Constatant que la plupart des comparatifs ne s'attachaient qu'aux performances du système, mesurées au travers d'un certain nombre de tests comparatifs, Pfeiffer a choisi de s'intéresser à la face visible de l'iceberg : l'interface. Afin de comparer Windows XP, Mac OS X et Windows Vista, il décide de comparer quel est le frottement, ou friction, inhérent à chaque système. Dans ce contexte, ce mot doit bien évidemment être entendu comme un terme relatif à la physique. Pour faire simple, disons que lorsqu'un corps se déplace sur un autre, comme une voiture sur une route, le frottement est la force de résistance qui s'exerce au point de contact entre les deux corps. Autrement dit, l'interface sans friction sera celle qui ne limite en rien les actions de l'utilisateur, au contraire de celle dont la lourdeur handicape les gens pressés et rodés à leur système d'exploitation.
Sous Windows, l'ouverture d'un menu ou d'une fenêtre n'est pas forcément immédiate, explique Pfeiffer, et « ce n'est pas une question de vitesse ou de performance, c'est un choix esthétique ». Agréables à l'oeil, ces effets seraient relativement nuisibles à la productivité. Avec Vista, l'ouverture des menus serait ainsi 20% plus lente que dans XP, affirme-t-il. Appliqués à des tâches courantes, comme l'ouverture d'un fichier, la navigation au sein de l'explorateur ou la suppression de documents, les tests donneraient Vista équipé d'Aero comme 14% plus lent que son prédécesseur, Windows XP, notamment à cause des effets appliqués à l'ouverture ou à la réduction des fenêtres. Pfeiffer indique les chiffres moyens suivants pour une série de courtes tâches : 2,73 secondes pour Vista avec Aero, contre 2,34 secondes pour XP et 1,50 seconde pour Mac OS. Le fait de désactiver Aero permettrait de gagner 2 dixièmes de seconde.
Pfeiffer s'intéresse également à la précision de la souris, mesurée au travers d'une série de tests lors desquels il mesure le temps nécessaire à l'accomplissement d'une tâche, ainsi que le nombre d'erreurs de clic, sous les trois systèmes, à l'aide de la même souris et du même tapis. Vista obtiendrait ici un coefficient d'erreur de 0,52 contre 0,40 pour Windows XP et 0,08 pour Mac OS X.
Que conclure d'une telle étude ? Pour le commun des utilisateurs, ces données ne constitueront absolument pas un critère au moment de choisir son système d'exploitation, y compris dans le domaine professionnel. En situation concrète, les gains ou pertes de productivité sont sans doute insignifiants, même pour des gens qui travaillent sur un ordinateur tout au long de la journée. Pfeiffer estime toutefois que la question mérite d'être posée lorsqu'on évolue dans des secteurs d'activité où la précision et l'efficacité dans l'accomplissement de tâches complexes sur ordinateur sont exigées, comme la photographie ou le graphisme.