Technics de retour en Hi-Fi : du placebo, encore, à 40 000 euros

16 mars 2015 à 15h39
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Du très lourd, au sens propre, du très cher ainsi que du placebo, c'est ce que propose Technics pour son retour sur le marché de la Hi-Fi, tendance dématérialisée et haute résolution.

Technics est de retour, cette fois c'est du concret. Panasonic a tenu lundi dernier une conférence de lancement en France - à la Philharmonie de Paris, Mecque des mélomanes - au cours de laquelle il a officialisé le prix et la date de lancement de ses deux nouvelles chaînes Hi-Fi. L'occasion de détailler quelques unes de leurs spécificités.

Les tarifs sont pour commencer à la hauteur du poids des produits présentés en grande pompe à l'IFA 2014. Un ensemble de la série « Référence » R1 pèse plus de 200 kg et coûte la coquette somme de 40 000 euros. Et si chacun des éléments séparés peut fonctionner... séparément des autres, ils sont plus que jamais conçus pour fonctionner de concert.

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Le retour de l'audiophile en Ethernet

C'est ce que nous avons appris en découvrant la conception inhabituelle (et injustifiée ?) du système. Comme d'autres fabricants qui embrassent la musique dématérialisée et l'audio haute résolution, tels qu'AudioQuest avec ses câbles Ethernet à 1000 euros le mètre ou Sony avec sa carte microSD audiophile, Panasonic met en œuvre des technologies qui se traduiront au pire par rien, au mieux par un effet placebo.

Le « préamplificateur lecteur réseau » SU-R1 ne traite effectivement aucun signal analogique. Il est pourtant relié par deux câbles Ethernet distincts à l'amplificateur de puissance SE-R1, et c'est ce dernier qui intègre un DAC pour convertir le signal numérique en analogique. Or, il n'y a pas plus de problème de séparation stéréo dans un câble Ethernet que dans n'importe quelle autre liaison numérique, c'est-à-dire aucun.

On rappelle qu'à l'état numérique, la musique n'est constituée que de bits, c'est-à-dire de 0 et de 1, qui arrivent ou qui n'arrivent pas. Il n'y a pas d'entre deux, les bits du canal gauche ne peuvent pas déborder sur ceux du canal droit. S'ils se mélangeaient il n'y aurait pas de diaphonie, il y aurait une coupure pure et simple, et si ça pouvait arriver avec un câble Ethernet, ça arriverait quotidiennement avec le DAC d'entrée de gamme intégré à votre ordinateur, avec les fichiers stockés sur une clé USB générique ou pire, avec la musique diffusée en Bluetooth. En studio, où le niveau d'exigence est maximal, on transmet même plusieurs dizaines de canaux sur un seul câble Ethernet, avec des standards comme l'EtherSound ou le jeune IEEE AVB.

Un ingénieur de Panasonic/Technics que nous avons rencontré à la Philharmonie reconnait d'ailleurs que les câbles Ethernet audiophiles sont sans effet. Ou plutôt, il sauve les meubles en affirmant qu'un câble blindé Cat 6 générique suffit, et que son influence est « négligeable ». Mais il botte en touche lorsqu'on l'interroge au sujet du double câblage Ethernet.

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S'il y a de la diaphonie en numérique, pourquoi toute l'électronique n'est-elle pas dédoublée ?

3 500 à 40 000 euros la chaîne Hi-Fi Technics

Quoi qu'il en soit, 7 000 euros pour un préamplificateur lecteur réseau qui fait seulement office de commutateur de sources numériques, de récepteur DLNA et d'upscaler 384 kHz sur 32 bits nous parait très excessif.

L'amplificateur numérique classe D à alimentation linéaire de 2 x 150 W sous 8 ohms est quant à lui facturé 13 000 euros.

L'enceinte colonne SB-R1 est constituée d'un haut-parleur coaxial plat deux voies, de quatre haut-parleurs de 16 cm, et couvre un spectre allant de 20 Hz à 100 kHz. La paire est vendue 20 000 euros.

Technics propose enfin la série « Premium » C700 comprenant un amplificateur 2 x 45 W (8 ohms) à 1300 euros, un lecteur réseau ST-C700 à 900 euros, un lecteur de CD SL-C700 à 900 euros et une paire d'enceintes bibliothèque SB-C700 à haut-parleur coaxial plat deux voies à 1300 euros.

Tous ces produits seront mis en vente en France au cours du mois d'avril 2015.

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