La charge était-elle justifiée ? Lundi matin sur I-Télé, Christophe Barbier n'a pas manqué de faire savoir, dans le cadre de son « Humeur » du jour, tout le bien qu'il pensait des attaques menées depuis quelques jours au nom du mouvement Anonymous suite à la fermeture de Megaupload.
« Il faut avoir le courage d'apparaître au grand jour et de ne pas faire les coups en douce », entame le directeur de la rédaction de L'Express. Prenant l'exemple du site Elysée.fr, attaqué vendredi dernier, il poursuit : « on cible des sites pour dire quoi ? Pour dire attention, la loi, c'est nous, la règle, c'est nous. Nous les pirates, nous qui décidons d'aller sur Internet nous servir et qui ne voulons payer personne, ne pas payer le travail d'autrui ».
« Vous êtes des voleurs », fustige-t-il encore, avant d'appeler de ses voeux la mise en place d'un droit mondial du Web. A la journaliste qui souligne en plaisantant que leurs médias vont devoir faire attention à leurs sites Web après une telle chronique, Barbier répond : « on est blindés, pas de soucis. On les attend ! ».
Cette sortie a rapidement valu au site lexpress.fr une attaque par déni de service en bonne et due forme, le rendant très difficile d'accès lundi en fin d'après-midi.
Émanant d'un courant qui dit se battre pour la défense des libertés individuelles sur Internet, la démarche paraîtrait des plus malvenues, quoi qu'on pense des propos tenus par Christophe Barbier (voir la vidéo)... Plusieurs des comptes Twitter associés à Anonymous démentent d'ailleurs vigoureusement tout soutien à cette vendetta.
« Hacker lexpress.fr, le saturer de requêtes pour le rendre inaccessible, menacer d'en effacer les fichiers est non seulement idiot et contre-productif (...) mais indéfendable sur le fond: la liberté d'informer, d'exprimer son avis, même et surtout si cet avis est discutable, n'est tout simplement pas négociable. On ne peut à la fois se battre contre les atteintes à cette liberté dans le monde virtuel et la battre en brèche dans le vrai », commente de façon nettement plus mesurée Eric Mettout, rédacteur en chef de l'édition en ligne, sur un site tout juste revenu à la normale peu avant 19h.