De l'art de composer ses photographies

Anne Baudry
Publié le 21 octobre 2005 à 13h00
Pourquoi est-ce que mes photos ont l'air « plates » ? Pourquoi est-ce que tout le monde baille d'ennui lorsque je veux les montrer ? Autant de questions que vous ne vous poserez heureusement plus d'ici quelques pages ! Il est somme toute aisé d'éviter les cadrages maladroits et les photos de travers. Il est également assez simple, lorsque l'on connaît quelques règles, d'orchestrer les éléments de l'image pour donner envie au spectateur de la regarder longuement. Et puis si ce n'est pas « tout bon » sur le moment, les logiciels de retouche d'images permettent de finaliser la composition en post-traitement.

Photographier ne consiste pas uniquement à appuyer sur un bouton ! Même si le « clic clac souriez et c'est dans la boîte » donne souvent de bons résultats, il restreint les possibilités d'effets créatifs et se trouve impuissant devant des situations difficiles (nuit, faible luminosité...). Surtout, il n'invite pas à être actif, à s'interroger vraiment sur ce que l'on peut montrer au moyen d'une photographie. Ces conclusions étaient celles de notre précédent dossier « Photo numérique : au-delà du mode automatique ». Nous reprenons aujourd'hui la leçon à ce point. Maintenant que l'envie est là, que les différentes commandes qui jalonnent votre appareil vous sont plus familières, nous passons du côté de la composition. À présent, chargez vos Cartes Mémoire, nous vous emmenons en promenade !

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C'est parti !

Composer ne tue pas la spontanéité !

On peut dire que photographier, c'est sélectionner dans le réel quelque chose qui nous intéresse. On identifie dans notre environnement des éléments qui s'orchestrent particulièrement bien, et on « valide » cette composition qui nous convient en la « découpant » au moyen de l'appareil photo. Une pression sur le déclencheur, et la partie qui avait retenu notre attention est isolée du reste et enregistrée sur notre carte mémoire. En fonction de la portée de l'objectif, du format de son capteur (Carré, 4:3, 2:3...) on est en mesure de faire des découpes différentes. On se balade, on regarde autour de soi en projetant sur ce qui nous entoure un cadre qui correspond aux possibilités de notre appareil, et on déclenche lorsqu'il coïncide avec des éléments qui retiennent notre attention. Pour mieux cadrer, on s'approche, on se recule, on change d'objectif si l'appareil le permet, mais le principe reste le même.

Il n'est pas nécessaire de chercher spécialement à bien cadrer à tous les coups lorsque l'on photographie. Les règles, même si elles sont simples et bien assimilées, deviennent trop contraignantes lorsque l'on cherche à les appliquer de façon systématique : pour de la photo de famille ou de souvenir, on peut les oublier un peu, car de toute façon ces photos auront un très grand intérêt pour nous ! La composition sert principalement lorsque l'on souhaite que les images aient également un intérêt pour les autres : même si le sujet n'intéresse pas, que l'approche n'apporte rien de nouveau, une image bien composée retiendra l'attention.

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Notez qu'il y a bien plus d'exceptions que de règles !

Le fait que cadrer soit un peu contraignant a par ailleurs au moins un avantage : on prend moins de photos, car on réfléchit plus à ce que l'on fait. Ou bien on en prend plus (plusieurs de chaque sujet, avec des variations très fines), mais c'est alors pour s'assurer de leur qualité et ne retenir que la meilleure ! Moins de photos - surtout à présent que le numérique permet de déclencher sans compter -, c'est mieux pour tout le monde : le « photographe » qui gère ses nombreux fichiers par la suite et son entourage à qui il essaie de faire partager le fruit de sa passion.

Composer a donc beaucoup de vertus : cela nous apprend à sélectionner et à faire des images plus intéressantes pour tous. On vous l'a dit en introduction : les bâillements à peine étouffés devant les séances diaporama, c'est bientôt fini !

Une image, ça se lit !

Vous avez sans doute entendu parler de sens de lecture, de lecture de l'image, et ce n'est pas pour rien : eh oui une image, ça se lit ! On peut même sans s'égarer pousser un plus loin le rapprochement avec la littérature et dire que les règles de composition sont la grammaire de l'image, les couleurs les mots... mais le propos n'est pas ici d'être lyrique. On se contentera d'appréhender la lecture en terme de mouvements de l'œil. L'œil est en effet mobile lorsqu'il contemple une image : le spectateur ne reste pas les yeux ronds et ébahis devant la toile ou la photographie qu'il contemple, sauf peut-être dans le cas d'un véritable choc esthétique... et encore. Dans un tel cas, l'individu ressentira sans doute l'impression d'être resté « scotché » sur place, mais ses yeux auront fait preuve d'autonomie et gardé leur réactivité : ils se seront baladés sur la toile.

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Sens de lecture d'une image.

Donc une image, ça se lit, reste à savoir comment, selon quels principes et dans quels sens. Pour les Occidentaux - habitués à lire de gauche à droite -, il est admis que ce sens est également celui dans lequel nous abordons une image : l'œil « entre dans l'image » par la gauche et la parcourt ensuite du haut vers le bas. Tout l'art du photographe ou du peintre est ensuite de le retenir aussi longtemps que possible, et de susciter l'envie de revenir sitôt que possible.

Grandes règles et petits conseils

Quelques règles simples - mais qui ont fait leurs preuves -, et quelques conseils pratiques : voici ce que vous trouverez dans les pages suivantes.

Trouvez un sujet qui a de l'intérêt

La première chose à faire est de trouver un sujet qui présente un centre d'intérêt majeur, indépendamment du cadrage. Pas besoin de chercher quelque chose de beau ou de rare.

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Photo jolie, mais sans réel intérêt


Pensez à la Règle des tiers

La règle est assez connue. Elle invite à projeter une grille sur la scène, et à placer les différents éléments importants sur ces lignes dites « lignes de force » et à leurs intersections. Elle s'applique particulièrement à la photographie de paysage : on placera 2/3 de ciel pour 1/3 de terre si le ciel présente un intérêt majeur, et on inversera ces proportions lorsque le ciel est vide et que le sujet de la photo est situé dans les terres.

À savoir :
  • Placer des droites sur les lignes des tiers permet de les éloigner des zones périphériques de l'image, plus sujettes aux distorsions.

Prenez appui sur les points forts

Les points forts sont situés à l'intersection des droites coupant l'image en tiers. Ce sont des passages obligés pour l'oeil qui examine l'image. Ces points forts, aussi appelés « points chauds », sont les points privilégiés pour la composition ; il est recommandé d'y placer son sujet pour bénéficier d'un meilleur impact.

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Les points chauds sont situés aux intersections des droites coupant l'image en tiers.


À savoir :
  • La grille des tiers présente sur la plupart des appareils peut vous aider à identifier ces points forts.
  • Ayez vraiment cette règle à l'esprit, et arrangez-vous pour la respecter le plus souvent possible. C'est très facile, au besoin en se déplaçant un peu ou en prenant du recul, de placer le sujet sur un de ces points.

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Quel que soit votre sujet, cherchez les points chauds


Adoptez le sens du cadrage à celui de votre sujet

Une fois connue, cette règle paraît si évidente, si pleine de bon sens, que l'on se demande comment on a pu faire pour l'ignorer et ne pas « l'inventer soi-même » ! Cette règle est la suivante :
  • Photographier à la Française (ou verticalement) les sujets en hauteur.
  • Photographier à l'Italienne (ou horizontalement) les sujets en longueur.

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Cadrez verticalement les sujets en hauteur...
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... et horizontalement les sujets en longueur.


Décentrez votre sujet

Si vous placez votre sujet au centre de l'image, l'œil ira directement le trouver et ressortira aussi rapidement de la photo qu'il y est entré. Or, une bonne image fonctionne de façon toute différente : elle accompagne l'œil vers le sujet et lui donne envie de s'attarder dans la composition. Autant que possible, elle doit même s'arranger pour le rendre « captif ».

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La seconde vue est plus dynamique


Placez de l'espace devant votre sujet

Dans le cadre étroit d'une photo, le sujet doit respirer ! Il est recommandé de placer de l'espace devant les yeux d'une personne, afin que l'on puisse imaginer la continuité du regard. Cette recommandation vaut également pour les sujets mobiles (une Ferrari lancée à 200 km sur la piste, un cheval au galop...). Placez ainsi le sujet du côté opposé à celui de son déplacement pour suggérer son mouvement.

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Qu'il soit ou non en mouvement, placez de l'espace devant votre sujet.


À savoir :
  • Si le sujet que vous photographiez se déplace rapidement, vous aurez du mal à le placer précisément dans le cadre. Prenez du recul ou bien cadrez plus large, et recadrez en post-traitement.

Guettez l'événement

Une bonne façon de faire une photo avec un petit côté « imprévu » est au contraire de bien préparer sa prise de vue. Repérez une scène qui constitue un cadre intéressant et attendez que « l'événement » se produise : le plus souvent il s'agira d'un passant dont la silhouette se détache de façon particulière sur le fond que vous lui avez préparé. Mais ce conseil vaut de façon plus large pour des scènes moins préparées. Si vous sentez qu'il peut / va se produire quelque chose, postez-vous « aux aguets », préparez votre photo (cadrage / mise au point / mesure de lumière) et attendez le bon moment. D'une façon générale - mais c'est plus facile à dire qu'à faire -, tâchez d'avoir des yeux dans le dos, ou de garder une conscience aiguë de ce qui se passe autour de vous.

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Guettez l'événement


À savoir :
  • Les appareils de type télémétriques ont la particularité d'offrir un champ de vision plus large que l'image qui sera en fait capturée. Cela permet d'anticiper sur ce qui va se produire.
  • Lors de photos officielles de type photo de famille, photos de mariage, etc., soyez vigilant pendant que les uns et les autres « entrent dans le rang » ; il y a alors de très jolies scènes à saisir au moment où « les éléments se mettent en place ».

Tirez parti de l'expérience des autres

Lorsque vous êtes en voyage, commencez votre séjour par une visite au marchand de cartes postales. Les vues proposées peuvent vous donner une bonne idée de ce qu'il est possible de faire comme prises de vue. Vous pouvez soit utiliser ces exemples comme modèles et tenter de les reproduire - c'est formateur techniquement, et vous ferez de belles balades -, soit vous en servir pour dégrossir le terrain : identifier en quelques coups d'œil les lieux « photogéniques » ce qui peut permettre de gagner un temps précieux, sachant que l'on en a rarement trop en voyage. Que ce soit pour la composition, la technique ou la découverte de lieux nouveaux, s'appuyer sur l'expérience des autres est toujours très enrichissant.

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Le marchand de cartes postales peut être un bon point de départ pour vos excursions et prises de vue.


Montrez les choses sous un angle inhabituel

Si les vues classiques de bâtiments non moins classiques vous navrent, sachez qu'il y a moyen de rapporter des clichés plus originaux. Pour cela, faites preuve d'imagination, prenez du recul, variez les heures pour la prise de vue (le plein midi et la journée ne sont pas les plus propices pour les éclairages), les angles de prise de vue et tirez parti des éléments de l'environnement.

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L'arche met le bâtiment en valeur en fonctionnant comme un cadre.

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Cette vue de piscine à travers les grilles dévoile sans montrer.

Grandes règles et petits conseils (suite)

Tournez autour de votre sujet

Le mythe du « c'est le premier cliché le bon » ou « vive les instantanés » peut avoir la vie dure. Il est en effet très important de pouvoir déclencher vite... et bien. Parfois un événement se produit, certains éléments s'orchestrent d'une façon particulière qui risque de ne pas se reproduire. Donc, déclenchez vite, mais si jamais la scène perdure un peu, profitez-en pour parfaire votre composition. Ainsi dès que l'on en a l'opportunité, on peut gagner beaucoup à tourner autour du sujet. On améliore le cadrage, l'éclairage, l'environnement...

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Ici, le fond orange placé sous la tête de la chenille lui permet de se détacher nettement de la masse de feuillages.


Traquez les juxtapositions

Pour être bien lisible et identifiable, votre sujet doit s'inscrire sur un fond sinon clair, au moins uni. En effet, le visage de la personne ou de la petite bête que vous photographiez ne ressortira pas s'il s'inscrit sur un fond brouillé.

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Sur cette première photo, la juxtaposition entre les deux plans enlève de la lisibilité au sujet.


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Un décalage latéral, ou une légère surélévation du point de vue ont permis d'éviter la juxtaposition.
Le sujet se détache bien, il est mis en valeur.


À savoir :
  • Passer une photo en noir et blanc peut être une bonne façon d'éviter la distraction introduite par des couleurs trop nombreuses.
  • Les fonds clairs sont ceux qui mettent le mieux le sujet en valeur.
  • Un contre-jour, un coup de flash pour éclairer le sujet et le mettre en valeur... tout cela peut permettre également au sujet de se détacher.
  • Attention aux juxtapositions « malheureuses » : sujet avec des branches qui lui sortent de la tête... Elles peuvent avoir un puissant effet comique, mais peuvent également retirer tout crédit à une photo.
  • Utilisez le téléobjectif et les magnifiques fonds flous qu'il permet pour avoir un fond de qualité, qui mettra votre sujet en valeur.

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Le téléobjectif permet de faire des fonds magnifiques.


Tirez parti des répétitions

Les éléments répétitifs ont la propriété d'imprimer une dynamique à l'image. Elles en simplifient aussi la lecture. Entraînez votre œil à chercher les répétitions et les motifs. Les interruptions dans les rythmes ont également un fort pouvoir dynamique, voire un effet comique.

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Les répétitions structurent les images ; elles peuvent également avoir un effet comique.


Recherchez les similitudes

Autre source d'amusement, les similitudes. Il suffit parfois d'une ressemblance fortuite entre le sujet et un élément de son environnement pour créer un effet comique.

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Faire des rapprochements peut pimenter une photo.


Utilisez les éléments du premier plan pour créer des cadres

Le sujet n'est pas la seule composante de l'image qui mérite votre attention. Les éléments qui l'entourent sont tout aussi importants, et peuvent parfaitement participer à sa mise en valeur si l'on sait les intégrer. Lorsque c'est possible, utilisez-les pour créer des « cadres naturels » pour vos photos. Regardez autour de vous et repérez les feuillages, les branches, les éléments d'architecture, etc. susceptibles de jouer ce rôle.

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Les photos paraissent mieux finies avec ces cadres naturels


À savoir :
  • Les cadres ainsi créés ont pour avantage de supprimer du vide et de donner des informations sur le contexte.
  • Utilisez également les objets qui vous entourent pour créer des effets amusants. Photographiez à travers le trou d'un CD, celui d'une feuille que vous aurez au préalable découpée d'une façon originale, etc.

Bouchez les angles

Un angle vide, et voilà l'œil parti ! Évitez ces fuites en bouchant les angles. Penser à placer un élément secondaire dans les angles les plus sensibles, ou à les « boucher » en les obscurcissant de façon artificielle.

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Faites preuve d'astuce pour « boucher les angles » et garder l'œil captif !


À savoir :
  • Cette pratique héritée de l'argentique consiste à obscurcir les angles (simuler une sorte de vignettage) pour boucher ainsi les angles.

Approchez-vous

Une photo intéressante est une photo qui montre quelque chose : alors, approchez-vous ! Robert Capa disait : « Si ta photo n'est pas bonne, c'est que tu n'étais pas assez près ».

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Donnez au sujet toute la place disponible dans la photo, et allez chercher les détails.


À noter :
  • Si vous n'avez pas suffisamment de complicité avec votre sujet pour pouvoir vous approcher de lui, utilisez le téléobjectif.
  • D'une façon générale, vous gagnerez beaucoup à créer une complicité avec votre sujet, car celui-ci sera plus détendu et vos photos s'en ressentiront.

Jouez avec les reflets

Plutôt que de photographier votre sujet de manière frontale et un peu plate, regardez autour de vous pour identifier d'éventuelles surfaces réfléchissantes. Un rétroviseur, une vitre, une flaque d'eau... tout ce qui réfléchit l'image peut être mis à profit pour photographier de façon indirecte et originale.

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Les surfaces réfléchissantes permettent des prises de vue originales de sujets vus et revus.


À noter :
  • En-dehors d'apporter un point de vue inédit, toutes ces prises de vues ont pour avantage de créer un cadre autour du sujet, et de contribuer ainsi à sa mise en valeur.
  • Photographier des reflets permet de créer des effets de surimpression qui permettent jouer sur un plus grand nombre de plans et éventuellement de combler des zones vides de l'image.
  • Photographier à travers une vitre par exemple, est très pratique pour faire des photos de personnes sans avoir à les approcher. Si vous ne voulez pas de reflets, collez complètement l'objectif contre la vitre (avec le flash désactivé bien sûr).
  • Les reflets permettent également de créer des scènes ambiguës, dont le sens nous échappe, mais que l'on a envie de percer.

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Qui regarde-t-elle ? Qui cherche-t-elle ? Y a-t-il une relation entre elle et l'homme ?


Jouez avec les ombres

Les ombres sont un élément graphique à ne pas négliger. Prises elles-mêmes en tant que sujet, elles sont intéressantes, car elles permettent de frôler l'abstraction. Une ombre peut permettre « d'asseoir » ou d'équilibrer une composition, en créant une masse qui vient répondre à celle du sujet principal. Qu'elles soient plus ou moins sombres, elles sont intéressantes par leur caractère uni, et leur façon de glisser sur les éléments qui les entourent et d'en révéler les reliefs.

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Ici l'ombre équilibre la composition.


À noter :
  • Une ombre très étendue peut être à elle seule un sujet.
  • Les ombres varient avec les heures de la journée. Photographier un même sujet à différentes heures peut permettre d'en faire des vues très différentes.

Cherchez les motifs et les signalétiques

Les motifs, qu'ils soient naturels ou artificiels, sont intéressants de par leur caractère graphique. On peut prendre appui sur le rythme que donne leur répétition, à condition de ne pas inclure qu'eux dans une composition (sans quoi on bascule dans le graphisme). Tous les éléments de type signalétique (panneaux de signalisation routière, flèche au sol dans un parking...) ont également une très importante charge graphique dont les photos peuvent bénéficier.

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Les motifs donnent du rythme à une image.
Portraits et paysage sont les deux principaux cas d'école de la photographie ou de la peinture. Voici quelques règles pour les aborder.

Les paysages

Il est à propos de rappeler une règle simple évoquée dans notre précédent dossier. Pour bénéficier d'une grande profondeur de champ (zone de netteté qui se répartit de part et d'autre du sujet, à raison d'1/3 devant le sujet, 2/3 derrière), il faut opter pour une petite ouverture (f/11 par exemple). Pour avoir une zone de netteté plus limitée, il faut privilégier une grande ouverture (f/2,8 par exemple).

Choisissez votre objectif

Toutes les focales peuvent être utilisées en paysage, avec à chaque fois un résultat spécifique.
  • Un grand-angle permettra d'embrasser un vaste espace et de bénéficier d'une zone de netteté étendue, qui va souvent du premier à l'arrière-plan. Comme en photographie de portrait, cet objectif va permettre d'inscrire le sujet (une maison, un arbre...) dans son environnement.
  • Un téléobjectif permettra quant à lui d'aller chercher un détail significatif dans un paysage et éventuellement de composer de façon plus abstraite : mouvements de sillons, juxtaposition de cultures de couleurs variées, etc. Avec un téléobjectif, la zone de netteté est plus réduite et il est facile d'en tirer parti en plongeant une partie de l'image dans le flou (en particulier le premier ou l'arrière-plan).

À savoir :
  • Utilisez le testeur de profondeur de champ de votre appareil - s'il en dispose - pour identifier les parties situées dans et hors de la zone de netteté.
  • Il existe une exception à la règle qui demande de décentrer le sujet, et on la retrouve particulièrement en photographie de paysage : les reflets.

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Lorsque l'on a des reflets, on peut retrouver une composition moitié / moitié.


Jouez avec les différents plans

Les paysages ont la fâcheuse tendance de nous amener à inclure beaucoup de vide dans la composition : typiquement des champs sans fin au premier plan et un ciel sans matière pour les lointains. Même si l'élément que vous souhaitez photographier a un réel intérêt - une église charmante, un arbre à la floraison remarquable - cela ne suffira pas à faire une bonne photo.

Les arrière-plans
Les arrière-plans permettent également de créer une impression de profondeur. Dans le cas d'un paysage montagneux, d'une photo prise d'un point de vue dégagé, les plans peuvent être multiples et se décliner presque à l'infini. Le dégradé de couleurs sous lequel ils se présentent (du plus sombre vers le plus clair en direction de l'horizon) a une portée graphique non négligeable.

Les premier plans
Une fleur, des branchages, des rochers... autant d'éléments que l'on peut placer au premier plan dans un paysage, et qui contribueront à meubler le vide du premier plan. Vous pouvez indifféremment - au moyen de l'ouverture choisie et de la zone de mise au point -, les inclure ou non dans la zone de netteté. Un élément flou au premier plan habillera le devant de l'image avec légèreté. Un élément net permettra quant à lui au regard de se divertir.

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Placez des éléments au premier plan pour éviter les zones vides et monochromes.


À savoir :
  • Évitez les premiers plans trop massifs.
  • Ne placez pas votre sujet au premier plan.
  • Lorsque le ciel présente un intérêt majeur (de beaux nuages, un coucher de soleil, un arc-en-ciel...) optez pour 2/3 à son profit.

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Un beau ciel mérite qu'on lui accorde de l'espace.


  • Utilisez les éléments qui vous entourent pour créer un cadre « naturel » à votre photographie.

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Les feuillages, les troncs d'arbres... beaucoup d'éléments peuvent être utilisés pour mettre en valeur le sujet.


Donnez des indications d'échelle

La photographie de paysage peut être l'occasion de montrer des étendues immenses et des lieux peu familiers. Si c'est le cas, vous pouvez placer dans votre composition des éléments connus qui viendront donner une indication d'échelle pour des paysages ou des lieux peu familiers. Plus généralement, lorsque l'on est dans l'infiniment grand ou petit et / ou que l'on frôle l'abstraction, la présence d'un élément familier (la silhouette d'une personne...) peut permettre au spectateur de trouver la « clef » de l'image.

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Un élément connu contribue à donner une indication d'échelle

Les portraits

Les principes que nous avons évoqués en rappel pour la partie « Paysage » valent également à propos pour celle-ci. Il est également important de savoir ceci : la présence d'une personne contribue beaucoup à rendre une photo intéressante pour le spectateur. Jetez un œil sur les différentes galeries photo de type PHP que vous croiserez, et regardez les taux de clics pour les parties « portrait », « famille »... c'est édifiant ! Mais ce n'est pas parce qu'un portrait ou une photo qui inclut des personnes suscite de toute façon une importante attention que l'on peut se permettre de faire ce que l'on veut. Quelques règles simples permettent de faire des photos vraiment plus professionnelles, à même de susciter un intérêt durable chez des personnes en dehors du cercle familial.

Choisissez votre objectif

Le portrait est affaire de composition, mais aussi de distance focale. En fonction de l'objectif que l'on choisira, on pourra soit :
  • Inclure le sujet dans son environnement au moyen d'un objectif de type grand-angle.
  • Isoler le sujet de son environnement en utilisant un téléobjectif.

Inclure le sujet dans son environnement.
Dans les portraits réalisés au grand-angle et à une certaine distance du sujet, la part de l'environnement incluse dans l'image apporte un témoignage sur le sujet qui pose. Par exemple grand-mère au milieu des meubles anciens de son salon, qui accentuent son grand âge et nous en apprennent sur son cadre et ses habitudes de vie ; ou encore un artiste au côté d'une de ses statues dans son atelier. Aussi bien le sujet que ce qui l'entoure seront inclus dans la zone de netteté.

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Un portrait de ce type est riche de sens et vaut bien de longs discours.


À noter :
  • Ce type de portrait peut également être détourné de cette fonction pour au contraire signaler le décalage entre une personne et son environnement : une personne BCBG qui attend le bus devant un mur couvert de graffitis, un mendiant devant des vitrines luxueuses, etc.

Isoler le sujet de son environnement
Les portraits réalisés au téléobjectif permettent d'isoler le sujet de son environnement pour ne mettre en valeur que le visage, voire une partie du visage. Avec ce type d'objectif, la zone de netteté est très réduite, et les fonds présentent une belle matière floutée.

À noter :
  • Une longue focale à de très nombreux avantages : elle permet d'aller chercher un visage au milieu d'une foule, elle crée de très beaux flous d'arrière-plan et, enfin, elle permet des portraits flatteurs exempts des distorsions en barillet typiques des courtes focales.

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Le téléobjectif est l'objectif roi pour le portrait.


Suscitez l'attention

Un portrait sera d'autant plus vivant que vous aurez réussi à créer une complicité avec votre sujet. L'attention que vous aurez su susciter chez lui se communiquera au spectateur de l'image qui aura ainsi l'impression de participer à la scène.

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Suscitez l'intérêt pour capter les regards.


À noter :
  • Ne montrez pas l'intégralité de la scène : gardez des choses hors champ pour suggérer ou susciter l'intérêt.
  • Privilégiez les moments où le sujet manifeste des émotions fortes.

Respectez quelques règles de composition

Le portrait comporte quelques règles propres, simples à respecter.

Placez de l'espace devant le regard de la personne
Un portrait doit respirer au même titre qu'une personne. Placer de l'espace devant le regard permet de susciter une certaine dynamique : on imaginera ainsi facilement que le regard se prolonge au-delà des limites de la photo.

Faites la netteté sur l'œil
C'est sans doute l'élément le plus significatif de la personne. Si l'œil est flou, le portrait perd énormément de son intérêt.

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L'œil est la partie la plus significative du visage.


Allez dans le sens du regard
Laissez de l'espace devant les yeux de la personne dans le sens du regard. Placez le sujet à droite s'il regarde à droite et à gauche s'il regarde à gauche.

À savoir :
  • Si vous photographiez avec un grand-angle, ne vous approchez pas trop de votre sujet, car l'objectif utilisé à une courte focale va déformer votre sujet. Il peut être amusant de tirer parti de cet effet, mais il faut en même temps garder à l'esprit qu'un portrait est tout de même fait pour être flatteur !

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Des deux portraits, le premier pris à 135 mm (au téléobjectif) et l'autre à 27 mm (au grand-angle), lequel est le plus avantageux ?


  • Un portrait, ce peut être également uniquement un élément d'un visage. Un œil, une bouche, des mains... voire une ombre ! Toutes ces parties sont fortement chargées de sens : elles peuvent représenter la personne et permettre de l'identifier.
  • Vous contribuerez à réaliser un portrait percutant en photographiant en mode portrait. Cette orientation verticale met en valeur le visage et évite de capturer trop de vide à côté du sujet.

Les lignes sont vos amies

De quelque sorte qu'elles soient, les lignes sont ce qui permet de construire une image. En revanche, aussi jolis soient-ils, les motifs et couleurs ne sauront pas faire une image qui fonctionne. Au mieux on aura une image décorative, mais pas vraiment plus.

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Couleurs et motifs font de jolies images, mais ne suffisent pas toujours à faire des compositions percutantes.


Quelques outils pour ceux qui n'ont pas le pied marin

Parfois, composer correctement est une simple affaire de verticalité et d'horizontalité : photographier la mer, un bâtiment, un tableau... tous ces sujets demandent juste d'être un peu géomètre. Si ce n'est pas votre cas, si vous ne souhaitez pas vous reposer uniquement sur ce que vous dit votre oeil, voici quelques petits outils qui vous rendront de grands services.
  • Le niveau à bulle : si votre appareil dispose d'une griffe porte flash, vous pouvez y insérer un niveau de ce type que vous trouverez assez couramment en vente chez les magasins spécialisés.
  • Le trépied : avec ou sans niveau à bulle intégré, le trépied peut permettre de s'assurer d'une certaine horizontalité. Si le trépied en est dépourvu, faites confiance au sol, en vous étant assuré au préalable qu'il est plan.

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Trépied et niveau à bulle peuvent vous permettre d'y voir plus droit.

  • La grille de composition : la plupart des appareils la proposent. Elle est souvent accessible après une ou deux pressions sur la touche Display. Cette grille quadrillée sur le principe 2 tiers / 1 tiers peut servir de repère fiable pour placer une ligne d'horizon correctement sur l'axe horizontal.

La perspective

En fonction de l'effet que vous souhaitez produire, variez la perspective à travers laquelle vous abordez votre sujet.

Il y a trois façons d'effectuer les prises de vue :
  • De face pour une perspective naturelle. Cet angle a pour avantage de ne pas créer de distorsions.
  • D'en bas pour un effet de contre-plongée. Cet angle de prise de vue déforme le sujet en l'agrandissant.
  • D'en haut pour un effet de plongée. Cet angle de prise de vue déforme le sujet en le rapetissant.

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Perspective naturelle, contre-plongée et plongée.


À noter :
  • Certaines scènes seront mieux rendues avec une perspective naturelle (prise de vue centrale). C'est le cas des architectures.

Déjouez quelques pièges optiques

Tous les objectifs ne se valent pas. Certains vont être plus ou moins sujets que d'autres au vignettage, aux aberrations... ou aux distorsions. Sur ce dernier point, quelques précautions peuvent être prises pour les réduire voire les éviter.

  • Zoomez plutôt que de vous avancer. Si vous souhaitez photographier une belle propriété sous un angle avenant, n'attendez pas d'être rendu au bout de l'allée et au pied de la bâtisse pour déclencher, sinon : la façade s'étirera vers le haut en formant des lignes de fuite. Si vous vous êtes trop avancé, reculez et zoomez pour obtenir la vue que vous souhaitez.

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Pour éviter certaines distorsions : prenez du recul plutôt que de vous approcher de votre sujet, et zoomez


  • Évitez de placer des lignes dans les angles de l'image. En effet, la périphérie de l'image est plus affectée par les distorsions que la partie centrale. Si vous photographiez en grand-angle (28 mm par exemple), les droites placées en périphérie de l'image auront tendance à être incurvées vers l'extérieur (on parlera de déformation en barillet). Si vous photographiez au téléobjectif (200 mm par exemple), les lignes placées aux extrémités risquent d'être incurvées vers l'intérieur (déformation dite en coussinet).

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Distorsions en barillet et en coussinet.

D'une manière générale, les verticales sont difficiles à rendre, en particulier lorsque l'image inclut différents plans. Il faudra choisir ce que vous souhaitez voir rectiligne : le premier plan ou le second.

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À vous de choisir ce que vous voulez voir droit


À noter :
  • Ces règles qui valent pour l'architecture sont aussi vraies pour le portrait.
  • La périphérie de l'image est particulièrement affectée par les distorsions : évitez d'y placer des droites. Au besoin, cadrez plus large pour minimiser ce phénomène, et recadrez en post-traitement.
  • Vous trouverez d'excellents exemples de distorsions dans les vitrines des agents immobiliers.

Tirez parti des obliques

Malgré ces conseils, certains d'entre vous n'auront pas réussi à combattre leur inclination naturelle pour les images penchées. Ceux-là pourront laisser parler leur nature en cadrant de façon franchement oblique.

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Un cadrage penché donne de la fantaisie et peut permettre de placer plus facilement des éléments sur un point chaud.

Mais une composition qui consiste à incliner les éléments peut également paraître « bizarre » voire maladroite. Pour obtenir un cadrage original et dynamiser véritablement une image, la solution est de composer selon une diagonale. Les diagonales sont partout, et pas uniquement dans les architectures.

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Prenez appui sur les diagonales. Comme les points chauds, elles sont partout : ouvrez l'œil !


À noter :
  • Approchez-vous, reculez-vous, jetez un rapide coup d'œil autour de vous pour voir sur quelles lignes vous pouvez vous appuyer. Même s'il s'agit d'un élément anecdotique, d'un arrière-plan sans intérêt, toute diagonale que vous parviendrez à inclure dans votre composition viendra la dynamiser d'une façon vraiment impressionnante.
  • Un cadrage penché, lorsque l'on dispose d'un faible recul, permet de faire entrer plus d'éléments dans le cadre de l'image.

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En penchant, on optimise la place disponible.


Cherchez les lignes directrices

Les lignes directrices servent à amener l'œil vers l'endroit où se situe le sujet. Les lignes directrices ne sont pas forcément des droites. Il peut s'agir de courbes, de triangles... de toutes lignes fortes que l'on trouve dans notre environnement : rivières, routes, cultures, etc.

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Les routes sont d'excellents guides pour le regard

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Le mouvement des corps et la netteté nous conduisent naturellement vers le sujet de l'image.


À noter :
  • Attention à ce que la ligne directrice n'amène pas le regard en-dehors de l'image ou vers un endroit sans sujet.

Composez en post-traitement

Si ce n'est déjà fait, vous le remarquerez bien vite à l'usage : il est beaucoup plus rapide et beaucoup plus gratifiant de travailler sa composition au moment de la prise de vue. Plus rapide, car lorsque l'on doit post-traiter - disons une cinquantaine de photos à la suite d'une sortie ou d'un week-end -, on a déjà bien assez à faire avec les retouches basiques certes, mais si importantes pour finir de « révéler » les images à savoir : luminosité, contraste et netteté. Le propos n'est pas ici d'expliquer ces retouches basiques, mais bien de parler en quelques mots de celles - plus conséquentes -, qui portent directement sur la composition. Nous disions donc qu'il est long de retoucher la composition d'une photo, et que c'est se rendre un grand service que de faire le maximum du travail à la prise de vue. Néanmoins, il est des cas où - quelle qu'ait été la bonne volonté du photographe -, un peu de post-traitement s'impose. C'est typiquement le cas lorsque :
  • L'objectif que l'on a utilisé est « trop court » : recadrer dans ce cas permet d'obtenir la vue plus rapprochée que l'on souhaite.
  • L'image inclut des éléments parasites qui gênent sa lisibilité.
  • On a photographié un bâtiment sous un angle qui a créé des obliques : il est possible en post-traitement de reconstituer la vue de face que l'on n'a pu saisir sur le moment.

À noter :
Si vous ne disposez pas de logiciel de retouche :
  • Jetez un œil sur celui qui vous a été livré avec votre appareil. Très simple, il vous permettra de vous faire la main sur des retouches basiques.
  • The Gimp est un logiciel très puissant, qui plus est gratuit et en français ! À essayer avant de se tourner vers les ténors incontournables (et très chers au moins pour le premier des deux) du secteur : Photoshop et Paint Shop Pro.

Améliorer le cadrage

Le recadrage est la pratique la plus courante et en même temps la plus simple pour améliorer la composition d'une photo. On recadrera comme nous l'avons dit pour compenser un objectif trop court, mais aussi pour parfaire la composition d'une photo prise sur le vif.

Diminuer la taille de l'image réduit les possibilités d'impression par la suite : une image issue d'un appareil équipé d'un capteur de 5 millions de pixels en qualité fine et à la résolution maximale permet de réaliser sans problème des tirages de 20 x 30 cm. En 800 x 600 pixels, l'image se prêtera parfaitement à l'affichage sur le web et à l'envoi par email. Elle sera en revanche insuffisante pour l'impression.

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La première photo en 3 008 x 2 000 pixels peut être imprimée sans problème en 30x20 cm.
Mais malgré le caractère agréable de la scène, on n'aura pas vraiment envie d'un tirage de cette photo trop vide.


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Avec un recadrage, le résultat est beaucoup plus convaincant.
Mais la photo ne fait plus que 800 x 600 pixels : idéal pour l'affichage, mais insuffisant pour l'impression.

À savoir :
  • La plupart des appareils disposent d'une fonction « recadrage ». En mode lecture et au moyen de la commande de zoom, vous pourrez améliorer le cadrage de vos images directement depuis l'appareil. Cette manipulation est intéressante si vous voulez imprimer ou envoyer vos photos sans passer par l'étape PC.
  • Si votre objectif est trop court, vous pouvez aussi utiliser le zoom numérique. Mais les résultats sont dans ce cas inférieurs à ce que permet un recadrage, car l'appareil opère par interpolation en inventant les pixels qui lui manquent : l'image perd alors en netteté.
  • Certains appareils Panasonic (FX9, FZ30, LX1) disposent de l'« Extra Optical Zoom ». Cette extension du zoom optique recadre l'image en utilisant la partie centrale. Ainsi, le FZ30 dispose d'un zoom 15,3 x pour des images à 5 millions de pixels et de 19,1 x pour des images à 3 millions de pixels.
  • Pour connaître la taille d'impression maximale d'une photo, il suffit de simuler une impression en 300 dpi dans un logiciel de retouche.
  • Parfois, un simple effet miroir peut suffire à améliorer une composition.

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Inverser le sens de l'image peut suffire à l'équilibrer.


Réduire les éléments parasites

Un passant décidément pas décidé à sortir de notre champ de vision, un éclairage de secours dans une pièce d'un ancien château, etc. : voici autant d'éléments qui nuisent à la lisibilité de l'image et que l'on pourra parfois éliminer avec un grand profit.

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Avant et après recadrage et suppression de pétales fanés : le retrait d'un élément parasite contribue à épurer une composition.


À noter :
  • Mieux vaut ne pas toucher à l'image que de faire une retouche voyante ! Choisissez vos outils en fonction de votre degré de maîtrise et affinez votre technique avant de vous lancer dans des retouches conséquentes.
  • Certains éléments a priori parasites peuvent au contraire être intéressants, par leur caractère graphique par exemple.

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Ici, les fils électriques accentuent le côté graphique de la composition.


Réduire les distorsions

Les photos d'architecture sont les plus sujettes aux distorsions. Une fenêtre dont les bordures deviennent courbes, des droites qui se transforment en lignes de fuite lorsque l'on photographie d'en bas ou de côté... tout cela se corrige.

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Redressez les droites à l'aide de l'outil « correction géométrique », puis recadrez.

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Une fois la perspective supprimée, l'image ne trahit plus le point de vue en contre-plongée d'où elle a été prise.


À noter :
  • Corriger des distorsions à un impact sur la taille de l'image. Plus la distorsion corrigée est importante, et plus la portion utilisable de l'image sera réduite.

Adaptez-vous au format

Il est en définitive beaucoup plus rapide - et surtout plus formateur -, de cadrer autant que possible correctement directement lors de la prise de vue. Il est également plus formateur de s'adapter à format de pellicule ou de capteur de son appareil. Est-ce que l'on compose de la même façon avec un appareil au format 6 x 6, APS ou 2:3 ? C'est la question que nous nous posons ici.

Les formats numériques

Les capteurs aux formats 2:3 et 4:3 sont les plus courants sur les Appareils photo numériques. D'une façon générale, les premiers équipent les appareils haut de gamme de type reflex, les seconds les appareils de type bridges et compacts. Mais il y a des exceptions à cette règle, ainsi que certaines « passerelles ». Ainsi :
  • Les reflexs numériques d'Olympus ont entre autres particularités celle d'être équipés de capteurs APS au format 4:3.
  • Beaucoup de compacts permettent de choisir le ratio que l'on souhaite (2:3 ou 4:3) en sélectionnant l'option ou le format dans les menus. Lorsque le ratio 2:3 est choisi sur un compact, l'image est construite à partir des pixels disponibles au format 4:3. Elle est donc de dimensions plus réduites.

Le format 2:3 est hérité de l'argentique, le format 4:3 de la vidéo. Un troisième format à fait son apparition il y a peu sur nos appareils : il s'agit du format 16/9e.

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4:3, 2:3 et 16/9e


À savoir :
  • Depuis août, le format 16/9e a fait son apparition sur les appareils photo. Le Panasonic Lumix LX1 a inauguré le premier capteur à ce format atypique. Sur cet appareil équipé d'un capteur 16/9e, le format se sélectionne au moyen d'un curseur sur la base de l'objectif. Récemment annoncé, le D-LUX 2 de Leica (clone du LX1) possède également cette particularité.
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Le 16/9e introduit une nouveauté supplémentaire dans la grande famille des formats

  • Le format 2:3 correspond à la plupart des albums photo et c'est également le plus couramment proposé par les photographes. Si vous voulez conserver une homogénéité dans vos albums après votre passage au numérique, il faudra recadrer votre photo ou demander à ce que votre photographe le fasse.

Les formats argentiques

Les formats argentiques sont beaucoup plus variés et nombreux que ceux des appareils numériques. Les plus courants - du plus grand au plus petit - sont les :
  • 10x12,5 cm
  • 6x7 cm
  • 6x6 cm
  • 6x4,5 cm
  • 35 mm (24x36 mm)
  • APS (17x30 mm)

Les règles de composition que nous avons indiquées valent pour tous ces formats. Pour autant, tous ne seront pas utilisés pour les mêmes sujets ou les mêmes usages. Les quatre premiers ont des dimensions bien supérieures à celles de du 35 mm auquel nous sommes tous habitués. Ils délivrent des épreuves d'une plus grande netteté, permettront des agrandissements supérieurs et des retouches plus faciles.

Au carré

On compose sur un format carré comme sur les autres formats. Mais ce format se prête également à des règles particulières. On pourra jouer sur les diagonales et sur la symétrie moitié / moitié. On pourra enfin couper le carré en quatre parties et placer le sujet dans l'une d'elles en prenant soin de placer un carré vide en opposition au sujet pour assurer la respiration. Ces règles reviennent globalement à appliquer la règle des points chauds, mais avec une petite marge pour ne pas trop coller le sujet dans un angle.

Conclusion

Une bonne photo, ce n'est pas nécessairement une photo de grands espaces vierges, de couchers de soleil mirifiques, de créatures somptueuses ou d'architectures renversantes. L'intérêt d'une photo ne vient pas de son sujet, ou alors secondairement. N'avez-vous jamais été déçu à votre retour de vacances, par vos photos de Crête, de Norvège ou du Maroc ? La mer semble bombée et décidément trop vide, le pittoresque des lieux ne ressort plus, et même les montagnes paraissent plates ! C'est d'autant plus dommage pour ceux d'entre nous qui passent la majeure partie de leurs vacances, l'œil rivé au viseur de l'appareil photo ou du caméscope.

Respecter quelques règles simples de composition est donc un bon moyen d'éviter de rater des photos d'un intérêt évident ; c'est également une façon de susciter l'intérêt de tous pour des clichés qui a priori n'intéressent qu'un petit nombre de personnes (Amis, famille, copains de VTT...). C'est enfin un bon moyen pour générer de l'intérêt là où on ne l'attend pas forcément : dans un simple sous-bois, au détour d'une allée de parking, dans une cage d'escalier... Bref, si vous voulez capter l'attention, surprendre les autres et vous surprendre vous-mêmes, mettez ces règles pour la plupart si simples en pratique !

Et voici un dernier conseil : si vous voulez montrer vos images, faites une sélection sévère, si ce n'est au moment de la prise de vue, au moins lorsque vous préparez votre diaporama ou que vous faites vos tirages. Si vous ne vous contraignez pas à faire un tri vous-même, à supprimer les doublons et à ne garder que le meilleur, vous ne parviendrez pas à retenir longtemps l'attention !

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C'est fini !
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