De nombreux établissements ont reçu des menaces d’attentats © Ground Picture / Shutterstock
De nombreux établissements ont reçu des menaces d’attentats © Ground Picture / Shutterstock

Les espaces numériques de travail (ENT) semblent devenir des cibles de choix pour les cyberterroristes. Après une première vague d’attaque dans les lycées d’Île-de-France, le nord du pays y passe aussi.

« Lundi, 122 établissements vont exploser ». Le message qu’ont pu consulter les parents d’élèves d’un collège lillois samedi 23 mars ne laisse pas de doute sur les intentions de son auteur. Après des menaces proférées au nom de l’État islamique contre plusieurs lycées d’Île-de-France en milieu de semaine dernière, c’est au tour du rectorat d’Amiens et de Lille d’être victime d’une cyberattaque.

Une « sécurité renforcée » ce lundi

« Les comptes ENT de plusieurs établissements de l’académie ont été piratés cette nuit », a expliqué le rectorat de Lille le 23 mars dernier, sans préciser exactement combien d’écoles ont été visées. Du côté d’Amiens, ce sont cinq établissements (trois lycées et deux collèges) qui « sont concernés », détaille la préfecture de la Somme. Là aussi, le pirate « fait état d’un nombre d’établissements » visés, ne se contentant donc pas de menacer une école en particulier.

« Des dépôts de plainte ont été effectués en parallèle par les chefs d’établissements et par le rectorat afin de permettre les premières investigations » a détaillé la préfecture, qui assure malgré tout que « les établissements scolaires restent ouverts ce lundi, dans des conditions de sécurité renforcée pour les cinq établissements cités » dans le message visant le rectorat d’Amiens. De nombreux signalements ont aussi été effectués sur la plateforme Pharos, là où sont centralisées les alertes pour les contenus illicites en ligne.

Des ENT désactivés « jusqu’à nouvel ordre »

L’accès au compte ENT a été suspendus afin « d’éviter la propagation des messages de menace » a expliqué la préfecture de la Somme. Idem pour le rectorat de Lille dont « la fonction messagerie de l’ENT » a été désactivée « jusqu’à nouvel ordre ». Du côté du ministère de l’Éducation nationale, on précise qu’il « ne s’agit pas d’attaque des systèmes informatiques, mais d’usurpation d’identité ». Ce qui n’a pas empêché la ministre Nicole Belloubet d’annoncer un futur « audit sur la sécurisation des ENT, pour voir s’il y a des failles éventuellement réparables ».

« Ils pensent rester anonymes, mais nous les traquons », avait déjà affirmé le Premier ministre après le piratage des ENT franciliens. « Plusieurs dizaines d’auteurs de ces menaces, intervenus ces derniers mois, ont d’ores et déjà été judiciarisés », a ajouté le chef du gouvernement. Fin 2023 déjà, près de 800 fausses alertes à la bombe visant des établissements scolaires avaient déjà été comptabilisées par les services de l’État.

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16 septembre 2023 à 12h48

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