La Kami Indoor débarque sur le marché des caméras de vidéosurveillance à destination du grand public avec quelques atouts à faire valoir. De manière assez classique elle promet une définition d'image Full HD, de jour comme de nuit grâce à une vision nocturne. De plus en plus habituel aussi, elle intègre un micro et un haut-parleur autorisant alors des échanges bidirectionnels. Moins commun en revanche pour un produit à 90 euros, cette caméra dispose à la fois d'une base et d'une tête motorisées qui lui permettent de suivre l'indésirable intrus sur 360 degrés. Enfin, dernier atout et non des moindres, l'offre de stockage dans le Cloud est gratuite pendant 7 jours. Voyons cependant ce qui se cache derrière se produit chinois fabriqué par Yi Technology - la marque Kami étant celle que Yi réserve à ses produits plus qualitatifs.
Spécifications techniques
La Kami Indoor est une caméra de vidéosurveillance qui filme en Full HD et présente le gros avantage d'être totalement motorisée. Ainsi, en plus de son objectif grand-angle à 110 degrés elle peut surveiller votre habitat avec une vision à 360 degrés.- Résolution : 1080p (Full HD)
- Angle de vision : 360 degrés grâce à sa tête motorisée
- Alimentation : sur secteur ou USB (5V - 1A)
- Connectivité : Wi-Fi 802.11n
- Stockage : en ligne uniquement via offres gratuites ou payantes
- Offre de stockage en ligne : à partir de 1,7 euro/mois
- Accessoire(s) livré(s) : câble USB de 2 mètres, support mural en plastique
- Dimensions : 7,2 x 7,2 x 12 cm
- Poids : 240 grammes
Configuration et application
C'est désormais assez classique, mais il reste important de rappeler que ces caméras de vidéosurveillance sont désormais très simples à configurer. Les manuels d'utilisation livrés dans la boîte sont très minimalistes et cela s'explique par un pas-à-pas très simple qu'il suffit de suivre depuis l'application mobile.En quelques étapes, le compte Kami est créé et la caméra associée à votre réseau Wi-Fi sans aucune difficulté ni plantage. Et si d'aventure vous avez des réticences quant à l'utilisation de vos données (sous-entendu avec ce produit chinois), le constructeur précise que les serveurs sont basés à Francfort (Allemagne) et que tout est conforme au règlement général sur la protection des données (RGPD). Ce qui est visiblement le cas de ce produit Kami, mais de tous les produits Yi Technology par ailleurs.
Toujours dans le but de renforcer les mesures contre le piratage du compte, en plus de l'identification classique par login et mot de passe, un code pin à quatre chiffres peut être associé au compte Kami ainsi que le . Bref, inutile d'être un féru de nouvelles technologies pour adopter ce type de caméra : l'installation est un jeu d'enfant. Reste que pour ce modèle il faut tout de même disposer d'une prise électrique ou USB (cela fonctionne très bien derrière une box internet par exemple) à proximité de là où vous souhaitez installer la caméra (le câble d'alimentation fait 2m) et que la connexion Wi-Fi soit aussi de qualité. A noter que la caméra peut aussi bien être installée sur un meuble que fixée au plafond grâce à un support en plastique livré avec la caméra.
Une qualité d'image encore très moyenne
Le gros avantage de cette caméra réside dans sa tête motorisée qui permet de surveiller toute une pièce. Pour couvrir l'axe horizontal, la Kami Indoor tourne sur sa base. L'axe vertical est couvert par l'objectif motorisé qui peut pivoter sur 90 degrés. La conception est donc assez classique et nous trouvons néanmoins le design plutôt réussi. On est loin du plastique noir pas très qualitatif de la Yi Home Caméra 1080p que nous avons testé l'été dernier.Et quitte à poursuivre la comparaison, abordons désormais la qualité de l'image. Elle est un rien meilleure sur cette nouvelle Kami Indoor, ce qui est finalement assez dommage compte tenu de l'écart de prix de 40 euros entre les deux modèles. En journée le résultat est tout juste convenable. En fait, lorsqu'on regarde l'image sur l'écran du smartphone, la densité de pixel par rapport à la taille de l'écran fait clairement illusion. On se dit que c'est pas mal du tout. Mais lorsqu'on télécharge l'image depuis le Cloud pour regarder le résultat sur un écran plus grand, on est beaucoup moins convaincus.
Certes on apprécie le large champ de vision, mais l'image est tout de même assez pixelisée et on s'attendait à mieux compte tenu des bonnes conditions d'éclairage et, surtout, de notre proximité avec l'objectif. Nous sommes à moins de 3 mètres et totalement immobile.
C'est vrai aussi pour les vidéos de nuit, qui sont là aussi à peine meilleure que sur la Yi Home Camera 360. Dans la capture ci-dessous, notre salon est artificiellement plongé dans le noir avec tous les volets fermés et malgré une petite source lumineuse en provenance de la gauche de l'image, le résultat n'est pas génial.
Comme nous le disions dans notre dossier comparatif : il faut s'y faire, ces petites caméras ont encore de la peine à restituer une image convenable (et sans doute même exploitable) dans la pénombre totale.
Néanmoins, ce qu'elle voit est suffisant pour réveiller la caméra, même dans le noir, et activer dans la foulée le suivi du mouvement. Ce qui est dommage, c'est que la caméra peut sans doute faire mieux, mais le constructeur a visiblement fait le choix de compresser au maximum la qualité d'image pour consommer un minimum de bande passante. Pour être plus précises, ces captures en Full HD téléchargées directement via le cloud ne pèsent que 300 kilo-octets. Et une vidéo de 30 secondes qui pèse 4 Mo n'est guère plus convaincante. Alors oui, le retour vidéo est fluide et la visualisation sur le smartphone peut faire illusion, mais dans les faits, c'est tout de même assez moyen.
Un mode suivi très pratique
On peut se réconforter un peu avec la présence du mode de suivi du sujet rendu possible grâce à la tête motorisée de la caméra. Attention, la caméra n'est pas assez intelligente ni même dotée de suffisamment de micros ou de capteurs pour détecter d'où viendrait un bruit et réorienter automatiquement sa tête. Ainsi, si une intrusion est faite dans la pièce en dehors de son champ de vision, aucun enregistrement ne démarrera. C'est pourquoi, en fonction de l'emplacement de la Kami-Indoor, mais aussi de la surface de la pièce à surveiller, il peut être pertinent d'utiliser la fonction de balayage. Celle-ci est à activer dans les menus de la caméra et permet de programmer un mouvement rotatif de la base qui scanne alors toute la pièce à un rythme régulier.Il est possible de programmer ce « mode balayage » sur différentes plages horaires en fonction des jours de la semaine, histoire de ne pas user la mécanique de la caméra inutilement. Bien évidemment, il est possible aussi de programmer la mise en marche de la Kami Indoor et ce n'est pas une mauvaise chose. En effet, la mise en veille de celle-ci n'est pas simple puisqu'il faut systématiquement se connecter à la caméra, puis se rendre dans le menu “paramètres” et actionner le petit sélecteur “caméra on/off”. Dommage qu'il ne soit pas possible de coupler la position GPS du (ou des) smartphone(s) des personnes vivant dans la maison pour suspendre la surveillance lorsque quelqu'un est à la maison. Quitte à forcer l'activation de la caméra durant la nuit avec la fonction de programmation.
De manière plus classique, il est possible de déplacer l'objectif de la caméra en déplaçant le curseur sur l'écran tactile du smartphone. C'est aussi là qu'on trouve la possibilité de forcer l'enregistrement, de prendre une photo, de passer en mode plein écran ou encore d'activer le micro pour parler et se faire entendre via le haut-parleur de la caméra. Haut-parleur qui d'ailleurs, assez étrangement, n'est pas ridicule et permet vraiment de se faire entendre.
Un stockage gratuit, mais partiel des vidéos
Concernant le stockage des vidéos, il est important de noter que la caméra ne dispose d'aucun port microSD ni même aucune fonction qui permettrait de stocker les vidéos enregistrées sur un NAS (comme le propose par exemple la Xiaomi Mi Home Security 360). Cela pourra en décevoir certains, qui pourront toutefois se consoler sur le fait que Yi Technology stocke gratuitement les vidéos dans le Cloud, mais attention, pas toutes les vidéos. En effet, l'offre gratuite se contente de conserver de courtes séquences (10 secondes environ) successives à une activité détectée par la caméra. Celles-ci seront stockées pendant une semaine, puis écrasées par les suivantes.Il faudra souscrire à un abonnement pour profiter d'un stockage plus important, mais la bonne nouvelle (selon nous) c'est que Yi décline son service de Cloud en de nombreuses formules (très) abordables qui devraient à permettre à tout le monde d'y trouver son compte. Par exemple, pour l'offre standard avec une caméra et la sauvegarde des vidéos pendant une semaine sans limites de temps, il faut compter 5,99 euros par trimestre (soit 1,99 euro/mois) ou 20 euros à l'année (soit 0.50€/mois). Il vous en coûtera 18 euros par trimestre pour stocker les détections de mouvements de cinq caméras. Les offres regroupées au sein du Cloud Premium proposent de ne faire aucune concession sur la durée d'enregistrement : les caméras filment en boucle et les vidéos sont stockées pendant 7, 15 ou 30 jours.
Alexa peut un peu compléter le produit
Parmi les autres promesses faites par Yi Technology il y a celle de la compatibilité de la Kami Indoor avec Amazon Alexa. Ainsi, si vous êtes doté d'un produit compatible Alexa et disposant d'un écran, il est possible d'afficher le retour vidéo sur l'écran du produit connecté.
Après avoir téléchargé la Skill Kami sur le store Amazon, associé notre compte de la caméra à notre compte Amazon, on retrouve bien dans notre application mobile notre caméra Kami. Ensuite, il suffit de demander à Alexa d'afficher l'image de la caméra. Nous l'avons testé avec un Echo Spot mais aussi sur notre Echo Show 5 (que nous avons testé dans un duel Google Nest Hub vs Amazon Echo Show 5).
Le résultat est meilleur sur l'Echo Show 5. L'écran est plus grand et son format paysage permet de profiter de toute l'image de la caméra Kami. En revanche, alors qu'il est indiqué dans la skill qu'il est possible d'allumer ou d'éteindre la caméra à la voix, cela ne fonctionne pas. Le constructeur a annulé cette fonction pour qu'un cambrioleur bien au fait des nouvelles technologies ne puisse pas couper lui aussi la surveillance.
Impossible aussi de créer des routines à partir de la caméra comme on peut le faire avec d'autres modèles. Par exemple, avec d'autres produits compatibles, il est possible en quelques clics de coupler la détection de mouvement de la caméra à l'allumage d'une ampoule, par exemple. Ce qui, en plus d'améliorer la qualité d'image dans une pièce sombre, peut faire fuir le cambrioleur. On peut même imaginer qu'une seconde ampoule sera installée dans la chambre à coucher située à l'étage, pour vous réveiller, alors que la caméra est au rez-de-chaussée dans le salon a détecté une intrusion.