Le quantum dot est une technologie non-propriétaire associée aux téléviseurs LCD, que le rétroéclairage soit sur les bords (edge) ou à l'arrière (full). Un filtre complet mesurant la même taille que la dalle et composé de boîtes quantiques est placé derrière la dalle LCD. Cela lui permet de recevoir la lumière du rétroéclairage puis de la faire traverser ses nanocristaux afin de purifier les couleurs et d'en développer les nuances. Ainsi, un téléviseur quantum dot reproduit plus de couleurs qu'un modèle classique pour atteindre une couverture plus efficace de l'espace colorimétrique de la Full HD et de l'Ultra HD. TCL a retenu l'appellation QLED comme certains de ses concurrents.
Caractéristiques techniques générales
Téléviseur LCD QLED rétroéclairage edge « micro dimming pro »Référence : 65C815
Image : 65" (165 cm), 3840 x 2160 pixels, 100 Hz natif
Connectivité : 3x HDMI 2.0, 2x ports USB, 2x tuners RF/sat, 1x sortie optique, 1x entrée audio/vidéo analogique, Ethernet, WiFi, prise casque
Traitement de l'image : processeur quad core, WCG, Motion Clarity Pro, HDR10, HLG, HDR10+, Dolby Vision
Son : Dolby Atmos, haut-parleurs 2.1, 2x10W + 1w15W
Smart TV : Android TV 9.0, Google Assistant
A l'aise sur trois pieds
TCL a eu l'idée étrange de poser son C81 sur un trépied. Il n'est pas fait d'un seul bloc, ce sont bien trois morceaux de métal indépendants qu'il faut visser à l'écran. La stabilité est bonne, mais la profondeur totale atteint les 36 cm. Cela laissera peut-être peu de place pour une barre de son sur votre meuble. Ce n'est pas un problème, car le C81 intègre sa barre développée en partenariat avec le japonais Onkyo.Cette barre est collée en bas de l'écran. Recouverte d'un tissu acoustique gris lui donnant un côté chic, elle mesure seulement 35 mm de haut ce qui indique la présence de mini haut-parleurs. Ils ont l'avantage de rayonner face aux spectateurs pour plus de fidélité. Plus rare, le grave est confié à un caisson de basse encastré à l'arrière. La puissance totale est de 35 Watts, ce qui est confortable pour une TV. Le caisson implique une épaisseur plus importante du C81 à sa base d'environ 70 mm. Le haut de l'écran est ultra plat avec 1 cm d'épaisseur seulement. Le cadre est ultra fin pour laisser la part belle à l'image. TCL a délivré un design tout en finesse pour cette gamme QLED.
L'ensemble de la connectique est rassemblé sur la tranche gauche de l'écran, vu de l'arrière. Elle comprend la dotation habituelle à l'exception du HDMI : il y a seulement trois entrées alors que les concurrents sont tous à quatre. Est-ce vraiment un problème ? À vous de juger selon vos besoins.
Une bonne maîtrise d'Android TV et de Google Assistant
En ayant choisi Android TV, TCL met à votre disposition la plus grande librairie d'applications. Que ce soit pour la TV en direct, la SVOD ou de multiples autres services, vous devriez trouver votre bonheur sans avoir besoin d'ajouter un boîtier multimédia externe.L'installation initiale est assez longue avec de multiples écrans à valider pour tout ce qui concerne le respect de la vie privée et autres conditions d'utilisation. Elle passe en partie par une connexion via votre smartphone.
L'interface Android TV 9 est maintenant bien connue avec sa présentation par bandeaux horizontaux personnalisables. Les paramètres du téléviseur sont accessibles via une touche sur la télécommande et apparaissent dans une colonne sur la droite de l'écran. L'accès aux différents réglages est facile et tout est classé assez logiquement pour ne pas trop se perdre.
TCL livre deux télécommandes. Une grande en plastique avec beaucoup de touches et une plus petite, en Bluetooth, avec un corps en métal et seulement les commandes essentielles. Les micros de Google Assistant sont intégrés au téléviseur et non pas à la télécommande. La reconnaissance est très bonne. Elle permet de contrôler la plupart des fonctions de la C81 (changer d'entrée HDMI, trouver une app...), même s'il faut accepter le délai entre la compréhension des ordres et leur exécution.
Une excellente colorimétrie, sauf dans les noirs
Le 65C815 s'appuie sur un processeur quad core. La navigation dans les menus et les applications est rapide même s'il faut ne pas trop le brusquer juste après le démarrage. Au bout de quelques secondes, il est bien lancé et prêt à réagir rapidement. L'amélioration des couleurs passe par le fameux quantum dot. Nous avons relevé un excellent ratio de contraste à 1500:1. Le deltaE s'établit à 2.8 sur le mode film. Tout semble donc bien aller, mis à part lorsque l'on s'approche du noir.Le diagramme CIE nous permet de voir que tout n'est pas parfait, mais que l'équilibre global est plutôt bon. Il y a de légères dérives qui pourront être rattrapées via les réglages avancés du téléviseur.
En revanche, ce relevé nous montre qu'il y a un souci du côté du noir où les couleurs dérivent fortement. Des réglages s'imposent pour les plus pointilleux.
Il en va de même sur la température de couleur qui est dans la norme sur quasiment toute la courbe, mis à part dans les noirs.
Ces défauts ne sont pas forcément visibles sur les films, mis à part le fait qu'il y a un manque de détail dans les zones les plus sombres de l'image. Nous avons pu calmer le bleu et remonter un peu le rouge pour se rapprocher de l'idéal en quelques minutes.
Nous avons mesuré un input lag à 16.8ms en mode jeu. Les fabricants de téléviseurs sont arrivés à faire de gros efforts dans ce domaine ces dernières années.
Une image dynamique, mais un rétroéclairage « spécial »
Après quelques rapides réglages de colorimétrie, nous avons donc obtenu un meilleur équilibre que le réglage d'usine. Les noirs restent cependant un peu trop lumineux avec un manque de détail. Nous avons rencontré un comportement étrange lors du passage de nos mires : l'une d'entre elles est composée de lignes blanches sur un fond gris très clair. Lorsqu'elle s'est affichée, tout était visible comme avec n'importe quel téléviseur déjà passé entre nos mains. Mais au bout de deux secondes, l'image s'est éclaircie toute seule pour faire disparaître totalement les lignes blanches, noyées dans le fond gris. Nous avons pu répéter cette opération à chaque fois, comme si un traitement de l'image du type contraste ou rétroéclairage dynamique était en route alors que tout était bien désactivé dans les menus. Sur certains extraits de films, comme Divergente sur Amazon Prime en 4K, le ciel était parfois complètement cramé, un retour en arrière et il reprenait sa définition normale, comme si le C81 avait hésité sur le traitement à appliquer. Nous avons aussi remarqué de furtifs petits carrés rémanents lors de transitions entre plans, uniquement depuis les services vidéo intégrés à Android TV. Tous ces petits événements nous font dire qu'il reste une partie de traitement de l'image imposé et inaccessible à l'utilisateur. Ou alors nous avons raté les sous-sous menus correspondants bien cachés.La fluidité est excellente sur les sources en 24 Hz, mais un peu moins bonne sur d'autres fréquences. Dans ce cas, l'anti-saccade doit absolument être activée et montée au moins à la moitié. Un réglage satisfaisant où l'effet caméscope n'apparaît pas. La gestion du HDR est particulièrement performante avec des éléments lumineux éblouissants tout en conservant du détail et sans générer de halo désagréable. Le C81 affiche dans un cadre en haut à gauche le logo Dolby Vision ou HDR10+ quand l'un ou l'autre est détecté. L'image est bel et bien définie en Ultra HD, avec les détails que l'on attend sur les gros plans. La différence avec les téléviseurs plus haut de gamme se situe essentiellement dans l'effet de profondeur de l'image, moins prononcé avec ce TCL. Notons malheureusement la présence de clouding qui pourra être un critère rédhibitoire pour certaines personnes.
Bien que compatible Dolby Atmos, les effets reproduits par la barre Onkyo et son caisson ne sont pas exubérants. La scène sonore dépasse les limites de la TV avec une bonne sensation d'ampleur à partir de sources stéréo, mais elle reste timide depuis des bandes-son multicanales. L'intelligibilité est très bonne avec toutefois une mise en avant des fréquences médium un peu trop importante sur le mode clarté des voix. Il n'est pas nécessaire de l'activer, sauf peut-être sur des programmes bien spécifiques où les voix seraient vraiment mal mixées.
Globalement, le son est chaleureux. Même s'il ne concurrencera jamais un caisson séparé, le petit caisson intégré rajoute le nécessaire pour un grave qui sort de l'ordinaire venant d'une TV. Cet ensemble Onkyo intégré fait oublier le besoin d'acquérir une barre de son séparée en étant meilleur que les modèles d'entrée de gamme qui deviennent de plus en plus phagocytés par les téléviseurs. Nous avons remarqué une tendance à la compression automatique du son sur les forts écarts de niveau, sûrement pour protéger les haut-parleurs.
Notons enfin que le CEC et l'ARC en font parfois un peu à leur tête. Le TCL a bien reconnu notre barre Sony et la Sonos Arc, mais elle a eu vraiment du mal avec notre pré-amplificateur Marantz. Elle a accepté de le piloter uniquement avec certaines sources et pas d'autres.
Prix et disponibilité
Qui dit QLED dit haut de gamme. À moins de 1200 € ce 65" est le QLED le plus accessible du moment. Et encore plus si l'on prend en compte sa double compatibilité Dolby Vision et HDR10+, son design premium et la présence du système son Onkyo. Ce dernier permet d'éviter l'achat d'une barre séparée. Il est également proposé en 55" à 799 € et à 1690 € en version géante 75".Ajouté le 15/07 : Officialisé après la publication de ce test, le concurrent direct du 65C815 est le Hisense 65U72QF. Il se trouve à tout juste 1000 € en faisant descendre le TCL sur la seconde marche du podium des QLED les plus accessibles. Le Hisense est aussi Dolby Vision et HDR10+. Il bénéficie d'un rétroéclairage arrière par zones. Sa partie Smart TV est plus limitée avec Vidaa qui ne peut concurrencer Android TV à ce stade en termes de diversité de contenus. Le TCL garde également l'avantage sur la partie audio plus développée.
Evoquons également le Samsung QE65Q60T. Ce dernier va plus loin que le TCL sur le contraste grâce à un rétroéclairage localisé. Il a le HDR10+, mais pas le Dolby Vision. Son équipement son est classique, sans système particulier. Google Assistant et Alexa sont présents, tout comme Home Kit et AirPlay 2. Il coûte 200 euros de plus que le TCL.