Bien que NVIDIA soit historiquement connu pour ses puces graphiques, la firme de Santa-Clara développe et conçoit depuis plusieurs années déjà des chipsets, ces jeux de composants indispensables à toute carte mère. Depuis le tout premier nForce dédié aux Processeurs Athlon, la division chipsets de NVIDIA a fait du chemin, à tel point que des acteurs pourtant historiques comme VIA ou SIS sont aujourd'hui relégués au rang d'outsiders sur ce marché très compétitif.
À l'origine, les chipsets nForce étaient exclusivement conçus pour les processeurs AMD, NVIDIA n'ayant jamais franchement été dans les petits papiers d'Intel. À force d'acharnement, la firme au caméléon a réussi à décrocher en 2005 sa licence auprès d'Intel, ce qui lui a permis de proposer des chipsets compatibles avec les processeurs du fondeur. Pour autant, les chipsets nForce pour processeurs Intel n'ont pour l'instant pas connu le succès de leurs augustes prédécesseurs destinés à la plate-forme AMD. Il faut se souvenir que le tout premier nForce 4 pour Intel était un désastre, car compatible avec trop peu de processeurs, alors que le lancement précipité du nForce 590i SLI pour coïncider avec l'arrivée du Core 2 Duo n'a pas été suivie d'effet, le chipset n'étant pas satisfaisant en matière d'overclocking.
Afin de remédier à cette situation peu glorieuse, NVIDIA a conçu le nForce 680i, un chipset lancé en toute fin d'année 2006. Hélas pour NVIDIA, celui-ci a connu divers problèmes à commencer par un bug au niveau du Serial-ATA, bug rapidement corrigé il est vrai, alors que le prix des Cartes mères laissait rêveur puisqu'il fallait débourser près de 300 euros. La publicité ayant entouré le nForce 680i SLI n'a donc pas été des meilleures et NVIDIA profite de l'édition 2007 du CeBIT pour dévoiler le nForce 680i LT, une version légèrement écrémée qui devrait au final être commercialisée à un prix plus abordable. Nous nous proposons de faire le point sur ce nouveau chipset, mais également sur le nForce 650i, une variante il est vrai un peu moins prestigieuse du nForce 6 à destination des processeurs Intel qui n'en est pour autant pas moins dénuée d'intérêt.
NVIDIA nForce 680i LT SLI : Dis papa comment on fait un nForce 680i LT SLI ?
Le chipset que nous propose aujourd'hui NVIDIA n'est pas à proprement parler une nouveauté puisqu'il repose toujours sur le couple C55 / MCP55 déjà inauguré avec la première version du nForce 680i SLI. Adoptant une architecture de chipset classique, avec d'un côté un northbridge et de l'autre un southbridge, le nForce 680i LT SLI reprend dans les grandes lignes les fonctionnalités proposées par son grand frère. Le northbridge est ainsi compatible avec les Processeurs Intel Pentium 4, Intel Pentium D, Intel Celeron D, Intel Core 2 Duo, Intel Core 2 Extreme et Intel Core 2 Quad pour peu que ceux-ci se présentent au format Socket LGA775. NVIDIA annonce officiellement prendre en charge le bus système à 1066 MHz, soit le bus actuellement utilisé par les processeurs Intel, mais la firme au caméléon va bien au-delà, en annonçant une prise en charge du FSB1333 sur ce nForce 680i LT SLI. La prise en charge du FSB1333 n'est pas anodine puisque les prochains processeurs Core 2 d'Intel devraient par défaut utiliser une telle fréquence.Le northbridge du nForce 680i LT SLI
Au-delà de l'interface processeur, le northbridge du nForce 680i LT SLI intègre toujours un contrôleur mémoire DDR2 double canal muni de la technologie DASP. Celle-ci, récemment passée en version 4.0, vise à optimiser les performances mémoire. Officiellement compatible avec la DDR2 800, le nForce 680i LT SLI n'est pas, à l'inverse de son grand frère, certifié pour la DDR2 1200. Prenant en charge le paramètre CMD, ou Command Per Clock, en 1T, un paramètre qui peut rendre le système assez instable, le contrôleur mémoire du nForce 680i LT SLI se distingue des chipsets P965 et i975X signés Intel par son fonctionnement asynchrone. À l'inverse des chipsets de son concurrent, NVIDIA permet, dans une certaine mesure, d'augmenter la fréquence du bus processeur sans toucher à la fréquence mémoire. Il est ainsi possible de conserver un bus mémoire opérant à 400 MHz alors que le bus système atteint par exemple les 1333 MHz ; chose impossible pour l'heure chez Intel. Cette spécificité s'avère particulièrement intéressante pour les overclockeurs qui ne souhaitent pas ou n'ont pas les moyens d'investir dans une mémoire onéreuse dont les caractéristiques dépassent celles de la DDR2-800.
Schéma des interconnexions du nForce 680i LT SLI
Toujours concernant la mémoire, le nForce 680i LT SLI gère bien entendu les profils EPP. Introduite avec le nForce 590 SLI pour les processeurs AMD, la technologie EPP permet aux fabricants de mémoires de stocker toutes les caractéristiques de leurs barrettes sur une puce additionnelle. Bien plus complètes que les informations délivrées traditionnellement par le SPD, les informations contenues dans l'EPP permettent d'exploiter au maximum de leur performance les barrettes mémoires. Elles se doublent qui plus est de profils prédéfinis pour simplifier l'overclocking : le BIOS permet ainsi de sélectionner un pourcentage d'overclocking et les paramètres mémoire sont alors réglés en conséquence automatiquement. Reste que la définition même de l'overclocking est de chercher à obtenir toujours plus de son matériel : il y a donc peu de chances que l'amateur se contente des profils EPP préétablis !
Le nForce 680i LT SLI de NVIDIA vu par le gestionnaire de périphériques Windows et par CPU-Z
Comme tout bon northbridge, le SPP du nForce 680i LT SLI intègre un contrôleur PCI-Express. Celui-ci gère un total de 19 lignes ce qui se traduit dans les faits par la prise en charge d'un port PCI-Express 16x et la disponibilité de deux liens PCI-Express 1x. Petite différence avec le nForce 680i SLI, la technologie LinkBoost permettant d'overclocker automatiquement le bus PCI-Express avec certaines Cartes Graphiques GeForce, n'est ici plus d'actualité. Ce n'est pas regrettable puisque LinkBoost ne servait à rien comme nos tests avaient pu le démontrer.
nForce 680i LT SLI : Un southbridge déjà connu (et reconnu ?)
Le southbridge accompagnant le nForce 680i LT SLI n'évolue logiquement pas et il s'avère identique à celui accompagnant le nForce 590 ou le nForce 680i SLI. Connecté au northbridge par un lien HyperTransport, le southbridge propose des fonctions déjà bien connues avec un contrôleur PCI-Express prenant en charge un lien PCI-Express 16x et quatre connecteurs PCI-Express 1x. Combiné au contrôleur PCI-Express du northbridge, le nForce 680i LT SLI gère donc la technologie maison de rendu multi-processeurs graphiques, le SLI, avec un lien 16x par carte graphique. En revanche et contrairement au nForce 680i SLI, le modèle LT ne gère pas de troisième connecteur PCI-Express 16x. Les Cartes mères nForce 680i SLI se distinguent en effet par leur troisième port PCI-Express 16x, un port câblé en 8x, et pouvant accueillir (un jour ?) une troisième carte graphique servant au rendu SLI Physics. Concrètement, alors que le nForce 680i SLI gère 46 lignes PCI-Express, le nForce 680i LT SLI n'en gère que 38.Le southbridge du nForce 680i LT SLI
Pour le reste, le nForce 680i LT SLI intègre un contrôleur Serial-ATA 3 Gb/s compatible avec la technologie NCQ et gérant un total de six unités. Les fonctions MediaShield, relatives à la prise en charge du RAID, sont naturellement au programme avec la gestion des modes RAID 0, RAID 1, RAID 0+1, RAID 5 et JBOD. Comme nous le faisons depuis quelques mois déjà, on reprochera au MCP55 de ne toujours pas gérer le RAID 10 ou l'AHCI. Côté IDE, NVIDIA propose un seul contrôleur ATA 133 permettant donc de gérer un maximum de deux unités. Niveau réseau, le nForce 680i LT SLI offre un seul contrôleur Gigabit natif, quand le nForce 680i SLI en comporte deux. La fonction de teaming, qui consiste à grouper deux connexions, n'est donc pas d'actualité sur ce chipset. En revanche, la technologie FirstPacket est présente et permet d'optimiser le trafic réseau en réorganisant l'ordonnancement des paquets. Malheureusement, cette fonctionnalité n'est pas compatible avec les pare-feux logiciels alors que le pilote qu'elle installe n'est pas d'une grande stabilité. À vrai dire nous vous conseillons de ne surtout pas installer le logiciel NVIDIA Network Access Manager tant celui-ci est buggué. Pour clore le chapitre des fonctionnalités du southbridge du nForce 680i LT SLI, il nous faut évoquer la prise en charge du HDA, ou High Definition Audio, alors que le nombre de ports USB 2.0 gérés passe de 10 à 8.
Le RAID NVIDIA illustré
eVGA nForce 680i LT SLI
eVGA est le premier fabricant à proposer une carte mère basée sur le nForce 680i LT SLI de NVIDIA. Sans grande surprise, le design de cette carte mère au format ATX est signé NVIDIA et il s'avère d'ailleurs identique à celui des Cartes mères nForce 680i SLI proposées par le même eVGA. Il existe bien sûr quelques différences notables et outre le PCB vert, le chipset adopte un système de refroidissement actif. Alors que NVIDIA propose sur les cartes mères nForce 680i un refroidissement passif avec heat-pipe, le nForce 680i LT SLI se voit doté de non pas un mais deux ventilateurs ! Avec quatre emplacements mémoire DDR2 et un Socket LGA775, la carte dispose d'un étage d'alimentation à six phases alors que ses MOSFET sont recouverts de radiateurs pour un meilleur refroidissement. Niveau connectique, l'alimentation est assurée par un connecteur ATX 24 broches et un connecteur ATX 2x12 volts. On retrouve sur le PCB un connecteur Molex visant à stabiliser l'alimentation des ports PCI-Express, si besoin est.La carte mère eVGA
Munie de deux ports PCI-Express 16x, la carte mère comporte deux connecteurs PCI-Express 1x et deux slots PCI. On notera que l'insertion d'une seconde carte graphique, pour peu que celle-ci soit double-slot, condamnera un port PCI. On dénombre un total de six connecteurs Serial-ATA sur la carte mère, deux étant positionnés sur le rebord, alors qu'on trouve un connecteur IDE et un connecteur pour un éventuel lecteur de disquettes. Les broches servant à relier à la carte mère les voyants et autres boutons du boîtier sont toujours aussi mal placées, car coincées entre un connecteur Molex et les emplacements mémoire.
En matière de composants additionnels, la nForce 680i LT SLI d'eVGA fait dans la sobriété avec simplement un contrôleur FireWire 400 signé Texas Instruments et un codec audio Realtek ALC885. Avec quatre connecteurs pour des ventilateurs boîtier, la petite dernière d'eVGA perd les boutons d'allumage et de remise à zéro de sa grande sœur tout comme l'afficheur LCD qui permettait de consulter les codes de diagnostic afin d'identifier l'origine d'une panne. Autre disparition à signaler : le buzzer qui est aux abonnés absents. Extérieurement, la carte se dote de quatre prises USB 2.0, un connecteur FireWire, deux ports PS/2, un connecteur RJ45, une sortie audio optique et six connecteurs audio mini-jack.
Détails carte mère eVGA nForce 680i LT SLI
Côté BIOS, eVGA s'appuyant sur le BIOS de référence de NVIDIA, on retrouve à peu de choses près les mêmes options que sur les cartes mères nForce 680i SLI. Si la fonction LinkBoost a disparu on a toujours la possibilité de définir manuellement la fréquence des deux slots PCI-Express 16x alors que le coefficient multiplicateur du processeur est ajustable. Niveau FSB, la carte permet de monter à un maximum de 2500 MHz (625 MHz) alors que la fréquence mémoire peut flirter avec les 1400 MHz. Les temps de latence de la mémoire demeurent réglables alors que côté tensions il est possible d'assigner un maximum de 1,6 Volts pour le processeur et 2,5 Volts pour la mémoire en choisissant la valeur de son choix dans une liste. On notera que la définition des ports Serial-ATA devant être utilisés en RAID est toujours aussi confuse alors que l'outil de mise à jour du BIOS intégré ne permet toujours pas d'utiliser un périphérique USB (clé ou disque dur) comme source de mise à jour.
Autres détails de la carte mère nForce 680i LT SLI d'eVGA
nForce 650i SLI : tour d'horizon
Moins médiatisé que son grand frère, le nForce 650i SLI est disponible depuis quelques mois déjà dans le catalogue de NVIDIA. Pour autant, les fabricants de Cartes mères ayant adopté ce chipset semblent peu nombreux. Si Asus a été pionnier en la matière, il vient tout juste d'être rejoint par MSI et Abit, portant à trois le nombre de fabricants proposant des cartes mères utilisant ce chipset et réellement disponibles. Techniquement, le nForce 650i SLI utilise une combinaison classique de northbridge et de southbridge avec d'un côté un C55, le même northbridge donc que pour les nForce 680i, et de l'autre un ancien composant MCP51, autrement connu sous le nom de nForce 430. Côté northbridge, le nForce 650i SLI est annoncé comme supportant officiellement un bus processeur maximum de 1066 MHz et non 1333 MHz comme c'est le cas sur les nForce 680i. Reste que dans les faits cette limitation ne devrait pas être trop difficile à contourner. C55 oblige, le contrôleur mémoire du nForce 650i SLI est de type double canal et prend en charge la DDR2 alors que NVIDIA le certifie pour une fréquence de 400 MHz. Compatible avec les profils EPP décrits plus haut, le contrôleur mémoire du nForce 650i offre également le mode d'adressage 1T de la mémoire. Terminons ce tour d'horizon du SPP ou System Platform Processor en stipulant qu'il peut gérer un total de 18 lignes PCI-Express (16 pour la carte graphique et 2 pour les ports PCI-Express additionnels).
Dissection du nForce 650i SLI
Du côté du southbridge, nous sommes en présence d'un MCP51. Cela a ses avantages... et ses inconvénients ! Avantage, le contrôleur IDE ATA133 intégré est double ce qui permet de gérer un total de quatre unités. Inconvénient, le contrôleur Serial-ATA 3 Gb/s se limite à 4 ports contre 6 sur les nForce 590 et autres nForce 680i. On retrouve toutefois la prise en charge des modes RAID 0, RAID 1, RAID 0+1 et RAID 5. Poursuivons dans les déconvenues en précisant que le southbridge ne gère aucune ligne PCI-Express. De fait, le mode de rendu multi-processeurs SLI opère à l'ancienne mode avec un câblage de chacune des deux Cartes Graphiques sur 8x et non sur 16x comme avec les nForce plus évolués.
Schéma des interconnexions du nForce 650i SLI
MSI P6N SLI Platinum
Dernière-née de la gamme MSI, la P6N SLI Platinum est une carte mère ATX arborant un PCB noir aux embouts arrondis. Équipée du chipset nForce 650i SLI de NVIDIA, elle se distingue d'emblée par son système de refroidissement. Il faut dire que là où NVIDIA place non pas un, mais deux ventilateurs sur sa carte de référence à base de nForce 680i LT, MSI nous propose un heat-pipe reliant le southbridge, au northbridge puis aux MOSFET sur une carte pourtant nettement moins chère. Du coup, MSI nous propose une carte mère silencieuse, même si la tuyauterie cuivrée frôle l'emplacement du connecteur ATX 2x12 volts. Côté alimentation, la carte dispose également d'un connecteur ATX 24 broches et utilise un système à quatre phases avec condensateurs à électrolyte solide. Dotée d'un socket LGA 775 et de quatre emplacements mémoire DDR2, la carte est dotée de quatre ports Serial-ATA 3Gbps, de deux connecteurs IDE (merci le nForce 430 !) et d'un connecteur pour le lecteur de disquettes.
La P6N SLI Platinum de MSI
On dénombre trois ports PCI, deux connecteurs PCI-Express 16x et un connecteur PCI-Express 1x. Ceux-ci sont relativement bien positionnés de sorte que la mise en place d'une carte graphique double slot en guise de carte principale ne condamne aucun autre connecteur. Si vous souhaitez adjoindre à votre système une seconde carte graphique, il faudra manipuler le switch MSI afin de reconfigurer les deux ports PCI-Express 16x pour que chacun opère en mode 8x. Avec quatre connecteurs pour ventilateurs, dont un réservé au processeur, la P6N SLI Platinum adopte quelques composants additionnels. On note ainsi la présence d'une puce VIA VT6308P pour la gestion du FireWire alors que le réseau incombe à un circuit Realtek RTL8211BL. L'audio est ici géré par un codec ALC888 également signé Realtek. En sorties, on retrouve quatre ports USB 2.0, un connecteur RJ45, un port parallèle, deux ports PS2, un connecteur eSATA, cinq connecteurs audio mini-jack, une sortie audio optique et une sortie audio numérique coaxiale. On notera que le cavalier de remise à zéro du BIOS cède ici sa place à un petit bouton rouge situé non loin de la pile mémoire.
Détails de la P6N SLI Platinum
Niveau bundle, MSI est comme à son habitude assez généreux et livre moult accessoires. On retrouve dans la boîte une nappe IDE, une nappe pour le lecteur de disquettes, quatre nappes Serial-ATA, un dongle SLI, une équerre avec un port FireWire, une équerre comprenant deux ports USB 2.0 supplémentaires ainsi qu'un ventilateur optionnel à fixer sur le northbridge en cas d'overclocking.
Du côté du BIOS, MSI offre des fonctionnalités assez complètes et l'essentiel se déroule dans la rubrique Core Cell. C'est en effet à partir de cet emplacement que l'on peut agir sur la fréquence du bus système, en la réglant par pas de 1 MHz, jusqu'à un maximum de 2500 MHz (soit 625 MHz de FSB), ou que l'on active l'overclocking dynamique, le fameux DOT. Bien sûr, l'utilisateur peut ajuster la fréquence du bus PCI-Express, la tension de la mémoire (2,8 volts max) ou encore ajuster le ratio processeur ou la fréquence mémoire par pas de 1 MHz jusqu'à 1400 MHz. Côté tension processeur, MSI choisit l'obscurantisme avec un BIOS qui ne permet pas clairement d'indiquer la tension désirée puisqu'il faut choisir une valeur s'ajoutant à la tension actuelle (maximum de +0,3875v). Notez enfin que les temps de latence de la mémoire sont réglables tout comme les tensions northbridge et southbridge.
D'autres détails de la P6N SLI Platinum
Asus P5N-E SLI
Ce mini-comparatif est l'occasion pour nous de revenir sur la P5N-E SLI d'Asus qui n'est autre que la première carte mère à avoir utilisé le chipset nForce 650i SLI de NVIDIA. Proposée au format ATX, la carte adopte logiquement le nForce 650i SLI et dispose d'un système de refroidissement passif avec un simple radiateur métallique recouvrant le northbridge, le southbridge étant nu. Avec un connecteur d'alimentation ATX 12 volts et un connecteur ATX 24 broches, la carte dispose d'un étage d'alimentation triphasé à l'ancienne, les condensateurs à électrolyte solides étant ici aux abonnés absents. Accueillant un Socket LGA-775 et munie de quatre emplacements mémoire DDR2, la P5N-E SLI offre deux ports PCI, un slot PCI-Express 1x et deux connecteurs PCI-Express 16x opérant sur 8x lorsque le SLI est activé via la mise en place de la carte fille.
Asus P5N-E SLI
Afin de compléter les fonctionnalités offertes par le nForce 650i SLI, Asus dote sa P5N-E SLI d'une puce VIA 6308P pour la prise en charge du FireWire alors que l'audio incombe ici à un codec Realtek ALC883. En prime, Asus propose un composant JMicron JMB360 pour ajouter un connecteur eSATA à la P5N-E SLI. Avec deux connecteurs IDE (là encore merci le nForce 430 !), un connecteur pour lecteur de disquette (du reste assez mal placé), quatre connecteurs Serial-ATA et trois connecteurs pour ventilateurs dont un dédié au CPU, la P5N-E SLI offre en sortie quatre ports USB 2.0, un port parallèle, deux ports PS/2, un connecteur RJ45, une prise FireWire, un port eSATA, trois connecteurs mini-jack audio et une sortie audio numérique de type coaxiale.
Du côté du BIOS, on sent tout de suite qu'Asus fait dans la légèreté avec cette P5N-E SLI, les réglages étant largement simplifiés. Attention, cela ne veut pas dire que les réglages sont incomplets. Certes, il n'est pas possible de profiter de la fonction PEG Link, mais Asus nous propose toujours un module de mise à jour du BIOS intégré avec support des lecteurs USB alors que les réglages des temps de latence mémoire sont particulièrement fouillés. Coefficient multiplicateur, fréquence du bus processeur et fréquence mémoire sont ajustables tout comme la fréquence du port graphique PCI-Express. Les tensions d'alimentation processeur et mémoire peuvent naturellement être modifiées : jusqu'à 1,6 volt pour le processeur et 2,5 volts de maximum pour la DDR2.
Détails de l'Asus P5N-E SLI
Terminons en évoquant le bundle qui, outre le CD de pilotes et le manuel, comprend un I/O Shield, une nappe IDE et une nappe pour le lecteur de disquettes, une équerre avec deux ports USB 2.0, deux câbles SATA et l'adaptateur Molex correspondant et un dongle SLI flexible.
Pour tester les performances du nForce 680i LT SLI et du nForce 650i SLI nous avons eu recours à une avalanche de plate-formes avec pour point commun la configuration suivante :
- Intel Core 2 Extreme X6800 (2,93 GHz),
- 2x1 Go Corsair Twin2X 6400C3,
- Carte graphique NVIDIA GeForce 7900 GTX,
- 2x disque dur Western Digital Raptor 150 Go Serial-ATA 150
- Asus P5B Deluxe - (P965),
- Asus P5W-DH Deluxe - BIOS 1901 (i975X),
- Asus P5N-E SLI - BIOS 0505 (nForce 650i SLI),
- eVGA nForce 680i LT SLI - BIOS P01 (nForce 680i LT SLI),
- eVGA nForce 680i SLI - BIOS P25 (nForce 680i SLI),
- MSI P6N SLI Platinum (nForce 650i SLI)
3DMark 06 - v1.1.0 - Test processeur
Nous démarrons avec le classique test processeur de 3DMark 06. Le graphique montre que les différences entre nos divers chipsets sont franchement infimes et si le nForce 680i ravi la première place au i975X d'Intel son avantage n'est que de 1%. On notera les performances identiques de nos cartes mères nForce 650i SLI qui se positionnent au même niveau que le P965 d'Intel.
PCMark 05 - v1.2.0 - Test processeur
On enchaîne avec PCMark 05, toujours signé FutureMark, et dont le premier test exécuté est celui relatif au processeur. A l'instar de 3DMark 06, les différences entre nos plate-formes sont minimes et il n'est pas possible de désigner un vainqueur. Tout juste constate-t-on que l'i975X est en tête suivi du nForce 680i SLI et de sa déclinaison LT alors que les nForce 650i SLI sont très légèrement en retrait face au P965 d'Intel.
PCMark 05 - v1.2.0 - Test mémoire
Le test mémoire de PCMark 05 donne pour sa part des résultats bien plus contrastés. On retrouve en tête le chipset i975X d'Intel qui conserve ici sa suprématie même s'il est talonné par les nForce 680i SLI. On notera d'ailleurs que le petit dernier, le modèle LT, fait un peu moins bien que son grand frère. La P5N-E SLI d'Asus se montre plus performante que la carte mère P965 alors que la carte MSI termine dernière. Il semblerait en effet que son BIOS soit encore perfectible, expliquant par la même le score anormalement bas. Comparativement, les performances du i975X sont pratiquement 3% supérieures à celles du nForce 650i SLI sur carte mère Asus.
Sandra 2007 SP1 - Test processeur
Synthétique par excellence, le test processeur de Sandra 2007 ne met guère en avant de différences entre nos diverses plate-formes. Certes le système i975X est en tête mais l'écart avec les autres systèmes est franchement infime. On notera que les nForce 680i SLI se sortent bien de l'exercice alors que les nForce 650i SLI sont un peu plus à la traîne.
Sandra 2007 SP1 - Test mémoire
Le test mémoire Sandra donne pour sa part des résultats bien différents en fonction des plate-formes. Le groupe de tête est toujours constitué des i975X et autres nForce 680i alors que le nForce 650i SLI d'Asus s'en tire plutôt bien. En revanche, le nForce 650i SLI de MSI trébuche et affiche ici des performances mémoire largement inférieures aux autres systèmes, ce qui le place derrière le P965 d'Intel.
Windows Media Encoder 9.0
Notre test Windows Media Encoder consiste à mesurer le temps mis par chacun de nos systèmes pour compresser au format WMV9 un fichier AVI issu d'un caméscope miniDV. Les résultats sont donc exprimés en secondes. D'emblée on note que toutes nos plate-formes se tiennent. Les cartes mères i975X et P965 semblent les plus rapides alors que les machines nForce 680i (LT ou non) s'affranchissent de la tâche en une seconde de plus. Le nForce 650i SLI referme le bal et curieusement, la carte d'Asus est la plus lente.
CineBench 9.5
CineBench évalue nos plate-formes en fonction de leur rapidité à effectuer le rendu d'une scène 3D. Là encore, les écarts sont minimes avec un i975X qui est certes en tête mais dont l'avantage ne dépasse pas les 1% face au nForce 680i LT SLI, le système le moins véloce de ce test. Du côté des nForce 650i SLI, les performances sont correctes et la carte mère MSI fait même mieux que son homologue Asus.
WinRar 3.62
Sous WinRar nous mesurons le temps nécessaire pour compresser un peu plus de 650 Mo de données. Les résultats sont exprimés en secondes et la lecture du graphique est logiquement inversée. D'après WinRar, le système le plus véloce est ce bon vieux i975X qui arrive à damner le pion des nForce 650i et nForce 680i. On notera d'ailleurs que la P6N SLI Platinum de MSI fait mieux que sa consoeur Asus.
ScienceMark 2.0 - Primordia
Évaluant les performances de nos systèmes en se basant sur le temps nécessaire pour exécuter de savants calculs mathématiques, ScienceMark 2.0 nous apprend que l'i975X reste la plate-forme de choix. On retrouve en seconde position le nForce 650i SLI qui implémenté par Asus fait légèrement mieux que le P965. Les nForce 680i referment la marche avec le nForce 650i proposé par MSI. Mais ne laisson pas cette hiérarchie nous leurrer, entre l'i975X et le nForce 650i SLI de MSI, la différence de performances ne dépasse pas 1,4%.
Far Cry v1.4 - 1024x768
En matière de performances ludiques, FarCry donne sa préférence au nForce 680i SLI qui termine premier, légèrement devant l'i975X. Le système eVGA à base de nForce 680i LT SLI termine troisième alors que les cartes nForce 650i referment la marche. La P6N SLI Platinum de MSI fait d'ailleurs un peu mieux que l'Asus P5N-E SLI. Face au nForce 650i SLI de MSI, le nForce 680i LT SLI se montre ici 1,5% plus rapide.
Doom 3 v1.3 - 1024x768
Sous Doom 3 l'écart est beaucoup plus réduit entre nos diverses plate-formes. Il n'y a d'ailleurs guère que la carte P965 qui termine sensiblement en retrait des autres systèmes. À l'inverse de Far Cry, Doom 3 place le nForce 650i SLI troisième, très légèrement en retrait face au nForce 680i SLI. Ce dernier se montre d'ailleurs aussi rapide que son dérivé baptisé LT.
Overclocking
Notre test des nForce 680i LT SLI et nForce 650i SLI ne serait pas complet sans quelques lignes sur l'overclocking. Lors de notre test initial du nForce 680i SLI nous avions été relativement déçus par ses prestations en la matière. Les mois ont passé, les révisions du BIOS et du matériel aussi, et force est de constater que le nForce 680i SLI s'overclocke maintenant relativement bien. Avec un Core 2 Duo E4300 cadencé à 1,8 GHz nous atteignons sans le moindre souci et avec un refroidissement traditionnel les 3,37 GHz de fréquence avec un bus système fixé à 375 MHz. En abaissant le coefficient multiplicateur du processeur à 6x (le minimum permis par ce processeur) nous pouvons atteindre les 400 MHz mais au-delà, Windows ne démarre plus. De son côté, le nForce 680i LT SLI affiche un comportement légèrement différent. Pas moyen en effet de dépasser les 3,15 GHz, soit un FSB de 350 MHz. Pourtant l'abaissement du coefficient multiplicateur du CPU à 6x nous a bien permis de démarrer le système avec un FSB à 400 MHz. La preuve en image :400 MHz de FSB pour notre Core 2 Duo E4300 sur le nForce 680i LT SLI : oui mais avec un coefficient de 6x !
Du côté des plate-formes nForce 650i SLI, nous avons pu atteindre les 375 MHz de FSB sans le moindre souci sur la P5N-E SLI d'Asus soit une fréquence de 3,37 GHz pour notre processeur Core 2 Duo. Pas moyen en revanche d'aller au-delà et les 400 MHz de FSB reste inaccessibles même en baissant le coefficient multiplicateur du CPU et en augmentant les tensions. Chez MSI enfin, la P6N SLI Platinum a elle aussi accepter sans mot dire les 375 MHz de FSB alors que les 400 MHz sont hélas restés hors de portée. Globalement nos divers systèmes nForce 6 affichent en terme d'overclocking des prestations proches du P965 d'Intel qui nous avait déjà permis d'atteindre un FSB de 375 MHz avec notre Core 2 Duo E4300.
Overclocking sur MSI P6N SLI Platinum
Naturellement, les prestations en overclocking dépendent de moult facteurs aléatoires et ici nous sommes vraisemblablement limité par notre Core 2 Duo E4300, un modèle dont le FSB est en usine fixé à 200 MHz et qui semble avoir quelque mal à dépasser les 400 MHz. Reste qu'il s'agit du processeur Core 2 Duo meilleur marché dans la gamme d'Intel c'est pourquoi nous basons nos observations sur ce dernier.
Conclusion
Simple déclinaison du nForce 680i SLI, le nForce 680i LT SLI que nous propose aujourd'hui NVIDIA est loin de révolutionner le genre. Faute de nouveauté technologique, le nForce 680i LT SLI vise surtout à rendre les Cartes mères nForce 680 plus abordables et alors que les prix des premiers modèles sortis en fin d'année dernière atteignaient des sommets, on nous promet un tarif public légèrement inférieur à 200 euros pour les cartes mères nForce 680i LT SLI. Reste qu'aujourd'hui, et malgré un report de dernière minute, seuls eVGA, XFX et BFG devraient être en mesure de proposer des cartes mères basées sur ce chipset.Bien que perdant son second contrôleur Gigabit Ethernet ainsi que la fonction LinkBoost (de toute façon désactivée par la plupart des constructeurs car inutile) et le troisième (et toujours inutile) slot PCI-Express 16x, le nForce 680i LT SLI demeure un bon chipset aux performances tout à fait honorables. À défaut de vraiment faire de l'ombre aux chipsets Intel, l'offre de NVIDIA a le mérite de constituer une solution viable avec en prime la gestion de la technologie de rendu multi-processeurs graphiques de la firme, à savoir le SLI. Reste un petit détail, le nForce 650i SLI de NVIDIA a à nos yeux beaucoup plus d'intérêt que le nForce 680i LT SLI ! En effet, le prix des cartes mères utilisant ce chipset est beaucoup plus attractif : comptez 120 euros pour la P5N-E SLI d'Asus et 130 euros pour la P6N-Platinum de MSI alors que les prestations sont presque similaires. Évidemment le SLI sur nForce 650i est moins abouti puisque les deux ports PCI-Express opéreront en mode 8x, mais est-ce vraiment rédhibitoire ?
Terminons en évoquant une à une les trois cartes mères testées dans ce dossier. On démarre avec l'eVGA nForce 680i LT SLI dont le design est identique à celui du modèle nForce 680i SLI. Seule différence : la présence de deux ventilateurs sur le chipset, un choix que nous n'avons toujours pas compris. Avec un design réussi, malgré un emplacement farfelu des connecteurs ATX pour les boutons du boîtier, la carte séduit par son BIOS fort complet et bien agencé. La P6N-SLI Platinum de MSI surprend quant à elle par son refroidissement en cuivre massif, qui s'avère totalement silencieux. Stable, la carte offre un BIOS relativement riche et assez souple dont le seul défaut est d'être encore un peu jeune, ce qui explique certainement les faibles performances mémoire relevées dans nos tests. Enfin, la P5N-E SLI d'Asus est impressionnante car elle s'affiche comme pratiquement aussi performante que les cartes mères à base d'i975X et de nForce 680i SLI alors même que son prix est bien inférieur. Une alternative ?
L'une de ces cartes mères vous intéresse ? Retrouvez-la dans le
Comparer les prix de la P6N Platinum de MSI (nForce 650i SLI)
Comparer les prix de la P5N-E SLI d'Asus