Depuis maintenant un certain temps, les amateurs de jeux sur PC ne jurent plus que par les GeForce du constructeur américain. Avec une nouvelle gamme tous les six mois, la société de Santa Clara a d'ailleurs réussi à fidéliser une clientèle qui selon ses moyens et ses besoins trouve toujours chaussure à son pied.
Le Radeon, une histoire qui dure...
A la manière de NVIDIA et de son GeForce, le fabricant canadien reste depuis maintenant plusieurs générations de produits fidèle à une trademark maintenant célèbre : Radeon. Le premier du nom est maintenant relativement âgé même s'il constitue toujours une solution correcte pour les joueurs occasionnels. Sorti en 2000 ce chip graphique fut l'un des premiers à supporter la nouvelle mémoire DDR et offrait dans sa configuration 64Mo une bande-passante relativement confortable de 5.9Go/s.La précédente gamme Radeon : 7500, 8500LE et 8500.
Depuis les modèles se sont succédés à un rythme moins important que celui de nvidia mais surtout moins régulier. Le fabricant canadien a en effet connu quelques retards et quelques déboires avec ses pilotes qui lui ont valu de livrer ses produits toujours un peu trop tard pour vraiment s'imposer. Les Radeon 7500 et 8500, sortis à la fin de l'année 2001, ont tout de même trouver leur place et ont permis au constructeur plutôt mal en point de bien se relancer. Produits complets et dotés de pilotes enfin au point, ils offraient il y a encore très peu des performances parfaites pour leur cible respective : les joueurs occasionnels pour le Radeon 7500 et l'utilisateur exigeant pour le Radeon 8500. Ce dernier est d'ailleurs, pendant quelques semaines, devenu le roi des chips graphiques pour PC... Un Radeon 9700 pour reprendre le flambeau ?
Radeon 9700 Pro
Le Radeon 9700 est maintenant prêt et il prend donc la relève du Radeon 8500. Il devrait selon toute vraisemblance obtenir la couronne du GPU le plus puissant et la conserver au moins jusqu'à l'arrivé sur le marché du prochain processeur nvidia, le NV30, qui n'est pas attendu avant la fin du mois de novembre. Un retard de la puce vedette qui est dû aux difficultés rencontrées par TMSC : le passage au 0.13µ sur un composant aussi complexe n'est pas une mince affaire et s'avère plus complexe que prévu.ATI a pour sa part choisi d'en rester à une technologie certes plus ancienne mais également mieux maîtrisée : le classique 0.15µ des puces comme le GeForce4, le Parhelia ou le Radeon 8500. Des discussions avec le fondeur TSMC ont conduit le Canadien à privilégier la sortie immédiate d'une puce en 0.15µ plutôt que la sortie plus incertaine d'un composant en 0.13µ. Le Radeon 9700 sort incessamment sous peu ce qui lui permet de devenir le premier VPU DirectX 9 sur le marché... Avant même la sortie de la nouvelle version de l'API Microsoft, un comble !
Le plus gros processeur actuel !
La technologie 0.15µ semblait déjà atteindre ses limites avec le Parhelia de Matrox et ses quelques 80 millions de transistors. Alors que le GeForce4 n'en comptait "que" 63 millions, cette densité avait contraint Matrox à faire plafonner la fréquence de son GPU à un simple 220MHz. ATI réussit pourtant à aller beaucoup plus loin. Son GPU fait exploser le nombre de transistors en dépassant les 100 millions (107 pour être exact) mais ATi est malgré tout parvenu à conserver des fréquences tout à fait convenable : 325MHz pour le core d'un Radeon 9700 Pro.Cette fréquence et ce nombre de transistors ont évidemment contraint ATI a mettre au point un design très particulier pour son produit. Au contraire de NVIDIA sur ses GeForce Ti, le fabricant canadien est parvenu à conserver une taille de carte "traditionnelle", il a par contre été contraint de trouver une solution pour subvenir aux énormes besoins de puissance de son monstre. Un slot AGP Pro aurait suffit pour alimenter le Radeon 9700 mais pour ne pas se fermer de nombreux marchés, ATi a choisir d'opter pour une solution déjà vue sur les Voodoo5 5500 de feu 3DFX : l'alimentation "secondaire".
"Flip Chip" ?
Pour rappel, ce package présente l'avantage de mettre le core (coeur du chip) directement en contact avec le système de refroidissement (généralement un simple radiateur associé à un ventilateur) afin d'optimiser la dissipation thermique. La seule ombre au tableau de ce format est qu'il rend le chip plus fragile. On peut par exemple "casser" un morceau du core lors de l'installation du radiateur, mais, vous vous en doutez sûrement, ce risque est bien moindre pour un chip graphique : les radiateurs sont de plus petite taille et surtout ils sont livrés déjà fixés sur le processeur graphique !
Puisque nous en sommes à parler de la présentation des composants, sachez qu'ATI a une fois encore intégré le Rage Theater à son Radeon 9700, laissant de ce fait de la place sur la carte. Sachez en outre que le Canadien a suivi nvidia en adoptant la mémoire au format BGA. Il faut dire qu'étant donnée la fréquence assez remarquable de celle-ci (310MHz), il valait mieux opter pour ce qu'il y a de meilleur chez les fabricants tiers. On retrouve donc les mêmes composants Samsung que nous avions l'habitude de retrouver sur les différentes GeForce4 Ti4600.
Finir la présentation de cette puce déjà remarquable par sa taille ne peut se faire sans parler de l'AGP 8X. L'utilisation de cette technologie par ATi n'a cependant rien surprenant. SiS l'a déjà employée avec son Xabre et tous les fabricants de puces 3D annoncent que leurs nouveaux produits exploiteront cette interface graphique améliorée. L'AGP 8X n'est d'ailleurs pas franchement révolutionnaire puisqu'il ne permet finalement que de doubler la bande passante de l'AGP 4X (on ne s'en serait pas douter) qui passe ainsi de 1Go/s. à 2Go/s.. Cet accroissement permet d'éloigner le spectre de l'engorgement du bus que certains développeurs craignent avec l'utilisation intensive des pixel et vertex shaders.
La première puce DirectX 9
ATI est le premier fabricant de chips graphiques à rendre disponible un produit certifié DirectX 9 par Microsoft. La nouvelle peut faire sourire les non-initiés puisque la bibliothèque du géant du logiciel n'est pas disponible et ne le sera pas avant la sortie de la carte. Il faut cependant y voir un effort très net de la part du fabricant canadien de sortir de sa réserve face à NVIDIA et de prendre les choses en main en s'adjugeant certaines innovations technologiques.L'avenir nous dira si cette homologation a une réelle importance mais en l'état actuel des choses. Le R300 (nom de code du Radeon 9700) est la seule puce graphique à offrir de manière officielle toutes les nouveautés du prochain DirectX. Les principales concerneront évidemment ces éléments très en vogue actuellement que sont les shaders. Ainsi, les Pixels et Vertex shaders seront beaucoup plus complexes et disposeront d'un nombre d'instructions nettement plus important. Afin de ne pas être trop rébarbatifs, voici un tableau récapitulant ces nouveautés du DirectX 9 et les comparant à ce qu'offraient DirectX 8 et la version suivante, le 8.1.
SmartShaders 2.0
D'après le tableau ci-dessus, DirectX 9 supportent donc les versions 2.0 des fameux Pixel et Vertex Shaders. Chez ATI l'ensemble de ces deux technologies porte la désignation de SmartShaders. Le Radeon 9700 étant certifié DirectX 9 c'est donc la version 2.0 de ces SmartShaders qui est mise en avant par ATI. A titre de rappel, il convient avant d'entrer plus en avant dans les détails de préciser que les Pixel Shaders agissent évidemment sur les pixels alors que les Vertex Shaders affecte ce que l'on appelle les vertices, c'est à dire les sommets des différents triangles à la base de tout polygone.Malgré cette gourmandise, ce changement technologique devrait à n'en pas douter marquer les développements futurs. Essayons le plus simplement possible de voir plus précisément le pourquoi du comment. Actuellement codées sur 32 bits le nombre de couleurs différentes est en fait de 16 777 216 teintes. Ce chiffre qui peut paraître énorme ne laisse en fait que 8 bits par couleur élémentaire rouge, vert et bleu. Ces valeurs limitées pour chacune des couleurs ont comme principal défaut de réduire en fait les nuances possibles et empêchent pas exemple la création de zones très foncées ou au contraire de zones très claires. Il est évident que si de 32 bits on passe à 128 bits, les possibilités pour chacune des couleurs élémentaires seront nettement plus importantes et permettront de ce fait au talent artistique des développeurs de s'exprimer plus pleinement.
Les SmartShaders 2.0 intègrent également quelques autres innovations comme la technologie déjà employée par Matrox sur son Parhelia du Displacement Mapping. Cette technologie permet de créer du relief au sein même d'un objet 3D, là où les "anciennes" technologies comme le Bump Mapping ne faisaient finalement que simuler cet effet. Enfin, on notera la présence du TruForm 2.0 qui pourra désormais profiter de la puissance offerte par les SmartShaders 2.0 pour créer des objets aux surfaces et aux formes plus complexes (courbes multiples - voir photo CounterStrike ci-dessus ...). Vous l'aurez compris, les SmartShaders 2.0 qui animent le Radeon 9700 sont un concentré de technologie. Ils devraient offrir aux développeurs une puissance qui permettra de mettre au point des créations plus riches, plus réussies et plus complexes comme vous pouvez le voir sur les photos ci-contre.
Le contrôleur mémoire
Cette formidable bande passante mémoire a été obtenue grâce à l'utilisation de mémoire DDR cadencée à 310 MHz et d'un bus 256 bits. Seul le Parhelia de Matrox peut s'aligner sur de telles valeurs et le GeForce4 Ti4600 malgré sa mémoire à 325MHz ne peut délivrer un tel transfert avec son contrôleur "crossbar" limité à un équivalent 128 bits (4x32 bits). Vous l'aurez donc compris, la bande passante mémoire dont dispose le Radeon 9700 est un énorme avantage qui devrait "booster" les performances obtenues avec n'importe quelle application.ATI précise également que l'architecture de son VPU est d'ores et déjà parfaitement compatible avec la prochaine DDR II. Il est donc fort possible (l'avenir nous le dira) que cette bande passante déjà faramineuse soit revue à la hausse dans un futur proche. ATI ne s'est toutefois pas contenté d'offrir "simplement" une large bande passante. Son contrôleur mémoire a subi d'importantes améliorations depuis le Radeon 8500 afin d'en optimiser le comportement et les transferts.
Schéma de l'interface mémoire du Radeon 9700.
A la manière de NVIDIA et de son contrôleur Crossbar, ATI a en effet choisi de diviser son interface en quatre sous-unités capables d'accéder séparément à la mémoire. Le traitement des informations est de ce fait plus rapide et plus efficace qu'un simple contrôleur 256 bits "standard". A noter que si notre carte cobaye fournie par ATI était équipée de 128Mo de mémoire, il sera possible de trouver à l'avenir des cartes livrées avec pourquoi pas 256Mo. Cette valeur constitue en effet la limite acceptée par le Radeon 9700.
HyperZ III
La fonction Z-Compression est comme son nom l'indique, chargée de réduire la taille des données comprises dans le Z-Buffer (ce dernier gère pour sa part le placement des objets dans une scène 3D). Cette compression, sans perte, a évidemment été améliorée et est maintenant capable de réduire la taille des blocs suivant un rapport allant de 2:1 à 4:1, avant que ceux-ci ne soient écrits dans le Z-buffer afin, bien sûr, d'économiser la bande passante mémoire. Lorsque le FSAA est activé les progrès sont plus significatifs encore puisqu'on peut dès lors atteindre un taux maximum de compression de 24:1 en utilisant le FSAA 6X !
Pour finir sachez que l'HyperZ III intègre toujours le Fast-Z-Clear qui permet de réinitialiser le Z-Buffer entre chaque image sans écrire des zéros pour la valeur de chaque pixel, toutefois l'optimisation effectuée par ATI à ce niveau pour le Radeon 9700 demeure encore inconnue par rapport à ce qu'offrait déjà le Radeon 8500.
Schéma de fonctionnement de l'HyperZ.
Le SmoothVision est pour ATI un moyen de rassembler ses fonctions d'anti-aliasing et de filtrage anisotropique sous une seule et unique dénomination plus claire pour le commun des mortels. Apparue depuis un moment déjà, cette fonction passe évidemment la vitesse supérieure avec la version 2.0 implémentée au Radeon 9700. L'anti-aliasing profite pour sa part d'une petite révolution pour le fabricant canadien puisqu'à la différence du Radeon 8500, la technique employée sur le Radeon 9700 est dite de multi-échantillonnage.
Anti-aliasing
Dans l'idéal, il faudrait pourtant aller beaucoup plus loin afin de pouvoir représenter des nuances beaucoup plus importantes et des défauts restent donc parfaitement visibles, défauts que l'on reconnaît parfaitement par l'apparition d'un effet d'escalier autour des objets 3D. L'Anti-aliasing reste une technologie relativement récente qui permet justement de venir à bout de ce défaut réduisant presque complètement cet effet d'escalier au travers de plusieurs techniques. ATi a donc employée pour réaliser cela la même technique que nvidia, celle dite du multi-échantillonnage (multi-sampling) à ceci près que pour assurer une meilleure qualité d'image au FSAA, ATI échantillonne également les valeurs du Z-Buffer.
La Z-Compression dont nous avions déjà parlé au moment de notre partie sur l'HyperZ est accessible au SmoothVision et permet d'échantillonner sans aucune perte de qualité (c'est une de ses caractéristiques principales) les données du Z-Buffer. Son ratio de compression va de 2:1 à 4:1 et c'est donc tout naturellement qu'elle permet un multi-échantillonnage 2X sans que les performances aient à en pâtir. En fait, même le mode 4X habituellement si lourd peut maintenant être envisagé très sereinement et ATI en a donc profité pour intégrer un nouveau mode toujours plus efficace : le 6X !
D'autant qu'à niveau de multi-échantillonnage égal, le Radeon 9700 est capable d'un rendu de meilleur qualité grâce à l'intégration d'une fonction dédiée à la correction gamma. Un algorithme breveté par ATI et qui permet de corriger un défaut inhérent à la plupart des écrans qu'ils soient plats ou cathodiques : ils ont un dégradé gamma non-linéaire. Sans entrer davantage dans les détails, disons simplement que cet algorithme permet de corriger ce défaut et d'offrir de ce fait un rendu des dégradés plus lisse contribuant à un meilleur rendu visuel.
Filtrage anisotropique
En anglais, Anisotropic filtering, il permet d'améliorer le rendu des textures appliquées aux surfaces 3D. Son résultat est tout à fait comparable aux fonctions "sharpen" qui accompagnent la plupart des logiciels de retouche d'images comme Paint Shop Pro ou Photoshop. NVIDIA a l'habitude de prendre des échantillons de texture trilinéaires pour rendre ce filtrage anisotropique et ATi a été décrié car avec la Radeon 8500 il se contentait d'échantillons bilinéaires évidemment moins gourmands en bande passante. Avec le Radeon 9700, ATI a décidé de couper la poire en deux : dans les pilotes nous avons le choix entre "performances" (avec échantillons bilinéaires) et "qualité" (avec échantillons trilinéaires).L'autre avantage du Radeon 9700 est le nombre d'échantillons de textures utilisés par pixel. Alors que les anciennes techniques se contentaient souvent de deux ou quatre échantillons, il est maintenant possible de choisir deux nouveaux réglages : huit ou seize échantillons. Si en plus on ajoute à cela le fait qu'un algorithme est employé pour n'appliquer ce filtrage qu'aux portions de l'image qui en bénéficierait. On évite de ce fait une chute des performances inutile tout en conservant une qualité d'image optimale. Ce dernier algorithme était déjà intérgé au SmoothVision du Radeon 8500 mais il a bénéficié d'une optimisation lui permettant de réaliser un bien meilleur travail.
VideoShader et FullStream
Les fonctions multimédia ont depuis toujours été l'une des principales qualités des composants ATI. Le géant canadien a donc profité de la sortie de son Radeon 9700 pour proposer encore quelques nouveautés dans ce domaine qu'il maîtrise si bien. Comme le Radeon 8500, le Radeon 9700 supporte bien évidemment toutes les fonctions nécessaires à la décompression MPEG2. cela permet depuis maintenant de nombreuses années aux chips ATI de proposer une lecture DVD optimale et ce n'est donc pas dans ce domaine très populaire qu'il faudra chercher les innovations.ATI s'est en effet principalement attelé à l'amélioration de la qualité de vidéos moins parfaites au départ comme les fameux DivX ou encore les séquences proposées en streaming sur Internet (lecture sans téléchargement préalable). Les SmartShaders 2.0 dont nous avons déjà parlé précédemment permettent effectivement l'amélioration de certaines vidéos par l'application en temps réel de filtres avancés exploitant les Pixel Shaders. Ces filtres pourront par exemple et grâce à un effet de type "blur", gommer certains défauts de compression visibles sur les vidéos de moindre qualité. Du fait même du type de filtre ("blur" signifie flou en anglais), il se peut par contre qu'un certain flou rendent les scènes un peu moins nettes et agréables, mais l'apparition de blocs sera nettement diminuée.
De gauche à droite, le processus de réduction des artefacts vidéos ou FullStream.
ATI a donné deux noms à ces filtres et à l'exploitation des Pixel Shaders pour la vidéo : le VideoShader et le FullStream. L'intérêt de cette technologie ne se limite cependant pas à la seule possibilité décrite précédemment et on peut imaginer l'apparition future de modules permettant la prévisualisation en temps réel des effets que vous aurez appliqués à vos vidéos personnelles. A l'aide de votre logiciel de retouches vous pourrez très bien faire toutes les modifications et observer les résultats sans avoir à attendre que tout soit calculé puisque ce ne serait plus le processeur central mais le chip graphique qui s'occuperait de toutes les opérations et cela en temps réel !
Hydravision permet toujours de travailler sur plusieurs bureaux "virtuels" au gré des besoins de l'utilisateur et ATI a intégré deux RAMDAC de 400MHz pour une stabilité d'image remarquable même à très haute résolution (2048x1536 en 85Hz). La sortie TV a bénéficié de quelques attentions et si le Rage Theater est maintenant intégré au Radeon 9700 (comme il l'était sur le 8500), il n'en est pas moins efficace : il est maintenant possible de profiter d'une résolution de 1024x768 avec cette sortie TV donc la qualité est simplement la meilleure qu'il m'ait été donné de voir.
Enfin, si la lecture de DVD en elle-même n'a pas connue de réelle amélioration sur le Radeon 9700, c'est le lecteur logiciel fourni avec la carte qui a été modifié. La nouvelle version de l'ATi DVD Player est ainsi basée sur le moteur qui équipe Power DVD et non plus sur celui de Ravisent. La différence en termes de qualité d'image est pour ainsi dire nulle, les amateurs de son pourront en revanche saluer ce changement : PowerDVD a toujours été le logiciel vedette dans ce domaine avec WinDVD. Il faut par contre reconnaître qu'en termes de puissance processeur nécessaire, le moteur de Ravisent était ce qu'il y avait de mieux... On ne peut pas tout avoir !
La longue présentation qui a précédée est maintenant terminée et il est temps de passer aux fameux tests de performance afin de déterminer ce que le Radeon 9700 a finalement dans le ventre ! Avant cela voici tout de même quelques petites remarques concernant notre protocole de test. Nous n'avons tout d'abord comparé notre ATI Radeon 9700 Pro qu'à une seule et unique carte : une GeForce4 Ti4600 de marque Sparkle. Ce choix est des plus simples, la Radeon 9700 n'est pas une carte destinée au grand public et son ambition était clairement de prendre la plus haute marche du podium, nous avons donc choisi de la confronter à ce qui se fait de mieux actuellement.
- Athlon XP 2000+
- Abit KX7 333
- 256Mo DDR PC2700 CAS2.5
- 60GXP 40 Go
- Windows XP Professionnal
- pilotes Catalyst v7.75 (ATI)
- Pilotes Detonator v30.82 (NVIDIA)
Pour finir et avant d'attaquer les benchs proprement dits, voici maintenant la liste des programmes que nous avons utilisés. En ce qui concerne l'API de Microsoft nous avons bien sûr employé le classique 3D Mark 2001 dans sa version SE. A cela nous avons ajouté Aquanox et son moteur DirectX 8.1, le très lourd CodeCreatures, Comanche 4, Max Payne et enfin VillageMark Direct3D. Pour nos tests OpenGL c'est bien sûr Quake3 qui fait figure de fer de lance. Les tests ont ensuite été complétés par Jedi Knight 2 et Serious sam 2.
Vous noterez dans les pages suivantes que les commentaires sont relativement faibles et je pense que vous comprendrez très rapidement pourquoi. Nous avons également choisi d'écarter les tests en 800x600 car avec de pareilles cartes il serait quand même dommage de jouer sur un 14 pouces, non ? Enfin, les explications concernant les tests de FullScene Anti-Aliasing et de Filtres Anisotropiques figurent sur la page des tests... Vous êtes prêts ? C'est parti !
Nous avons dans un premier temps choisi de tester les deux Cartes Graphiques avec les logiciels de mesure que sont 3D Mark 2001, CodeCreatures et VillageMark. Ils sont bien sûr moins représentatifs que les jeux qui vont suivre mais présentent l'indéniable avantage de tester des parties bien précises de chacune des cartes. Je tiens à préciser au passage que nous avons laissé le FSAA et les Filtres Anisotropiques pour plus tard.
On dit qu'une image vaut mieux qu'un long discours... Il me semble que voici la meilleure preuve que cet adage est parfaitement exact. Mis à part VillageMark qui du fait de son ancienneté et de ses objectifs est moins représentatif (il était chargé de mettre en évidence le TileRendering des Kyro en son temps), la Radeon 9700 Pro est nettement devant la GeForce4 Ti4600. Peu importe la résolution employée ou le bench utilisée, cela se vérifie et ATI semble bien avoir remporté son pari.
Les écarts ont d'ailleurs une nette tendance à augmenter avec la résolution et 3D Mark comme CodeCreatures permettent une intéressante constatation : la Radeon 9700 affiche à peu de choses près les performances d'une GeForce4 Ti4600 lorsque la résolution de cette dernière est un cran en-dessous. Sous CodeCreatures par exemple, la Radeon 9700 Pro en 1600x1200 se permet d'avoir un meilleur résultat (23.5fps) que la GeForce4 Ti4600 en 1280x1024 (21.1fps)... Eloquent, non ?
Malgré leurs qualités respectives, les benchmarks de la page précédente ne peuvent prétendre remplacer les véritables logiciels. La vocation "jeux" des deux cartes que nous testons n'est un secret pour personne et c'est donc ce genre de logiciels que nous avons ensuite utilisés pour vérifier ce qui avait déjà été mis en évidence précédemment. Dans l'ordre de test, voici donc Aquanox, Comanche 4, Max Payne et son fameux moteur partagé avec 3D Mark 2001.
Encore une fois il me semble clair que les images parlent d'elles-mêmes et nous obtenons à nouveau une domination, certes un peu moins tranchée, de la Radeon 9700 Pro. Nous avons également notre vilain petit canard avec Comanche 4 qui ne daigne pas montrer les même différences que les autres mais il faut immédiatement signaler que le jeu de Novalogic a toujours eu un comportement très particulier. Lors de notre comparatif GeForce4, tous les modèles "Ti" avaient d'ailleurs obtenus pratiquement les mêmes résultats.
AquaNox est le plus démonstratif et les résultats relevés ici sont intéressants à plus d'un titre puisque le jeu développé par Massive Development est basé sur l'un des rares moteurs 3D à exploiter les spécificités de DirectX 8 (abondance de Pixel et Vertex Shaders). Au vu des chiffres pour le moins éloquents, il semble donc bien que même face aux moteurs les plus récents, la Radeon 9700 Pro soit nettement mieux armée que la GeForce4 Ti4600.
Notre dernière conclusion avant de passer aux tests en OpenGL sera simplement une redite d'un commentaire de la page précédente : avec l'accroissement de la résolution les écarts ont tendance à s'accroître également pour parvenir à pratiquement 25% de mieux pour la Radeon 9700 Pro en 1600x1200 sous AquaNox.
La bibliothèque OpenGL est essentiellement utilisée par les professionnels qui semblent ne pas retrouver ce qu'ils souhaitent dans l'API développée par Microsoft. Le nombre de logiciels "grand public" adoptant l'OpenGL reste cependant relativement réduit et c'est plus encore le cas dans le domaine du jeu. Nous avons de ce fait limité notre sélection à deux titres qui figurent sans doute parmi les plus célèbres : Quake3 Arena bien sûr et son petit frère en quelques sortes puisque Jedi Knight 2 a été développé sur le moteur de l'illustre soft d'ID Software. Nous avons par contre gardé Serious sam 2 pour les tests FSAA et Anisotropiques, ceci afin d'alléger un peu les pages déjà bien encombrées par les graphiques.
Quake3 Arena ne permet pas le moindre doute : la Radeon 9700 Pro sait indiscutablement y faire. Les conclusions précédentes s'appliquent pleinement aux résultats que nous avons pu relever sous Quake3 et le 1600x1200 permet une nouvelle de mettre en évidence les écarts les plus importants. Dans cette résolution la Radeon 9700 Pro offre presque 50% de performances en plus... Dire que la GeForce4 Ti4600 n'est apparue sur le marché qu'au mois de février 2002 et faisait alors figure de monstre technologique !
Le cas de Jedi Knight 2 est plus étrange car que ce soit avec la Radeon 9700 ou avec la GeForce4 Ti4600, le jeu semble "plafonner" autour de 86-89 images par secondes. Nous n'avions pas de Processeurs plus puissants pour faire des tests plus approfondis mais ce résultat plus étonnant ne doit pas venir semer le doute et la petite baisse relevée sur le GeForce4 Ti4600 en 1600x1200 (82.9fps) semble au contraire venir confirmer tout ce que nous avons dit précédemment.
Pour en finir avec les benchs et savoir si oui ou non la Radeon 9700 Pro est bien la reine incontestée, il faut obligatoirement en passer par les tests des modes les plus gourmands : le FSAA et les Filtres Anisotropiques. Ces tests sont toutefois plus délicats à réaliser dans la mesure où les constructeurs n'ont pas forcément la même définition du FSAA ou la même façon d'appliquer les Filtres Anisotropiques.
Nous ne sommes évidemment pas à l'abri d'une imprécision, mais nous avons tenté de comparer autant que faire ce peu, les deux Cartes Graphiques dans les mêmes conditions. Les réglages ATi permettent par exemple de choisir deux méthodes de Filtrage Anisotropique : performances et qualité. Nous avons opté pour le réglage qualité car il exploite comme nous l'avons déjà dit plus tôt dans l'article des échantillons trilinéaires comme le fait nvidia.
Nos quatre premiers tests ont été finalement très simples. Nous avons choisi le mode de fonctionnement 4X pour le FSAA de chacune des deux cartes et nous avons lancé les quatre applications suivantes : 3D Mark 2001, Aquanox, Jedi Knight 2 et Quake3 Arena. Par souci d'égalité, nous avons écarté le mode 6X proposé par ATi avec sa carte. Je ne suis pas vraiment un adepte du FSAA et j'ai de ce fait certainement quelques difficultés à discerner les différences mais ce mode 6X ne m'a pas semblé décisif du point de vue de la qualité de rendu... Le mode 4X me paraît à ce titre bien suffisant, mais c'est bien sûr une question de goût.
ATI avait bien insisté lors de ses diverses présentations sur le comportement de sa carte face aux fonctions avancées comme le FSAA. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'avait pas menti ! Déjà malmené lors des tests standards, le GeForce4 Ti4600 est ici complètement dépassé. Peu importe le test que vous regarderez en priorité, les conclusions sont identiques et même Jedi Knight 2 confirme la supériorité d'ATi avec un accroissement des performances de 120% entre les deux cartes en 1600x1200 !
Les seuls résultats ne sont toutefois pas suffisants et il ne fallait pas oublier de juger de la qualité visuelle obtenue avec ce mode de FSAA. Si auparavant, certaines "tricheries" ont pu être relevées, il ne semble pas y avoir eu récidive et les différences obtenues sur les images d'AquaNox et Jedi Knight que vous pouvez voir ci-dessous tiennent davantage des légères différences d'éclairage que du fullscene anti-aliasing.
A gauche les jeux sans FSAA, ensuite le mode 4X sur la Radeon et enfin sur la GeForce4 Ti4600.
L'autre grande technologie exploitée pour améliorer le rendu des scènes 3D de nos jeux favoris est le Filtrage Anisotropique. Nous avons expliqué en page 5, le fonctionnement d'un tel filtrage et là encore il fallait faire attention à ne pas comparer des modes de fonctionnement par trop différents. La Radeon 9700 Pro permet par exemple d'exploiter jusqu'à seize échantillons quand la GeForce4 Ti4600 se limite à huit. L'Anistropic Filtering étant encore une spécialité de l'OpenGL nous n'avons retenu pour ce test "que" Jedi Knight 2 et l'irremplaçable Quake3 Arena pour lesquels le mode 8X a été choisi.
Plus démonstratifs que lors de nos tests standards, les résultats obtenus sous Jedi Knight 2 sont cependant une nouvelle fois surprenants. En 1600x1200 on peut toutefois voir un écart plus conséquent entre les deux cartes nous indiquant bien quelle est la meilleure. Quake3 est heureusement là pour apporter sa pierre à l'édifice et il n'y a plus rien d'étonnant ici. Alors que les performances de la GeForce4 Ti4600 s'effondrent avec la montée de la résolution, celles de la Radeon 9700 Pro restent autour de 200fps !
La vérification de la qualité d'affichage n'apporte pas plus de contestations qu'il n'était possible d'en émettre pour le FSAA. Et encore une fois si les écrans ci-dessous paraissent un peu différents d'une carte à l'autre, cela tient davantage des éclairages et de la position du joueur très légèrement différente. Je vous rappelle pour finir que nous avons ici choisi les réglages "qualité" des pilotes ATI.
A gauche Serious sam 2 sans filtrage anisotropique, ensuite les modes 8X et 16X sur la Radeon, puis sur le mode 8X GeForce4 Ti4600.
Voici pour terminer, les résultats obtenus avec Quake3 Arena et Serious Sam 2 lorsque nous activions simultanément le FSAA (en 4X) et le Filtrage Anisotropique. Ce dernier était placé à 8X pour les deux tests sous Quake3, mais avec Serious Sam 2 nous avons décidé de "déséquilibrer" un peu les choses en mettant toutes les options du jeu au maximum. Il a donc de lui-même opté pour 8X sur la GeForce et 16X sur la Radeon.
Des résultats une nouvelle fois sans appel et qui laissent la GeForce4 loin derrière. ATI a donc rempli son contrat et le Radeon 9700 est bel et bien le nouveau roi des performances. Un nouveau roi qui permet de jouer à pratiquement n'importe quel titre sans avoir à se soucier des réglages graphiques : on met tout à fond et en avant la musique !
Overclocking
Dernière étape de notre test de la Radeon 9700, l'overclocking n'en constitue pas moins une étape de choix pour une grande partie du public auquel s'adresse cette carte. Les amateurs de performances aiment exploiter leur matériel au maximum de ses possibilités et dans cette optique l'overclocking est un passage obligé. Nous avons, pour vérifier le potentiel de notre carte cobaye, employé le fameux Powerstrip dans sa version 3.20.La mémoire embarquée sur la carte est comme nous l'avons déjà dit au format BGA et cadencée à 310MHz. Il s'agit de puces Samsung pratiquement identiques à ce que nous pouvons trouver sur les GeForce4 Ti4600. La référence des puces nous indique qu'elles sont certifiées pour un fonctionnement à 350MHz et nous pouvons donc sereinement commencer par cette fréquence. Il faut toutefois savoir que la Radeon 9700 Pro est une carte qui chauffe vraiment beaucoup ! Il ne faudra donc pas hésiter à bien aéré son boîtier avant de jouer au terroriste de la carte graphique.
PowerStrip avant et après notre séance de "radeo-combustion" !
Si le Radeon lui-même semble plutôt bien supporter l'overclocking, la mémoire Samsung m'a davantage déçu. Alors que nous avons pu passer le core à 357.75MHz (contre 324MHz par défaut) sans rencontrer le moindre problème, les puces mémoires ont commencé à présenter de graves défauts d'affichage dès 357.75MHz ! Nous avons donc été contraint de nous limiter à un "simple" 351MHz pour la mémoire et sommes de ce fait resté à 357.75MHz pour le core. Inutile en effet d'essayer d'aller plus haut, le processeur attendait déjà la mémoire avec ces réglages.
Voici quelques résultats sous Quake3 Arena une fois notre overclocking effectué. Nous avons pour ce test activé toutes les fonctions d'amélioration du rendu : FSAA 4X et Anisotropic Filtering 8X. Les chiffres obtenus sont plutôt réconfortants et apportent un réel plus aux performances déjà excellentes de la Radeon puisqu'en moyenne on gagne environ 15% d'images par seconde.
Plus qu'un simple "come back" pour ATI
Bien conçue, dotée de pilotes fiables et très agréable à utiliser, cette carte est un vrai bonheur. ATI semble avoir retenu les leçons du passé et les défauts auparavant flagrants pourraient bien constituer maintenant ses plus précieux atouts face à la concurrence. Une concurrence qui se résume évidemment à un seul et unique nom : NVIDIA. Une concurrence dont on attend maintenant la réponse. Prévu pour le mois de novembre / décembre, le NV30 devrait d'ailleurs encore innover sur quelques points et relancer une nouvelle fois cette course aux performances.
Si les dernières cartes restent hors de portée de la plupart des bourses (et ce n'est pas le Radeon 9700 avec ses quelques 500€ qui me fera mentir), on peut tout de même se réjouir des progrès réalisés : ils laissent augurer de réalisations absolument hors du commun et ils entraînent une baisse aussi rapide qu'irrémédiable du prix des cartes de générations précédentes.
Les fondus de puissance l'auront compris depuis longtemps : La Radeon 9700 est indiscutablement la carte qu'il leur faut. Elle est clairement un cran au-dessus de la concurrence et même si NVIDIA prendra sans doute sa revanche avec le NV30, ce ne sera pas avant au minimum trois mois. Il n'y a strictement aucun reproche à faire à ATI qui joue à fond le jeu de la concurrence. Les autres utilisateurs peuvent se réjouir également et regarder les prix baisser en attendant la venue du petit frère... Le Radeon 9500.