Vous connaissez probablement le célèbre format audio MP3. Il y a même de fortes chances pour que vous n'utilisiez que lui au quotidien. Mais saviez-vous qu'il est possible de passer votre musique à un niveau supérieur grâce à d'autres formats audio ? Si les termes FLAC, DSD, fréquence d'échantillonnage ou encore lossless ne vous disent rien, alors vous êtes au bon endroit. On vous dit tout ce qu'il faut savoir sur les bases de l'audio numérique dans ce guide conçu spécialement pour les néophytes.
FLAC, DSD, ALAC... Écouter un débat entre audiophiles peut sembler ardu quand on ne connait pas cet univers et les nombreux acronymes qui s'y réfèrent. Mais si vous tentez l'aventure, vous ne le regretterez pas. Dites adieu à vos MP3 ternes et sans vie et bonjour à une musique de qualité. Croyez-nous, vos oreilles vont vous remercier !
Fréquence d'échantillonnage et profondeur de bits : les bases de la musique numérique
Avant de vous assommer - promis, on ne tapera pas trop fort - avec des acronymes barbares dans tous les sens, nous allons d'abord nous attarder sur deux notions indispensables de l'audio moderne, à savoir la fréquence d'échantillonnage et la profondeur de bits. Ces deux éléments donnent une idée de la précision d'enregistrement d'un morceau.Comme vous le savez, les ordinateurs fonctionnent avec des bits, qui sont des assemblages de 0 et de 1. Lors d'un passage en studio, la musique produite par un artiste doit être numérisée, donc transformée en 0 et 1 afin d'être enregistrée sur CD ou diffusée via des services de streaming. C'est ici qu'entrent en jeu la fréquence d'échantillonnage et la profondeur de bits.
Prenons l'exemple d'un CD. Nos chères galettes sont enregistrées en 16 bits/44.1 kHz. La fréquence d'échantillonnage de 44.1 kHz signifie que la musique produite par notre musicien est analysée 44.100 fois chaque seconde par les appareils d'enregistrement du studio. Quant à la profondeur de bits, elle donne une indication du nombre d'informations enregistrée sur cette même période. Plus la profondeur est grande, plus on aura d'informations codées au final.
La qualité CD n'est toutefois pas la meilleure au monde, même si elle surpasse de loin celle du MP3. On trouve ainsi des enregistrements en 24 bits/192 kHz. Le DSD va même plus loin avec une fréquence montant à plusieurs MHz. Mais pour simplifier, retenez simplement que plus les valeurs décrites ci-dessus sont élevées, plus l'enregistrement sera précis dans sa restitution sonore.
Les formats lossy : MP3, AAC, OGG
On distingue généralement deux types de formats dans le monde de l'audio : ceux avec pertes - lossy en anglais - et ceux sans pertes - ou lossless. Si vous désirez bénéficier de la meilleure qualité audio, alors détournez-vous des formats compressés.Le plus connu d'entre tous est le MP3. Véritable dinosaure dans le monde de l'audio, ce type de fichier a été développé à une époque où les capacités de nos disques durs se déterminaient en Mo et non pas en To. Il fallait donc compresser au maximum les enregistrements, quitte à mettre de côté la qualité.
Certes, une musique encodée en MP3 ne pèse que quelques méga-octets. Mais l'algorithme appliqué est très agressif, coupant tout simplement les fréquences jugées inaudibles par l'oreille humaine. Dans les faits, le MP3 perd bien des parties audibles. Pour avoir une idée, cliquez sur le lien suivant, vous y entendrez ces fameuses parties tronquées. Les morceaux semblent alors plats, dénués de vie. L'écoute peut même devenir désagréable après plusieurs dizaines de minutes. Autant dire qu'en dehors de son faible encombrement, le MP3 n'a plus vraiment d'intérêt à notre époque si on cherche de la musique de qualité.
Afin d'améliorer le choses, Apple a de son côté poussé un autre format audio, le AAC - pour Advanced Audio Coding. Il s'agit là aussi d'un format lossy qui perd donc des détails lors de la compression des données. L'algorithme utilisé est cependant plus efficace, coupant moins de fréquences importantes, du moins sur le papier. Dans l'absolu, la différence avec le MP3 n'est pas forcément marquée et le débat fait rage depuis des années dans le milieu audiophile pour savoir si oui ou non le format AAC est vraiment meilleur que le MP3.
Pour terminer, on trouve aussi le OGG Vorbis, autre format compressé avec pertes. Comme le AAC, il est censé faire mieux que le MP3. C'est d'ailleurs ce type de fichier qui est utilisé par Spotify. Son intérêt est de permettre un streaming efficace dans trop rogner sur la qualité. Les morceaux encodés dans ce format ne sont toutefois pas fabuleux. L'idéal reste vraiment de se tourner vers le lossless.
Les formats lossless : FLAC, ALAC, WAV
On passe maintenant aux choses sérieuses. Contrairement au MP3 et autres formats destructifs, les fichiers dits lossless ne génèrent pas de pertes de qualité. Ils sont certes plus ou moins compressés pour limiter leur encombrement, mais cette compression n'est pas destructive. On conserve donc toute la saveur de l'enregistrement initial.Le format lossless le plus connu est certainement le FLAC ou Free Lossless Audio Codec. Totalement ouvert, ce type de fichier est capable d'opérer une compression jusqu'à 60% sans aucune dégradation. La plateforme de streaming musical Tidal propose d'ailleurs ce type de format dans son abonnement haute définition. La qualité est équivalente à celle d'un CD audio, ce qui flatte déjà bien plus les oreilles qu'un MP3 !
Face au FLAC, on trouve le WAV. Développé à l'origine par Microsoft, ce format utilise une modulation PCM - ou Pulse Code Modulation. Ce type de fichier n'utilise en général aucune compression, ce qui offre une excellente qualité d'écoute. La différence à l'écoute avec le FLAC est cependant impossible à détecter.
Mais n'oublions pas le ALAC. Ce format lossless est produit par Apple et utilise aussi une modulation PCM. L'algorithme utilisé pour ce type de fichier audio est moins efficace que le FLAC, mais là aussi la différence sera quasiment inaudible à moins d'avoir une oreille très bien entraînée.
Gardez juste en tête que la qualité sera au rendez-vous avec les formats lossless. Prévoyez cependant un stockage plus conséquent. L'absence de forte compression fait que les fichiers de ce type prennent environ dix fois plus de place qu'un MP3 !
MQA, DSD : la musique en qualité studio
Profiter de morceaux en qualité CD, c'est déjà un beau progrès par rapport aux musiques en MP3. Mais si on vous proposait d'aller encore plus loin, diriez-vous non ?On parle ici d'audio haute définition, d'un son qui est similaire à celui que vous entendriez lors d'un enregistrement en studio. Le format le plus recherché pour la haute définition est le DSD. Encore très peu répandu, il utilise une fréquence d'échantillonnage vertigineuse de 2.8 MHz... au minimum !
Contrairement aux autres formats, le DSD n'utilise qu'un codage sur 1 bit. Si vous croisez un fichier vous indiquant les spécifications 1 bit/2.8 MHz, alors il s'agit d'un fichier DSD. Vous parfois les nomenclatures DSD64 ou DSD128. Dans ce cas, la fréquence d'échantillonnage est encore plus élevée, atteignant jusqu'à 12.228 MHz.
Face à la taille conséquente des fichiers DSD - environ 250 Mo pour un seul morceau - il est impossible de les proposer en streaming. La solution pourrait cependant résider dans le MQA. Si ce type d'encodage n'est pas nouveau, il peine encore à décoller. Il permet pourtant d'obtenir des morceaux en haute définition au sein de conteneurs FLAC ou WAV bien moins encombrants que le DSD. Le MQA reste cependant légèrement destructif, une partie de ses données étant compressée.
Le principal frein à l'usage grand public de ces formats haute définition est le coût. Non seulement un album au format DSD ou MQA coûte très cher - environ 25€ - mais il faut en plus avoir une chaîne du son adaptée de bout en bout. Il vous faudra acquérir un DAC et un amplificateur ainsi qu'un casque audio adapté. Un investissement qui semble inutile et pourtant... Écouter un morceau en DSD, c'est comme prendre une grande claque. La qualité est incomparable. Impossible après ça de retourner au MP3 !
Vous avez maintenant les bases sur les formats audio. Il en existe bien d'autres, mais moins connus. Pour commencer à flatter vos oreilles, rien de mieux qu'un album en FLAC et un casque de qualité. Et pourquoi pas un petit DAP en passant ? Mais ça, c'est une autre histoire.