Google, numéro un mondial de la recherche en ligne, étudierait selon Eric Schmidt, son directeur exécutif, la possibilité de proposer aux internautes l'accès et la portabilité des informations personnelles qu'ils stockent chez lui par l'intermédiaire de ses différents services. Après l'accouchement difficile de la « portabilité du numéro » pour les abonnements mobiles, aurons-nous un jour accès à la « portabilité du webmail » ?
Aujourd'hui, Google conserve sur ses serveurs bon nombre d'informations sur les utilisateurs de ses différents services : paramètres de campagnes AdSense, mails et contacts Gmail, documents texte et tableurs, pages personnelles via Google Page Creator, etc. Le moteur de recherche ne cache pas qu'il utilise les informations personnelles qu'il sauvegarde afin de cibler les publicités qu'il affiche sur ses différents services.
La portabilité, terme qui provient de l'univers de la téléphonie mobile, consiste à permettre à l'utilisateur de changer d'opérateur téléphonique tout en conservant son numéro de téléphone. « Nous sommes en train de travailler pour vous proposer l'équivalent de la portabilité du numéro de téléphone à partir du moment où il s'agit bien de vos données », a déclaré Eric Schmidt la semaine dernière. « Les données ne devraient jamais être retenues en otage. Nous nous efforçons de garantir ceci avant que la loi ne nous y oblige ».
« Si vous étudiez le comportement des grandes sociétés, vous verrez qu'ils font tout pour protéger leurs pratiques commerciales ou exercer un monopole, ce qui va à l'encontre du choix des utilisateurs », a-t-il encore affirmé. « Autant que faire se peut, nous souhaitons ne pas emprisonner les données d'un utilisateur ou le laisser partir s'il ne nous apprécie pas ». Ainsi, le détenteur d'un compte Gmail pourra peut-être un jour demander à basculer sur un compte ! ou Windows Live en emmenant avec lui son adresse email et son historique de messagerie. En admettant que cette louable idée soit suivie de faits, et que les concurrents de Google lui emboitent le pas.
Dans un autre domaine, Eric Schmidt estime que les usages de la téléphonie mobile sont suffisamment développés pour que le consommateur puisse disposer de combinés gratuits qui seraient financés par la publicité. Google s'apprêterait à mener des tests en ce sens au Japon. L'utilisateur passe de plus en plus de temps son téléphone à la main, pour converser, pour écrire ou pour surfer sur le Web. Il ne serait donc pas contre l'idée de regarder - ou entendre - quelques publicités ciblées si cela lui permettait de disposer d'un appareil gratuit. Certains se souviendront en France d'expériences comme Oreka (accès à Internet gratuit avec affichage d'un bandeau publicitaire) ou de Spot, par Bouygues Telecom, qui ne s'étaient pas révélées des francs succès.