A quelques jours de l'ouverture du Midem (Marché international du disque et de l'édition musicale), la plateforme de téléchargement VirginMega.fr tente une nouvelle fois de sensibiliser le marché de la musique numérique à la question des mesures techniques de protection en annonçant la mise à vente de 200 000 titres au format MP3, compatibles avec la totalité des baladeurs du marché.
Jusqu'ici, l'intégralité du catalogue de VirginMega adoptait le format Windows Media Audio et son système de DRM (Digital Rights Management). Idéal pour les majors, ce système présente un inconvénient de taille : les morceaux ainsi équipés ne peuvent être lus que sur un baladeur compatible, ce qui restreint le champ des clients potentiels. , qui lie de façon exclusive son baladeur iPod à la plateforme iTunes grâce à la protection FAIRplay, l'a bien compris...
Après l'appel lancé en octobre dernier |clubic|en faveur d'une musique commercialisée sans DRM|fin||neteco|en faveur d'une musique commercialisée sans DRM|fin|, VirginMega aujourd'hui concrétise son voeu. 200 000 titres, essentiellement issus de labels indépendants, seront donc commercialisés sans DRM. Avec le label V2 comme tête d'affiche temporaire, la plateforme propose des titres d'artistes aussi variés que Nada Surf (voir image ci-contre), Anaïs, les rappeurs de TTC, Jean-Louis Murat, Django Reinhardt, Ennio Morricone The Pipettes ou Isabelle Boulay.
Afin de ne pas porter préjudice au reste de son catalogue, toujours protégé contre la copie, VirginMega mettra en place un site dédié d'ici mars 2007. Bien que certains des morceaux au format MP3 soient déjà mis en ligne, la plateforme ne souhaite pas mettre en place de filtre portant sur ce critère afin de ne pas porter préjudice au reste de son catalogue, explique Julien Ulrich, directeur général de VirginMega.fr, à |clubic|Clubic.com|fin||neteco|Neteco.com|fin|.
Les prix resteront inchangés, au moins dans un premier temps, ce qui permet d'ores et déjà de disposer de titres au format MP3 à 0,99 l'unité. VirginMega entend ainsi confirmer « son engagement en faveur de l'interopérabilité ». Le Midem, qui ouvrira dimanche 21 janvier ses portes à Cannes, sera peut-être l'occasion pour le marché mondial de la musique de réfléchir à cette problématique. Et d'ouvrir le débat, contrairement à l'édition 2006 où la question avait été passée sous silence, nous confie Julien Ulrich.
Alors que le décret visant à instituer l'Autorité de régulation des mesures techniques, mise en place par la loi DADVSI, se fait toujours attendre en dépit de la publication d'un avant-décret, les intiatives visant à écarter les DRM se font de plus en plus nombreuses|clubic| (voir à ce sujet notre article Télécharger sans DRM : le tour des plates-formes)|fin|. « De notre point de vue, la meilleure façon de résoudre le problème de l'interopérabilité, c'est de faire du MP3. Le marché n'attendra pas de savoir si l'Autorité de régulation est efficace », explique Julien Ulrich. Reste à convaincre une des quatre grandes majors...