Toutes les navigations sur internet se voient attribuer une adresse IP. Cette adresse unique est assimilable à une carte d'identité délivrée à une personne se connectant au réseau, que ce soit à partir d'un ordinateur, d'une tablette ou d'un smartphone. Avec le nombre croissant d'utilisateurs, l'épuisement des adresses IPv4 arrive ainsi inévitablement à grands pas.
Le réseau RIPE, responsable de l'attribution des adresses IP dans 76 pays, parmi lesquels figurent notamment les pays européens, a annoncé récemment la délivrance du dernier bloc d'adresses IPv4. La question de son successeur se pose ainsi aujourd'hui afin de trouver une alternative.
IPv4 et ses 4,2 milliards d'adresses dans le monde tire sa révérence
La structure des adresses IPv4 se base sur un chiffrement de 32 bits permettant d'attribuer un identifiant unique à un utilisateur. Ce format, lancé en 1980, permettait l'attribution de plus de 232 adresses, soit plus de 4 milliards d'identifiants uniques. Avec la démocratisation d'internet et le nombre d'utilisateurs de plus en plus important, ce format est arrivé à saturation en 2011, ce qui a obligé le réseau RIPE à se tourner vers de nouveaux moyens d'identification sur le web.La saturation des adresses IPv4 a rapidement préoccupé les esprits et un autre format a été pensé dès les années 1990 afin de se préparer à cette date fatidique. Le protocole IPv6 a ainsi été rapidement élaboré durant cette décennie dans le but d'apporter une solution qui aurait une durée de vie accrue vis-à-vis du chiffrement IPv4. L'instauration de ce nouveau format, qui est d'ores et déjà attribué à certains utilisateurs, prévoit un chiffrement passant des 32 bits initiaux à 128 bits, ce qui repousse le nombre d'identifiants uniques à 7,9 x 1028, soit 340 sextillions d'adresses potentielles.
La passation douloureuse d'IPv4 à IPv6
En 2016, seuls 10% des utilisateurs possédaient une adresse IPv6. Néanmoins, la délivrance encore aujourd'hui d'adresses IPv4 par les fournisseurs d'accès à internet provoque une double identification entre ces deux protocoles. Cette double identification est prise en charge par des tunnels permettant de transformer les adresses d'un protocole à l'autre, mais la raréfaction des adresses IPv4 accélérera inévitablement leur disparition au profit de leur successeur.Les coûts importants aussi bien au niveau technique que financier qu'engendre le détournement des adresses IPv4 vers le format IPv6 vont sans surprise accentuer dans les prochains mois cette passation entre ces deux protocoles. C'est en tout cas ce que révèle une enquête menée auprès de 4 161 opérateurs, pour qui cette migration est l'un des défis majeurs qu'ils auront à mener dans cette nouvelle décennie.
Source : Techradar.