective au sujet de certaines de ses cartes-cadeaux. Le mastodonte du paiement n'a pas, selon la plainte, fait le nécessaire pour empêcher les voleurs de vider les cartes « Vanilla », accessibles en France et aux États-Unis, qui sont acceptées dans toutes les enseignes où les Visa sont acceptées. Voyons ce qu'il en est plus précisément.
Des voleurs se livraient à du « vidage de carte », en se jouant d'emballages peu protecteurs
Le recours en question évoque l'escroquerie connue sous le nom de « vidage de carte ». Ici, les arnaqueurs exploitent les vulnérabilités de l'emballage des cartes, pas assez protecteurs, pour voler les fonds sans être repérés.
Ira Schuman, qui porte cette plainte collective du côté de White Plains, dans l'État de New York, indique avoir acheté huit cartes-cadeaux Vanilla d'un montant de 500 dollars chacune, pour que ses employés puissent financer leurs vacances en 2022 et 2023. Sauf qu'il a découvert que les cartes avaient été complètement vidées de leur valeur.
Dans la plainte, on peut lire que ces cartes de débit non rechargeables sont emballées dans des pochettes en carton assez minces, et qu'elles constituent une cible facile pour les escrocs. Ces derniers peuvent en effet ouvrir discrètement l'emballage, enregistrer les informations du compte et le refermer, le tout sans être détectés. Ensuite, ils surveillent la vie de la carte via le site dédié Vanilla, pour notamment savoir quand l'argent a été chargé dessus et l'utiliser en se servant des données glanées.
Pour les plaignants, Visa connaissait la vulnérabilité
Monsieur Schuman affirme, lui, que Visa ainsi que les émetteurs de cartes Vanilla, Incomm Financial Services et Pathward Financial, connaissaient bien ou auraient dû avoir connaissance de la vulnérabilité de leurs cartes. Mais il semble qu'ils n'ont pas mis en place de mesures de sécurité. En plus de cela, ils n'auraient pas remboursé les utilisateurs lésés.
Visa, Incomm Financial Services et Pathward Financial n'ont encore pas pris la parole sur cette affaire. Mais l'action judiciaire fait suite à une plainte similaire du procureur de la ville de San Francisco, David Chiu, contre Incomm, Pathward, et deux émetteurs de cartes associés aux cartes Vanilla, où Visa n'était pas initialement citée comme défenderesse. Cette procédure fut lancée en novembre.
La nouvelle plainte, déposée mardi, accuse Visa et les autres défenseurs d'avoir violé une loi de l'État de New York contre les pratiques trompeuses et déloyales envers les consommateurs. Les avocats qui portent l'action collective réclament des dommages-intérêts compensatoires et punitifs pour les personnes escroquées ayant acheté des cartes Vanilla de marque Visa depuis le 30 janvier 2021.
Source : Visa