Au cours d'une réunion tenue à New Delhi, l'agence internationale de centralisation des renseignements policiers Interpol a annoncé qu'elle avait ouvert une antenne dans le metaverse.
Pour l'agence, il ne s'agit pas uniquement d'être présente dans les univers virtuels déjà existants, mais bien de créer le sien, qui est déjà une réalité. Si l'efficacité de la démarche reste à démontrer, il faut reconnaître que les autorités policières se sont emparées relativement rapidement de cette technologie et du sujet de la criminalité 3.0.
Qu'est-ce qu'on peut y faire ?
Lors de cette réunion de l'assemblée générale d'Interpol, des membres de l'agence ont dévoilé leur petite surprise maison : un metaverse complètement consacré à la lutte contre la criminalité internationale. Les utilisateurs qui y sont enregistrés peuvent faire une visite virtuelle de la réplique des véritables bureaux de l'agence, situés à Lyon. Cet univers a été développé en interne, sur le Cloud d'InterPol, pour s'assurer de sa neutralité et de sa protection contre les piratages.
Il leur est également possible de communiquer entre eux via leurs avatars pour échanger des informations. Enfin, l'objectif est que les officiers de police qui s'y rendent puissent suivre différentes formations liées à leur métier, en analyse scientifique ou autres techniques policières. Le tout bien sûr en étant parfois à des milliers de kilomètres de leur interlocuteur.
Pourquoi Interpol se lance-t-elle dans le metaverse ?
Jürgen Stock, le secrétaire général d'Interpol, a justifié l'arrivée de ses agents dans ce nouvel espace ainsi : « Pour beaucoup, le metaverse semble être un futur lointain et abstrait, mais il offre des possibilités qui ont toujours intéressé Interpol : aider les différents pays membres à lutter contre la criminalité et rendre le monde, qu'il soit virtuel ou non, plus sûr pour ses habitants. » Dans un rapport publié le 19 octobre, l'agence a en effet déclaré que la part des crimes commis en ligne grandissait chaque année par rapport à celle des crimes faits dans le « monde réel ». Elle souligne aussi que le développement de ces nouvelles technologies s'accompagnerait immanquablement de nouvelles formes de criminalité, et qu'il fallait donc s'y préparer au mieux et le plus vite possible.
Devant ce constat, cette arrivée d'Interpol dans un nouvel espace dont les règles sont encore largement à définir est donc plutôt logique. D'autant plus que, citant une étude de l'entreprise de conseil Gartner, les auteurs de l'annonce rappellent que d'ici 2026, un quart de la population mondiale passerait au moins une heure par jour dans l'un des metaverses. Au-delà de l'importance supposée que ceux-ci pourraient prendre, Interpol estime que cette technologie est également plus pratique pour renforcer la coopération entre ses différentes antennes et permet de favoriser le travail à distance.