La façon dont les grandes entreprises américaines gèrent l'attribution de leurs stock-options à leurs dirigeants est une nouvelle fois mise en question. Un article du Financial Times révèle aujourd'hui qu'Apple aurait attribué de façon frauduleuse 7,5 millions de stock-options à son dirigeant, Steve Jobs, en 2001. Théoriquement soumise à l'approbation du conseil d'administration réuni en séance plénière, cette transaction aurait été dissimulée grâce à des documents falsifiés. La Securities and Exchange Commission (SEC) doit maintenant examiner les documents en question, afin de déterminer s'il est nécessaire d'ouvrir une procédure contre Apple ou certains membres de son conseil.
En juin dernier, Apple confessait avoir constaté quelques irrégularités en interne remontant à 2001. Plusieurs millions de stock-options avaient alors été accordées à certains dirigeants de la société, basées sur le prix de l'action à la veille de la publication des résultats trimestriels de la firme. Excellents, ces résultats avaient entraîné une hausse immédiate du titre Apple, permettant aux dirigeants concernés d'empocher instantanément une plus-value conséquente. La date d'attribution de ces stock-options aurait été falsifiée, de façon à rendre la manoeuvre encore plus lucrative.
Après avoir affirmé que son PDG n'était pas concerné par cette affaire, Apple a déclaré en octobre dernier que Steve Jobs était au courant de la manipulation des stock-options mais l'avait lavé de tout soupçon en déclarant qu'il en ignorait les éventuelles conséquences.
Apple devrait remplir avant la fin de la semaine des documents légaux visant à faire la lumière sur cette affaire, indique-t-il encore. La firme est par ailleurs censée publier ses comptes financiers pour l'année fiscale échue au 30 septembre dernier d'ici vendredi. Plus de 160 sociétés américaines font actuellement l'objet de procédures relatives à l'attribution de stock-options.