Quatre mois à peine après sa découverte de Facebook en septembre 2007 et grâce au soutien complaisant du petit monde de la télévision, un certain Arash Derambarsh, directeur de collection aux éditions du Cherche Midi et militant politique pour Alternative Libérale à Courbevoie en région parisienne, aurait été élu "président de Facebook" grâce au vote de plus de 150 000 membres de ce réseau social revendiquant désormais plus de 60 millions d'utilisateurs dans le monde.
Fort de son nouveau statut, Arash Derambarsh entend désormais "porter la voix numérique du plus grand site social au monde" et "promouvoir la tolérance entre les trois religions monothéistes". « Cela fait un peu Miss France » reconnaît en plaisantant le jeune homme qui aurait été contacté par "les gens de Harvard" (NDLR : université où Marc Zuckerberg a créé Facebook en Février 2004) pour diffuser son message humaniste auprès de l'ensemble des utilisateurs du réseau social.
Le jeune homme de 28 ans, jusqu'à présent blogueur sur Windows Live Spaces sous le pseudonyme de "l'oeil du tigre" mais qui se targe déjà d'avoir sa biographie dans Wikipedia, ne fait toutefois pas l'unanimité. Journaliste spécialisée pour ZDnet, Estelle Dumout n'hésite d'ailleurs pas à qualifier cette élection de "tartufferie" : « 150 000, c'est le nombre de fois que l'application FBook President, développée par la société ClutterMe aurait été téléchargée, selon lui. Le nouveau président lui, aurait recueilli environ 10 000 votes (NDLR : contre 7000 pour son principal concurrent). Je parle au conditionnel, je ne peux pas vérifier les chiffres : actuellement la page d'accueil de Fbook President indique qu'elle est employée par 3621 utilisateurs actifs quotidiens » précise la journaliste.
Même scepticisme chez certains membres de Facebook qui ont immédiatement créé un groupe demandant sa destitution. « M. Arash Derambarsh se prétend “président de Facebook“. Il a été “élu“ par une infime minorité, et via une application tierce . M. Derambarsh est un simple arriviste, un apprenti politicien au parcours peu clair , un parasite médiatique. » accuse Laurent Ponce, dont le groupe regroupe déjà près de 100 personnes.
« Ces critiques viennent d'une quinzaine de baltringues jaloux et aigris. » nous répond Arash Derambarsh dont la large couverture médiatique semble avoir donné une certaine assurance.
Alors, candidat sérieux ou mythomane ? «C'est un garçon très sympathique, un tantinet trop “people“ à mon goût, mais très agréable. » nuance Sabine Herold, co-fondatrice du mouvement Alternative Libérale dont Arash Derambarsh reste militant pour Courbevoie.
Discret sur sa confession religieuse, le jeune homme dont la famille a fui l'Iran après la révolution islamique de 1979 conclut : « Je suis dégoûté de voir que des groupes Facebook demandant la destruction d'Israël puissent réunir plus de 150 000 membres. En admettant que cette élection n'ait pas été sérieuse, je préfère tout de même avoir été élu sur un discours qui rassemble que sur un discours haineux. Et tous ceux qui veulent se la raconter, j'accepte de les affronter lors d'un débat public à la télévision », affirme ce jeune Président, dont les méthodes rappellent d'ailleurs celles d'un autre Président d'une République ayant d'ailleurs autant de citoyens que Facebook ne compte désormais de membres ...