Office OpenXML a échoué sur les deux tableaux avec 74% de votes favorables parmi tous les votants et seulement 53% de votes favorables parmi les membres P. La plupart des organismes nationaux de standardisation ont accompagné leurs votes de commentaires et l'Afnor sème la pagaille en demandant de scinder le format OpenXML en deux avec d'un côté une spécification sur le noyau OOXML pour les fonctionnalités de base qui convergerait avec le format ODF et de l'autre une spécification pour les fonctionnalités étendues. La France n'est pas toutefois pas le seul pays à commenter longuement l'Office OpenXML, le Brésil ayant formulé une soixantaine d'objections alors que l'Inde s'inquiète de l'incompatibilité de l'Office Open XML avec le format ODF.
Microsoft devra donc trouver des compromis, à moins que la firme s'entête, alors que son format OpenXML sera l'objet d'un nouveau vote d'ici un an environ. La décision de l'ISO est naturellement un sévère revers pour Microsoft qui, si elle est confirmée l'an prochain par le second vote, pourra priver l'éditeur de certains contrats avec les institutionnels. Certains gouvernements imposent en effet l'utilisation d'un format de document ouvert afin de ne pas être à la merci d'un éditeur de logiciel en particulier pour garantir l'accessibilité à leurs archives numériques pour les années qui viennent.
Naturellement on peut s'interroger sur la volonté qui pousse Microsoft à faire standardiser l'OpenXML coûte que coûte alors que depuis des années l'éditeur impose ses vues avec des formats qui deviennent des standards de fait, et ce sans se préoccuper le moins du monde des normes internationales. Mais cette question trouve peut être sa réponse dans notre précédent énoncé, les institutions publiques exigeant dorénavant des garanties d'ouverture au niveau des formats de fichiers employés et Microsoft n'est certainement pas enclin à perdre des parts de marché, et donc du chiffre d'affaires, à cause de cette exigence. Reste que l'attitude de la firme, son arrogance sur le sujet et son entêtement ne risquent pas de l'aider dans le procédé de standardisation. Et d'aucuns ne diront que pour une fois Microsoft a trouvé plus fort que lui en matière de lobbying... IBM étant vraisemblablement celui « à qui profite le crime », selon les propos de Marc Mossé de Microsoft France.