© Pexels / Cottonbro
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De nos jours, nombre d’industries sont mondialement foudroyées par le piratage. Si nous pouvons en premier lieu penser à celle de la vidéo, celle du manga n’est malheureusement pas en reste…

Des sites de piratage de mangas visés par un tribunal américain ont fait leur (ré)apparition du côté de la Russie.

Le manga, une industrie consumée par le piratage

Au cours de ces dernières années, l’industrie du manga a été victime d’une importante déflagration en matière de piratage. Si le Japon parvient globalement à faire respecter les lois qui concernent le piratage dans son propre pays, celui-ci rencontre malheureusement de grandes difficultés dès lors qu’il s’agit de lutter contre les menaces étrangères.

Shueisha, une maison d’édition japonaise très populaire au pays du Soleil-Levant, a récemment engagé des poursuites judiciaires ex parte (c'est-à-dire en l'absence de l'autre partie) contre différents opérateurs dans un tribunal du district nord de la Californie. Le but est d’identifier les personnes à l’œuvre derrière les sites en question. Parmi eux, nous retrouvons mangagohan.com, mangapro.top, gokumanga.com, doki1001.com, manga1001.in et comick.top.

Shueisha n’a pas été la seule maison d’édition à engager des poursuites à l’encontre de sites de piratage durant l’été. En effet, toujours dans le tribunal de la Californie, différentes plaintes ont notamment été déposées contre le site chinois MangaBank, dont le propriétaire a finalement été condamné au mois d’août dernier.

Un été mouvementé pour les maisons d’édition

Il y a quelques semaines, plusieurs maisons d’édition, dont Shueisha, Shogakukan, Kadokawa et Kodansha, se sont réunies afin de déposer une nouvelle plainte. L’objectif de cette démarche est de parvenir à obtenir des informations qui leur permettraient d'intenter une action en justice contre des exploitants de sites de piratage. Les éditeurs ont en outre besoin que la cour autorise la communication de documents en provenance de sociétés telles que Google et Microsoft afin que l’enquête puisse se poursuivre dans les règles de l’art.

Quoi qu’il en soit, il semble que parmi l’ensemble des domaines visés par les maisons d’édition, plusieurs d’entre eux aient recours aux services de Cloudflare pour ce qui est de la distribution de contenus. Ces derniers auraient également utilisé les services de Visa, Mastercard et PayPal pour ce qui est du registre financier. De plus, un grand nombre de sites de piratage semblent se servir d'adresses IP liées à des fournisseurs d’accès à Internet vietnamiens. De quoi appuyer l’idée que les opérateurs ont bel et bien recours à des modes d’exploitation identiques, et que leurs auteurs pourraient en réalité être les mêmes personnes.

Piratage de mangas : après les États-Unis, place à la Russie

Il est malheureusement souvent aisé pour les sites de piratage de se renommer pour réapparaître ailleurs et/ou sous une autre forme. C’est par exemple ce qu’a récemment fait Mangaraw.co, dont le nombre de visites mensuelles dépasse tout de même les 25 millions. Devenu Mangaraw.to, le site n’est à présent plus hébergé par Cloudflare, mais par Fishnet Communications, dont l’adresse IP pointe vers la ville de Saint-Pétersbourg, en Russie.

Au vu de ce que nous décrivons, force est de constater que le combat contre le piratage est loin d’être terminé, tant le nombre de sites qui ne cessent d’éclore et de déménager un peu partout à travers le monde est important. Et regrettablement, l’industrie du manga n’est pas plus épargnée que d’autres secteurs. Espérons tout de même que les éditeurs japonais parviendront, dans leur lutte commune, à mettre un terme à l’usage illégal de leurs mangas. Même si cela prendra probablement de longues années, dans le meilleur des cas…

Source : Torrent Freak