Facebook a récemment annoncé avoir établi un partenariat avec le site américain Policito, visant à sonder les informations des utilisateurs du réseau social pour en dégager des tendances, en vue des primaires américaines... ce qui inclut de passer au crible les statuts publics et privés des membres du site.
Si Facebook annonce sur son blog que les informations collectées seront réservées aux journalistes de Politico, ce partenariat, qui intervient alors que le réseau social fait actuellement parler de lui en matière de vie privée, a de quoi étonner : les informations récoltées dans le processus ne concernent en effet pas seulement les opinions politiques qu'il est possible, ou non, de préciser sur son profil dans le champ ciblé, mais concernent également les commentaires et messages, publics comme privés, publiés par les utilisateurs américains.
Comme on peut s'en douter, les réactions face à cette annonce ont été immédiates : Read Write Web évoque à ce titre l'impossibilité de désactiver le filtrage des mots-clés sur un compte, et remet en question la politique de confidentialité du réseau social. De son côté, Facebook a clairement anticipé les inquiétudes en expliquant d'emblée que les données sont traités automatiquement et anonymement, et que le résultat est destiné à afficher les tendances globales positives et négatives que Politico se charge, par la suite, d'analyser.
Reste que le réseau social se permet tout de même de piocher dans le contenu de ses utilisateurs, qui constituent une puissante base de données sociologique, sans doute la plus conséquente au niveau mondial. Les outils utilisés sont les mêmes que ceux employés par Facebook pour dresser les tendances annuelles, par exemple : mais dans ce cas, elles ne sont pas globalement accessibles à un tiers.
Une polémique qui n'a pas empêché Politico de commencé à publier les premières tendances sur les primaires américaines, dressées grâces aux statistiques de Facebook. De son côté, le réseau social a lancé une page officielle pour suivre la campagne électorale sur ses pages : à l'approche des élections présidentielles françaises, on peut se demander si cette tendance restera de l'autre côté de l'Atlantique.