Duel en SATA 6 Gbps : Crucial C300 vs VelociRaptor
Sous certains aspects, la frontière entre les disques SSD et les disques durs tend sérieusement à diminuer. Parce que certains constructeurs ont décidé de commercialiser des modèles relativement bon marché (on pense à Kingston), d'une part, ou parce que d'autres se sont tournés vers des SSD de haute capacité, d'autre part.Mais les SSD ne sont pas les seuls à évoluer : Western Digital le prouve, avec son tout dernier VelociRaptor, un disque dur qui a fait la renommée de la marque américaine. De plus, les disques durs conservent une grande longueur d'avance en ce qui concerne le prix au Go.
Les amoureux de la performance se trouvent alors confrontés à un dilemme : privilégier une technologie connue, efficace et à un prix encore raisonnable avec le disque dur, ou se tourner vers une solution d'avenir, mais au tarif parfois décourageant ?
Pour vous donner quelques clés concernant ce choix cornélien, nous avons décidé de comparer ici cinq unités de stockage fonctionnant pour trois d'entre elles avec la dernière révision de l'interface SATA, à savoir le SATA 6 Gbps. D'un côté, nous avons donc le RealSSD C300 de Crucial, le dernier VelociRaptor de Western Digital et le Seagate Barracuda XT 2 To, concurrent direct du VelociRaptor, et de l'autre, le SSD SD-Series de MX Technology, une toute nouvelle marque qui utilise un contrôleur SandForce, et bien entendu l'ancien modèle de VelociRaptor, afin de comparer ses performances à celles de son successeur.
Cet article a donc pour objectif de répondre à de nombreuses questions : qu'apporte l'interface SATA 6 Gbps ? Quid de cette nouvelle version du VelociRaptor ? Comment une toute nouvelle enseigne, à savoir MX Technology, peut-elle rattraper son retard quand de multiples marques sont déjà lancées dans la bataille depuis plusieurs années ? Enfin, comment Crucial compte-t-il regagner le cœur de clients très déçus par ses premiers SSD ? Les réponses dans la suite de ce dossier.
La ronde des contrôleurs
L'un des buts à atteindre est notamment d'optimiser les effacements et les écritures afin de conserver un niveau de performance qui doit rester constant avec le temps. La fonction TRIM, gérée nativement par Windows 7, s'occupe de cette tâche et si le SSD est compatible, il doit en principe mieux supporter les différents cycles d'écritures que les modèles antérieurs.
L'une des autres difficultés rencontrées par certains contrôleurs concerne la chute des performances au fur et à mesure du remplissage du disque. Chaque contrôleur gère différemment la façon dont les données sont stockées et vous verrez plus avant que les comportements de deux modèles peuvent varier du tout au tout.
Transcend et G.Skill utilisent également un contrôleur Indilinx, alors que Silicon Power exploite quant à elle le JMF612 de JMicron. La stratégie de la marque Patriot est encore plus obscure, puisqu'elle commercialise actuellement des modèles exploitant des contrôleurs JMicron JMF612 (pour la toute récente gamme Zéphyr), Indilinx (pour les Torgx) et SandForce (pour les Inferno)... Après avoir longtemps utilisé les contrôleurs d'Intel, Kingston s'est récemment tourné vers Toshiba, alors que Crucial a opté pour un tout nouveau venu dans ce domaine, à savoir Marvell. Nous verrons dans cet article les qualités et les défauts de ce nouveau contrôleur.
Enfin, certains constructeurs préfèrent développer ce composant en interne : c'est le cas de Mtron, pionnier en matière de SSD, mais aussi de Sandisk et bien entendu d'Intel et Samsung.
Le SATA 6 Gbps, qu'est ce que c'est ?
Si, à leurs débuts, les contrôleurs compatibles avec cette nouvelle interface n'étaient pas particulièrement à la fête, les différentes améliorations apportées aux firmwares ont corrigé bon nombre des problèmes, au point qu'ils n'ont plus à rougir de la comparaison avec l'ICH10, le southbridge du chipset Intel X58, pourtant limité à la génération précédente de l'interface Serial-ATA. Alors qu'Intel traîne des pieds, AMD a annoncé le premier chipset proposant nativement un contrôleur SATA 6 Gbps (le 890 GX), tandis que la plupart des fabricants de cartes mères ajoutent désormais ce type de contrôleur à leurs cartes-mères. Pour en revenir à Intel, le géant n'annoncera pas de chipset compatible avant 2011, si tout va bien. Enfin, si vous souhaitez bénéficier du SATA 6 Gbps sans toutefois changer de carte-mère, il est toujours possible d'installer une carte fille PCI-Express équipée d'un contrôleur adapté, comme l'Asus U3S6.
Côté constructeurs de disques cette fois, c'est Seagate qui a dégainé le premier avec le Barracuda XT que nous testerons plus avant, rapidement suivi par Western Digital et ses Caviar Black et VelociRaptor. Côté SSD, seul Crucial possède aujourd'hui une offre dans ce domaine, avec le C300 que nous avons aujourd'hui entre les mains, puis le P300, un SSD destiné davantage au mode de l'entreprise qu'à celui du particulier. Les contrôleurs 6 Gbps de chez Indilinx et SandForce sont attendus en fin d'année.
Western Digital Velociraptor
Même si Western Digital s'est lancé dans le SSD, elle n'en oublie pas pour autant son secteur disque dur haut de gamme. Deux ans après la sortie du dernier VelociRaptor, la marque se renouvelle donc avec un modèle qui bénéficie de quelques perfectionnements.Il profite tout particulièrement d'une capacité maximale doublée qui atteint désormais 600 Go. Pour ce faire, la densité a été améliorée pour passer de 150 à 200 Go par plateau, et un troisième plateau a fait son apparition. La mémoire cache a elle aussi été doublée, pour passer de 16 à 32 Mo. Mais la transformation qui nous concerne le plus dans ce test concerne l'interface, puisque le Serial ATA à 6 Gbps remplace celui à 3 Gbps.
La vitesse de rotation est maintenue à 10 000 tours par minute : grâce notamment à l'amélioration de la densité, Western Digital annonce ainsi des temps d'accès en lecture réduits, passant de 4,2 à 3,6 millisecondes, et des taux de transfert en lecture passant de 126 à 145 Mo par seconde. Nous vérifierons évidemment ces données prometteuses. L'ajout d'un plateau supplémentaire implique en revanche une augmentation des nuisances sonores, qui augmentent de 1 dBA au repos (30 dBA) comme en activité (37 dBA) par rapport au VelociRaptor précédent.
Pour rappel, les VelociRaptor sont des disques 2,5 pouces qui peuvent être montés dans des châssis 3,5 pouces dotés d'un dissipateur thermique. Les derniers en date sont proposés en version 450 Go (WD4500HLHX) pour environ 260 euros, tandis que la version 600 Go (notre modèle de test, WD6000HLHX) est vendu à peine plus cher, aux alentours de 280 euros.
Seagate Barracuda XT 2 To
Bien que nous ayons commencé cette page en présentant le VelociRaptor de Western Digital, ce n'est pas lui qui fut le premier disque dur utilisant l'interface SATA 6 Gbps. Ce fut en fait le troisième, puisque Seagate a légèrement devancé WD et son Caviar Black en sortant son Barracuda XT. En dehors de l'interface qu'il utilise, la particularité de ce disque est d'afficher une vitesse de rotation de 7 200 tours par minute malgré sa capacité de 2 To. Ce chiffre est par ailleurs atteint grâce à la présence de 4 plateaux de 500 Go chacun.Tout comme le disque de Western Digital, ce Barracuda XT 2 To gère donc la nouvelle norme SATA 6 Gbps. Quelle utilité, pour un disque dont les taux de transfert plafonnent à 140 Mo/s, d'après les données fournies par Seagate même ? Le constructeur affirme que c'est la vitesse de la mémoire cache (d'une taille de 64 Mo, au passage) qui est limitée par l'interface SATA 3 Gbps, et que seule l'interface 6 Gbps exploite complètement le potentiel de ce nouveau modèle.
Ce Seagate Barracuda XT 2 To est d'ores et déjà présent dans le commerce pour une somme avoisinant les 230 euros, avec la confortable garantie de 5 ans chère à Seagate.
Crucial RealSSD C300
Alors que Crucial avait subi un échec certain avec la sortie de ses premiers SSD, la marque revient à la charge avec son C300 et de nouvelles ambitions. En effet, Crucial est le premier à commercialiser un SSD compatible avec la nouvelle interface SATA 6 Gbps. Les spécifications annoncés sont par conséquent inédites : 355 Mo/s en lecture et 215 Mo/s en écriture !Notre C300 de test, un modèle 2,5 pouces d'une capacité de 256 Go, est composé de 16 puces également réparties des deux côtés du PCB. De type NAND MLC 2 bits, ces puces sont fabriquées par Micron, gravées en 34 nm et possèdent toute une capacité de 16 Go. Elles répondent à la nouvelle norme OFNI 2.1 (Open NAND Flash Interface) qui autorise les transferts à une vitesse supérieure à 200 Mo/s.
Ces puces sont contrôlées par le contrôleur 88SS9174-BJP2 de Marvell. Composé de deux processeurs d'architecture ARM, il est compatible SATA 6 Gbps et supporte naturellement le SMART, le TRIM, le Secure Erase et le NCQ dernière génération. Sur l'autre côté du PCB, on retrouve une simple puce DRAM Micron de 128 Mo qui fait office de cache pour le contrôleur Marvell. La plupart des SSD fonctionnent de la sorte, mais pas tous, nous le verrons plus loin.
Le Crucial C300 est vendu en version 128 Go ou 256 Go, pour la modique somme de 375 euros dans le premier cas, et 630 euros dans le second. Son MTBF (Mean Time Before Failure) est estimé à 1 million d'heures et il est garanti 5 ans par la marque.
MX Technology SD-Series
MX (pour Mach Xtreme) Technology est une toute jeune entreprise fondée en janvier 2010. Autant dire qu'elle prend le train des SSD en marche, et à grande vitesse qui plus est ! Cela n'empêche toutefois par la marque de proposer un disque aux spécifications plutôt attrayantes : l'arrière du très simple carton d'emballage annonce jusqu'à 250 Mo/s en lecture, et jusqu'à 230 Mo/s en écriture. Mieux que le Crucial donc, et même mieux que la majorité des SSD !Comment le SSD de MX Technology parvient-il à atteindre ces débits, notamment en écriture ? Grâce à un contrôleur encore peu utilisé par les constructeurs, mais en passe de devenir un best-seller : le SandForce 12xx. En l'occurrence ici, c'est le SF-1222 qui équipe notre SSD de test. Ce contrôleur a pour particularité de ne pas utiliser de cache externe comme le fait par exemple le Marvell présent dans le Crucial C300. C'est en fait une partie des puces présentes sur le PCB qui vont faire office de solution de substitution. Conséquence : alors que le SSD comprend 16 puces NAND MLC de 8 Go chacune, le disque affiche une capacité de « seulement » 100 Go (au lieu des 128 Go attendus).
La fonction TRIM est bien évidemment gérée par le SandForce SF-1222, tout comme le NCQ ou le SMART. Noté que SandForce a publié un nouveau firmware il y a de cela deux semaines (à ce jour) et que nous avons bien évidemment flashé notre SSD de test.
Conçu au format 2,5 pouces, le MX Technology DS Series présente un châssis en aluminium brossé et arbore un autocollant un rien tape à l'oeil. Il est prévu pour un MTBF de 1,5 million d'heures et est garanti 2 ans par la marque. Les prix ? Elevés : 219,9 euros en version 50 Go, 379,9 euros pour une capacité de 100 Go et 699.9 euros pour le modèle 200 Go.
Performances synthétiques
Les arguments marketing employés par l'ensemble des constructeurs de SSD sont bien rodés : un démarrage et une extinction de Windows plus rapide, des applications qui se lancent plus rapidement, des performances en lecture supérieures... Les disques durs comme le Velociraptor passent pour des véritables ancêtres ! Nous avons donc mené une petite série de tests afin de vérifier les performances de chacun des disques en présence.- Alimentation Corsair TX850W,
- Carte-mère Asus P6X58D Premium (BIOS 0808),
- Processeur Intel Core i7 920 2,66 GHz,
- Mémoire vive 6 Go DDR3-1333,
- Carte graphique NVIDIA GeForce 8500GT
Nous avons mis face à face nos 5 modèles de test en activant le mode AHCI. Nous avons installé les derniers drivers Intel Rapid Storage (version 9.6). C'est Microsoft Windows 7 Edition Intégrale en version 64 bits qui a été utilisé durant ces tests. Notez enfin que c'est une moyenne d'au moins trois mesures que nous indiquons dans les graphiques suivants.
Remarque : la carte-mère Asus P6X58D Premium est équipée d'un contrôleur SATA 6 Gbps, précisément un Marvell 88SE9123, bios 0.0.0.1012. Nous avons installé son pilote correspondant dans sa dernière version 1.0.0.1032. Nous avons ainsi pu mesurer les performances de nos disques à la fois sur le contrôleur SATA du southbridge ICH10 du chipset X58, mais également sur ce contrôleur Marvell.
Crystal Diskmark 3.0
Ce logiciel permet de réaliser des tests de lecture et d'écriture séquentielles et aléatoires sur notre SSD de test. La lecture et l'écriture séquentielles sont réalisées à partir d'un fichier de 1 000 Mo, tandis que les tests aléatoires ont lieu avec des fichiers de 512 Ko et 4 Ko. Ce logiciel effectue une série de 5 tests et conserve la valeur la plus élevée. Voici les résultats de ces tests :Test séquentiel - Lecture d'un fichier de 1 000 Mo
Comme nous l'attendions, les performances du disque Crucial sont très différentes selon qu'il est connecté au contrôleur Marvell ou au chipset Intel. Grâce au contrôleur SATA 6 Gbps, le C300 affole les compteurs : plus de 350 Mo/s en lecture, soit près de 35 % plus rapide que l'Intel PostVille, pourtant une référence dans le domaine. Et même lorsqu'il est contrôlé par l'ICH10, le C300 parvient à surpasser tous ses concurrents, avec un débit de 280 Mo/s.
Quant au SSD de MX Technology, il affiche logiquement les mêmes performances en lecture quel que soit le contrôleur utilisé. La performance affichée est très honorable, mais reste tout de même inférieure à ce que MX Technology annonce (250 Mo/s).
Les performances des disques durs sont logiquement en retrait. Le VelociRaptor dernier du nom surpasse bien son prédécesseur de près de 25% tandis que le Seagate Barracuda XT, concurrent direct du VelociRaptor, lui rend quelques Mo/s.
Test séquentiel - Ecriture d'un fichier de 1 000 Mo
Etonnant : le contrôleur Marvell semble avoir tendance à limiter les débits en écriture : on retrouve ce phénomène sur nos deux SSD, bien qu'il soit plus significatif sur le C300. Nous avons effectué ces tests à plusieurs reprises et même utilisé une carte-fille en PCI-E (l'Asus U3S6), qui nous a donné les mêmes résultats. Le contrôleur Marvell, s'il s'est considérablement amélioré ces derniers mois, n'est donc pas encore tout à fait au point...
Nonobstant, les performances du C300 sont conformes aux 215 Mo/s annoncés par Crucial, tandis que le VelociRaptor se paie le luxe de devancer le SSD MX Technology, dont les scores sont proches de celui du disque Seagate.
Test aléatoire - Lecture d'un fichier de 512 Ko
On retrouve ici le gain apporté par l'interface SATA 6 Gbps au disque Crucial, avec une différence de près de 25% avec le chipset Intel. Le MX maintient une cadence très honorable tandis que les disques durs accusent le coup, le dernier né des VelociRaptor tenant tout de même le haut du pavé. Notez par ailleurs que si le C300 bénéficie de l'interface SATA 6 Gbps, le VelociRaptor ou le Barracuda XT ne ressentent en aucune façon la modification de contrôleur.
Test aléatoire - Ecriture d'un fichier de 512 Ko
En lecture aléatoire de fichiers de 512 Ko, on retrouve le phénomène expliqué plus haut : le chipset d'Intel et plus exactement son southbridge ICH10 semble favoriser les performances en écriture face au contrôleur Marvell, avec une nouvelle fois un phénomène accentué sur le SSD Crucial, mais présent également sur celui de MX Technology. On le retrouve même, de façon plus ténue, pour les disques durs, où le dernier VelociRaptor est largement devant.
Quoi qu'il en soit, les performances affichées par le C300 sont impressionnantes et ne faiblissent quasiment pas pour un fichier de 512 Ko. Même constant pour le SSD MX Technology, alors que les scores des disques durs tombent de moitié par rapport à l'écriture séquentielle.
Test aléatoire - Lecture d'un fichier de 4 Ko
La lecture de petits fichiers est souvent là où le bât blesse pour les SSD comme pour les disques durs. Ces derniers sont effectivement à la peine, avec des débits ridicules face à ceux atteints avec les SSD. Notez à ce propos que si le contrôleur Marvell semble à la peine en écriture, il semble plus à l'aise que l'ICH10 d'Intel en lecture. Encore une fois, le Crucial domine largement les débats.
Test aléatoire - Ecriture d'un fichier de 4 Ko
Surprise : alors que le contrôleur Marvell semblait en retrait en écriture, il est ici supérieur à celui d'Intel. Le comportement est donc différent selon la taille du fichier. Et à ce jeu de l'écriture de petits fichiers, le SSD de MX Technology fait merveille, surpassant même le C300 de Crucial. Les débits atteints sont impressionnants, avec près de 80 Mo/s, et laissent très, très loin derrière les disques durs.
HDTach 3.04 - Taux de lecture moyen
Suite des tests synthétiques avec HDTach, qui teste ici à la fois la vitesse moyenne en lecture. Les résultats placent largement en tête le C300 de Crucial lorsqu'il est connecté à un contrôleur SATA 6 Gbps. En revanche, l'interface SATA 3 Gbps nivellent les performances au point de voir le SSD MX Technology faire jeu égal avec le C300.
Côté disques durs, le VelociRaptor est assez largement devant, avec des performances près de 13% supérieures à celles du disque Seagate et 18% avec son prédécesseur.
SiSoft Sandra 2010
Le logiciel Sandra, que l'on ne présente plus, possède en son sein un module de test des unités de stockage. Nous l'avons donc lancé sur nos disques en test pour mesurer à la fois les taux en écriture et en lecture séquentielle, mais aussi pour observer les temps d'accès aux différentes unités de stockage.Test de lecture séquentielle
Là encore, la supériorité du C300 connecté en SATA 6 Gbps est écrasante. Avec le contrôleur Intel, la concurrence existe de nouveau avec le SSD MX Technology, qui affiche bien les performances attendues cette fois. Quant aux disques durs, le dernier VelociRaptor domine les débats.
Test d'écriture séquentielle
Ce n'est désormais plus une surprise, le chipset d'Intel autorise des performances en écriture supérieures à celles obtenues via le contrôleur Marvell, pourtant seul à prendre en charge le SATA 6 Gbps. La vraie surprise en revanche vient des résultats affichés par le disque SSD de MX Technology, radicalement différents de ceux mesurés par Crystal DiskMark. On est du coup plus proche des débits théoriques annoncés par MX Technology et ce SSD se permet ainsi de surpasser le C300.
Pour les disques durs, le Seagate est véritablement à la traîne ici face aux deux VelociRaptor, le dernier du nom étant supérieur au premier de 17%.
Mesure des temps d'accès
Nous avons préféré utilisé l'outil de Sandra plutôt que celui de HDTach, moins précis. Les résultats placent le SSD de MX Technology en tête, avec un score inférieur à 100 microsecondes ! Western Digital n'a pas amélioré les possibilités de son VelociRaptor contrairement à ce qui était annoncé, tandis que le disque Seagate est très loin derrière.
Tests pratiques
Si les tests synthétiques nous en apprennent long sur les performances théoriques des différentes unités de stockage, rien ne vaut quelques tests pratiques pour mettre en situation réelle nos disques en test.Lecture gros fichier
Nous avons ici copié un fichier de 1,5 Go depuis nos disques en test vers un disque secondaire. Ce dernier devait être capable d'assumer les 350 Mo/s dont est capable le C300 de Crucial. C'est pourquoi nous avons opté pour un RamDisk de 3 Go, utilisant donc la moitié de la mémoire vive disponible sur notre machine de test. Ce disque virtuel possédant des débits de loin supérieurs à ceux des SSD, il ne pourrait être la cause d'un éventuel nivellement des performances.
Assez peu de surprises ici, avec un Crucial en SATA 6 Gbps qui domine en copiant notre fichier de 1,5 Go vers le RamDisk en un peu plus de 5 secondes, soit en deux fois moins de temps que les disques durs de ce test !
Lecture petits fichiers
Un résultat assez étonnant que celui que nous offre ce test, qui place à une quasi-égalité tous les protagonistes de ce dossier, alors même que l'utilisation du RamDisk doit, en théorie, éviter l'impact d'un facteur limitant. L'explication se trouverait alors dans les fichiers utilisés, dont la taille est de 16 Ko (nous en avons réuni plus de 40 000 pour un transfert total de 1 Go). Pour cette taille, les performances des SSD et celles des disques durs se trouveraient équivalentes.
Ecriture gros fichier
Ce test consiste, à l'inverse du précédent, à copier le fichier de 1,5 Go depuis le RamDisk vers les différentes unités de stockage. Gros coup de mou pour le SSD MX Tehnology qui ne répond plus ! Ses performances, loin d'égaler celles du C300 comme le laissait entendre le test sous Sandra 2010, sont même en dessous de celles des disques durs. Nous verrons plus loin que cette défaillance peut tout à fait s'expliquer.
Ecriture petits fichiers
Sur l'écriture de petits fichiers, la différence est moins perceptible entre les SSD et les disques durs. Si l'ancien VelociRaptor est à la traîne, les autres disques durs tiennent la dragée haute aux SSD. Notez les très bonnes performances du SSD MX Technology face au C300 de Crucial.
Copie proche - Gros fichier
La copie proche consiste à copier sur le même disque un ou plusieurs fichiers. Cette action sollicite davantage le contrôleur qu'une copie simple. À ce jeu-là, et pour une copie d'un fichier de 1,5 Go, le C300 et son contrôleur Marvell se montrent très véloces. Les performances du SSD MX se situent à mi-chemin entre celles du C300 et celles des disques durs, celles du VelociRaptor d'ancienne génération étant légèrement en retrait.
Copie proche - Petits fichiers
Même opération avec le gigaoctet de petits fichiers, une opération qui ne plait pas du tout au disque Seagate, largement à la traîne. Le C300 et le MX Technology sont à égalité.
Installation Photoshop CS4
Terminons cette série de tests pratiques par l'installation de Photoshop CS4. La bonne propension du contrôleur Marvell à l'écriture de petits fichiers (vu avec Crystal DiskMark) se ressent ici dans la pratique : l'installation via l'ICH10 d'Intel auxquels sont connectés nos SSD est beaucoup plus lente que lorsque les mêmes SSD sont connectés au contrôleur Marvell. Phénomène inverse sur les disques durs, en revanche ! Finalement, avec le contrôleur Marvell, les SSD sont plus de 15% plus rapides, alors qu'avec le chipset Intel, cette différence est de 7%... en faveur du VelociRaptor !
TRIM et remplissage
L'usure d'un SSD est l'un des points sur lequel les constructeurs ont le plus travaillé ces derniers temps, notamment en incluant la compatibilité avec la fonction TRIM dans le firmware de leurs produits. Toutefois, difficile de prévoir le comportement d'un SSD en la matière et rien ne vaut quelques tests pour observer la façon dont le contrôleur gère les cycles d'écriture / réécriture sur les cellules.Le remplissage d'un SSD, par ailleurs, peu diminuer les performances d'un disque. Alors que le disque Crucial et son contrôleur Marvell se sortent très bien de ce piège, ce n'est pas le cas du SSD MX-Technology et du contrôleur SandForce. Pour vérifier ce phénomène (responsable de la contre-performance observée en écriture de gros fichier), nous avons copié successivement plusieurs gros fichiers, puis en avons supprimé un sur deux. Nous avons ensuite lancé HDTach : les résultats parlent d'eux-même.
La fonction TRIM semble quant à elle fonctionner correctement sur nos deux SSD, les performances n'ayant pas diminuer malgré les nombreux tests effectués.
Le disque MX est lui aussi un bon produit et ses scores en écriture de petits fichiers, notamment, sont impressionnants. La performance est d'autant plus intéressante que cette toute jeune société partait avec un certain train de retard sur ses concurrents. Espérons en revanche qu'un prochain firmware corrigera le souci de la baisse de performances observée quand le disque contient des données.
Il n'en reste pas moins que ces performances ont un prix non négligeable : entre 2,5 et 3 euros le Go pour le disque Crucial, et de 3,5 à 4,5 euros le Go pour le disque MX Technology ! En comparaison, nos deux disques durs en tests sont très bons marché : moins de 0,5 euro le Go pour le VelociRaptor, et quasiment 0,1 euro par Go pour le Seagate Barracuda XT... Aucune comparaison possible.
Quant au disque de Seagate, si ses performances sont en retrait face à son concurrent, notamment à cause de sa vitesse de rotation plus faible (7 200 tours par minute contre 10 000 pour le Velociraptor), il ne faut pas oublier le facteur capacité : pour un disque de 2 To, les performances sont plus qu'intéressantes.
Pour conclure, quid de l'intérêt du SATA 6 Gbps ? Soyons clair, il est nul pour les deux disques durs testés. Dans certains cas même, le contrôleur Marvell semble défavoriser les performances en écriture sur ce type de support de stockage (voir le test d'installation de Photoshop). En ce qui concerne le C300 de Crucial en revanche, l'apport est significatif, notamment en lecture séquentielle. Et si Marvell poursuit ses efforts dans la mise au point des algorithmes régnant sur son contrôleur, en rattrapant son retard par exemple sur le chipset Intel en termes d'écriture de fichiers de taille importante, il deviendra difficile de se passer de SATA 6 Gbps pour les fondus de performances !
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