Un drôle de Game Boy
Depuis déjà quelques années, la mode du retrogaming a contaminé un très large public et il devient d'ailleurs de plus en plus difficile / de plus en plus cher de se procurer certaines machines, certains jeux ou certains accessoires des années 80 / 90. En partie pour cette raison, mais pas seulement, de plus en plus de solutions d'émulation voient le jour et la société Retroflag s'en est fait une spécialité. Basée à Hong-Kong, elle conçoit par exemple des gamepads USB très proches des manettes que l'on retrouvait sur Mega Drive ou Super Nintendo par exemple.Plus récemment, Retroflag s'est taillé une jolie réputation en réalisant des boîtiers miniatures reprenant cette fois le design même des consoles de notre enfance. Les MegaPi Case, NESPi Case ou SuperPi Case ont ainsi fait le bonheur de nombreux amateurs... des boîtiers qui ne prennent « vie » que lorsqu'une carte Raspberry Pi est installée à l'intérieur. Dans la même optique, Retroflag est allé beaucoup plus loin : avec le GPi Case, il a cette fois décidé de proposer un boîtier ressemblant comme deux gouttes d'eau à un Game Boy de première génération.
Un détail qui a son importance cependant : le boîtier en question est prévu pour recevoir un Raspberry Pi Zero et, ce faisant, émuler bien plus que la petite portable de Nintendo. En fonction du logiciel que vous choisirez de lui adjoindre, le GPi Case est effectivement en mesure de faire tourner la totalité des consoles des années 70 ou 80 et une bonne partie des machines de la décennie suivante : Super NES ou Neo Geo ne devraient pas poser trop de problème et il est même possible de faire tourner une partie des jeux PlayStation, voire quelques titres Nintendo 64.
Fiche technique du GPi Case
Véritable hommage au Game Boy du début des années 90, le GPi Case ne fait pas que reprendre les caractéristiques principales du boîtier de Nintendo, il en imite même le port cartouche au travers d'un second boîtier qui vient s'enficher dans le module principal : comme nous le verrons au moment du montage, c'est ce boîtier - plus petit - qui intègre le véritable cœur de la machine, la carte mère Raspberry Pi Zero.Le GPi Case, c'est :
- Carte mère compatible : Raspberry Pi Zero et Zero W
- Dimensions : 135 x 81 x 32 mm
- Poids : 183 g
- Alimentation : 3 piles AA R6 (alcalines ou rechargeables)
- Écran : 2,8 pouces IPS (320 x 240)
- Contrôles : croix directionnelle
- Boutons : 4 en façade, 2 au dos, 1 start, 1 select
- Garantie : 2 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 79,95 €
Retroflag s'est autorisé quelques écarts avec la conception du Game Boy de Nintendo. Nous aurons l'occasion d'en reparler, mais il a notamment ajouté quelques boutons qui ne sont pas de trop pour profiter de certains jeux. En revanche, il a également réduit le nombre de piles que l'on peut loger dans la bête - seulement trois contre quatre pour le Game Boy originel - limitant sensiblement l'autonomie du GPi Case. Dommage.
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Design du boîtier et accessoires
Livré dans une petite boîte, discrète et qui ne fait pas dans le suremballage, le GPi Case est une très belle machine. Son poids de presque 200 grammes en dit long sur la qualité des plastiques utilisés et sur le soin apporté à la plupart des éléments. Au premier coup d'œil, difficile de le distinguer du Game Boy, mais on repère tout de même rapidement la présence de quatre boutons rouges, là où Nintendo n'en proposait que deux. Position du haut-parleur, de la croix directionnelle et des boutons START / SELECT, c'est vraiment une copie quasi-parfaite du Game Boy.Bien sûr, le logo a sensiblement changé afin de troquer le Nintendo pour un tout à fait logique Retroflag, mais le fabricant a poussé le « vice » jusqu'à marquer en tout petit au-dessus de l'écran : « DOT MATRIX WITH STEREO SOUND » comme sur le Game Boy d'origine. L'interrupteur de mise sous tension est présent au même endroit et les deux molettes pour régler la luminosité de l'écran / le volume audio également. Retroflag a aussi pensé au connecteur jack pour le casque et a simplement été contraint de déplacer très légèrement le connecteur d'alimentation.
Nous y reviendrons au moment d'évoquer notre ressenti, mais le premier contact avec ce GPi Case est excellent. Les finitions sont remarquables et les divers boutons semblent avoir du répondant. La croix directionnelle n'est pas en reste : sa longévité ne devrait pas poser de problème. Pour ne rien gâcher, Retroflag a pensé aux petits accessoires pour installer le Raspberry Pi Zero bien sûr (visserie, tournevis), mais aussi pour connecter la machine une fois l'installation effectuée : un (trop ?) petit câble vient relier le port d'alimentation à un connecteur USB de PC, de batterie externe ou d'adaptateur pour téléphone si vous ne souhaitez pas employer de piles.
Montage du Raspberry Pi Zero et installation logicielle
Au sortir du carton du GPi Case et afin de pouvoir en profiter le plus rapidement possible, il faut évidemment s'atteler au montage de la carte Raspberry Pi Zero. Avertissement d'importance pour commencer, deux modèles de Raspberry Pi Zero sont compatibles avec le GPi Case : le Pi Zero et le Pi Zero W qui ajoute le Wi-Fi et qui est notre avis presque indispensable pour profiter pleinement de son produit puisque c'est le seul moyen de connecter votre GPi Case à votre réseau (ajouter / enlever des ROMs). Attention donc, le Raspberry Pi Zero WH (avec les 40 pins du GPIO déjà soudées) ne peut pas rentrer dans la « cartouche » du GPi Case.Le Raspberry Pi Zero W, c'est :
- Processeur : Broadcom BCM2835 monocore ARM 11 à 1 GHz
- Mémoire vive : 512 Mo de DDR2
- Réseau : Wi-Fi 802.11b/g/n et Bluetooth 4.1 BLE (basse consommation)
- Stockage : Lecteur de cartes microSD
- Connectique : Ports micro USB 2.0 (x2), mini-HDMI, Camera Serial Interface (CSI), General Purpose Input/Output (GPIO) 40 broches
- Dimensions : 65 x 31 x 5 mm, 24 grammes
La « cartouche » sortie du boîtier, il est possible de l'ouvrir en déclipsant sa partie supérieure. Il suffit de brancher la carte déjà présente dans la « cartouche » au connecteur USB le plus au centre de notre Raspberry Pi Zero W. On peut alors replacer le Raspberry Pi dans la « cartouche » et fixer les quatre entretoises grâce au tournevis plat livré par Retroflag. Étape suivante, on rabat la carte déjà présente dans la cartouche et on referme le boîtier avant de visser les quatre cruciformes qui viendront « sceller » le boîtier.
Voilà, le montage est terminé et il n'a pas fallu plus de 3 minutes pour mener à bien l'opération. On regrette tout de même qu'en optant pour un tel système de « cartouche » contenant le Raspberry Pi, Retroflag se soit limité au Pi Zero. En utilisant toute la longueur du boîtier de notre faux Game Boy, il aurait été possible d'intégrer un Raspberry Pi 3 Model A+ pour une puissance embarquée bien supérieure, même si le côté hommage en aurait pris un coup, notamment au niveau du compartiment à piles.
Émulation et regrets
L'aspect matériel n'est qu'une étape dans la mise en place du GPi Case. En effet, si nous l'allumions maintenant, l'écran resterait désespérément noir : il faut encore installer le logiciel qui permettra de donner vie à l'ensemble et ça tombe plutôt bien puisque la popularité du GPi Case a fait que de nombreux amateurs se sont penchés sur la question. Il y a quelques jours, ce sont même les Français de Recalbox qui y sont allés de leur version de leur distribution afin de prendre en considération le produit de Retroflag.Dans sa version 6.1, Recalbox est effectivement capable de s'adapter au GPi Case, même s'il ne s'agit pas à proprement parler d'une version spécifiquement conçue pour ce boîtier. Comme à l'accoutumée, l'installation se fait le plus simplement du monde à l'aide de l'outil balenaEtcher qui permettra d'installer le contenu de l'ISO Recalbox téléchargée depuis le site officiel sur une carte microSD, de préférence de grande marque afin d'accélérer la copie / le chargement des jeux. Notez qu'ensuite, Recalbox reconnaît de lui-même qu'il est installé sur un GPi Case et après quelques minutes, le système est fin prêt. Bluffant.
Nous vous conseillons ensuite de configurer le réseau Wi-Fi et de passer par là pour copier vos ROMs dans les dossiers adéquats. Recalbox fait une fois encore bien les choses puisque tout est expliqué au travers de multiples pages Wiki accessibles en ligne. Hélas, Recalbox n'est pas non plus la solution parfaite et si l'émulation d'un Game Boy ou d'une Mega Drive ne pose aucun problème, il n'en est pas de même pour la Neo Geo et, plus encore, pour la PlayStation. C'est d'autant plus dommage que le concurrent RetroPie semble à même de proposer quelque chose de plus abouti à ce niveau.
RetroPie est bien plus complexe à paramétrer. Il impose quantité d'éléments à régler pour avoir quelque chose d'approchant les fonctionnalités d'un Recalbox et son interface de paramétrage est extrêmement vieillotte. En revanche, une fois les choses bien en place, il se montre plus ouvert et généralement mieux optimisé que son « concurrent ». Sur un RetroPie savamment configuré, il est même possible de faire tourner plus que correctement des jeux PlayStation difficilement jouables sur Recalbox. Disons qu'avec ces deux solutions, vous aurez donc à choisir entre polyvalence et accessibilité. Notez enfin que d'autres distributions fonctionnent aussi très bien sur GPi Case : des softs comme Batocera ou Lakka semblent être parfaitement viables.
Terminons par quelques regrets qui ne sont cette fois pas d'ordre logiciel, mais bien matériel. En effet, pour singer complètement un Game Boy, il faut passer par des piles et là, on ne peut pas dire que le GPi Case se montre très brillant : il est à peine du niveau de la Game Gear avec ses 2h30 d'autonomie sur trois piles alcalines. Dans le même esprit, on regrette la position des boutons L et R au dos de la machine - ils ne sont pas très accessibles - ou l'absence de mini-stick qui aurait pourtant été bien pratique sur certains jeux PlayStation. C'est d'autant plus dommage qu'en dehors de ça, il n'y a pas grand-chose à reprocher à ce boîtier : nous avons ainsi pu reprendre avec bonheur nos parties de Tetris sur Game Boy, Enduro sur Atari 2600 ou Dragon Spirit sur PC Engine.
GPi Case : l'avis de Clubic
Au premier coup d'œil, difficile de ne pas tomber sous le charme du GPi Case et du couple qu'il forme avec un Raspberry Pi Zero W. La promesse d'une belle émulation - transportable - de la majorité des systèmes des années 80 / 90 est également très intéressante et Retroflag ne se moque pas du monde est un design en tout point fidèle au fameux Game Boy. L'écran quoique faible en résolution, est de bonne facture et le rendu audio plus que correct. Les contrôles sont agréables et on peut passer de longues sessions à (re)découvrir les meilleurs jeux de l'époque.Hélas, tout n'est cependant pas parfait et si - après de longues ruptures de stock - le GPi Case est maintenant plus facile à trouver en magasins, la pénurie semble devoir toucher le Raspberry Pi Zero W, victime collatérale du succès de Retroflag. Ne craquez pour autant pas pour le Pi Zero sans le W, l'absence de Wi-Fi est effectivement très pénalisante... à moins que les rares défauts du GPi Case ne vous vaccinent de toute façon : il est vrai que sa faible autonomie et la puissance limitée du Pi Zero peuvent un peu gâcher le plaisir.
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