Une étude réalisée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) tend à démontrer que l'envoyer d'email est particulièrement gourmand en énergie, en grande partie en raison de la grande quantité de courriels envoyés par le monde.
19 grammes de CO² : c'est, selon l'ADEME, l'empreinte carbone moyenne d'un email envoyé avec une pièce jointe de 1 Mo. Dit comme ça, cela peut sembler dérisoire, mais compte tenu de l'énorme quantité de mails envoyés chaque jour, la dépense énergétique est énorme. « Si l'on replace ces résultats dans le contexte d'une entreprise française de 100 personnes, dont le personnel envoie en moyenne 332 mails par jour (dont la taille est en moyenne de 1 Mo) et sur la base de 220 jours ouvrés par an, les émissions de gaz à effet de serre représentent 13,6 tonnes équivalent CO² » soit 136 kg de CO² par employé et par an, explique l'étude.
Le bilan s'alourdit si le courriel est envoyé à plusieurs destinataires : ainsi, les 19 grammes de CO² passent à 73 grammes si le mail et sa pièce jointe de 1 Mo sont envoyés à 10 personnes, et à 615 grammes pour 100 personnes. Chaque réception avec impression de la pièce jointe fait encore gonfler la note...
Bref, ceux qui s'imaginent que le mail, de par sa nature dématérialisée, possède des vertus écologiques tomberont sans doute de haut en explorant cette étude (PDF) qui évoque également le bilan carbone d'une requête sur un moteur de recherche - estimé à 10 grammes de CO² par recherche - ou encore celui d'un transfert de données sur une clé USB - 100 grammes de CO² pour un fichier de 200 pages déplacé sur une clé de 512 Mo. On apprend ainsi que le transfert d'un tel fichier sur 100 clés USB - une démarche courante dans les colloques et réunions - équivaut à 10 kg de CO², « soit l'équivalent d'environ 75 km parcourus en voiture ».
L'Ademe en profite pour glisser quelques suggestions à l'encontre des entreprises : « Diminuer de 10 % le taux d'impression des mails reçus par les employés d'une entreprise de 100 personnes permettrait un gain de 5 tonnes équivalent CO2 sur un an (soit l'équivalent d'environ 5 A/R New-York/Paris) » explique l'organisme. Face à des chiffres jusque-là inédits, les entreprises tireront-elles une sonnette d'alarme ?