Sans pousser jusqu'à certains amalgames qui lui attireraient la vindicte de la communauté du libre, le parti communiste français (PCF) revendique clairement l'open source comme un choix politique. Il annonce cette semaine la migration des 180 postes informatiques de son siège parisien vers les logiciels libres et gratuits OpenOffice (suite bureautique), Thunderbird (client de messagerie) et Firefox (navigateur Web). La transition a déjà été effectuée, et quelques séances de formation ont permis aux occupants des locaux de la place du Colonel Fabien de prendre leurs marques avec ces nouveaux logiciels, nous indique un représentant du parti.
Même si les postes informatiques du siège du PCF sont encore en majorité équipés du système d'exploitation de Microsoft, Windows (versions XP et 98), une migration de la totalité du parc vers une distribution Linux est prévue à court terme. Suite aux premiers tests utilisateurs effectués, c'est Ubuntu qui s'imposerait comme la solution de prédilection.
Choix pragmatique ou politique ? Joint par téléphone, le contact presse du PCF nous confirme sans ambages qu'il s'agit d'un choix politique, et nous rappelle l'engagement du parti contre les brevets logiciels. Il évoque par ailleurs l'utilisation du CMS (gestionnaire de contenus) , une production open source, pour le site Web du PCF, qui propose des contenus aux formats ouverts et interopérables, sous licences Créative Commons, ainsi que pour d'autres sites du parti. Dans un communiqué de presse, le PCF se félicite de façon quelque peu sibylline d'être « le premier parti politique français à avoir déployé l'intégralité de son schéma directeur avec une part prépondérante donnée aux logiciels libres ».
Suite aux tumultueux débats relatifs la loi DADVSI, l'interopérabilité, le droit d'auteur et la brevetabilité des logiciels auront-ils leur place à la table des discussions pré-électorales ? Assurément, le PCF tentera de les y inviter, au son du chant des partisans de l'open source...