Elaboré par un ingénieur chinois, un nouveau programme de recherche permettra peut-être un jour à Microsoft de déterminer l'âge, le sexe ou la provenance géographique des internautes, via une simple analyse de l'historique de leur navigateur Web. Présentée comme le moyen de couper l'herbe sous le pied aux personnes qui ne renseignent pas correctement leur profil lors de l'enregistrement sur certains services Web, l'utilisation d'une telle technologie déclencherait sans doute l'ire des défenseurs de la vie privée...
Qui n'a jamais menti sur son âge ou son sexe au moment de s'inscrire sur un quelconque service Web ? Simple volonté de ne pas divulguer ses informations personnelles, canular prémédité ou volonté de nuire... les « Nathalie, 22 ans » révèleraient parfois des « Robert, 51 ans » si l'on pouvait passer de l'autre côté de l'écran. Développée par une équipe basée à Pékin, cette technologie permettrait donc, via par exemple l'utilisation de cookies, de vérifier la véracité des renseignements fournis par l'utilisateur.
Jian Hu, ingénieur en charge de ce projet dont les propos sont rapportés par le NewScientist Tech, explique ainsi que 74% des femmes recherchent des informations de nature médicale sur Internet, alors que seuls 58% des hommes le font. De la même façon, 34% des femmes consultent des sites relatifs à la religion, contre 25% des hommes.
En récoltant des informations sur le surf des internautes et en les croisant avec de multiples statistiques de ce type, il devient théoriquement possible de déterminer le sexe d'un internaute, quelles que soient ses allégations. Après le sexe, il serait sans doute possible de déterminer sur le même modèle l'âge d'une personne, sa localisation géographique ou sa catégorie socioprofessionnelle, via la mise au point de nouveaux algorithmes capables de croiser plus finement les informations.
A l'heure du Web et des annonceurs qui cherchent à cibler le plus finement possible leurs campagnes, de telles technologies susciteraient sans doute un intérêt certain dans le milieu de la publicité en ligne. Rien ne permet toutefois d'affirmer que l'usage de technologies aussi intrusives serait toléré dans les pays où l'on défend le droit à la vie privée. On pourrait toutefois imaginer d'autres usages, visant à démasquer les prédateurs sexuels sévissant sur les sites jeunesse ou à interdire les sites pour adultes aux mineurs... Une démonstration en ligne - dont les résultats ne semblent que moyennement probants - est accessible via ce lien.