Sorti en plein printemps 2020, le Mavic 2 Air vient compléter la série de drones devenue emblématique de DJI. Remplaçant 2 ans plus tard un Mavic Air déjà disruptif, mais un peu décevant, ce nouveau modèle promet une flopée d'innovations photographiques et de navigation, pouvant satisfaire un large public en soif de renouvellement. Pour un prix public de 849€, vous accédez à de la photo haute résolution, de la vidéo 4K@60fps, une navigation intuitive et sécurisante et toujours plus de fonctions automatisées. Que vouloir de mieux ?
DJI Mavic Air 2 : fiche technique
Prix public : 849€ en pack Standard - 1049€ en Bundle Fly More- Catégorie : Ultraportable
- Dimensions : 18×9,7×8,4 cm (plié) et 18,3×25,3×7,7 cm (déplié)
- Poids : 570 gr
- Batterie : 3500 mAh, donnée pour 34min d'autonomie
- Système de positionnement
• 2 capteurs optiques et un capteur laser en dessous
• 1 LED d'éclairage en dessous
• Détection d'obstacles devant et derrière, et détection du sol
- Nacelle de stabilisation 3 axes
- Capteur CMOS 1/2” 12MP
• Technology Quad Bayer
• Ouverture f/2.8, Focal 24 mm, FOV 84°
- Résolutions vidéo : 4K@60fp, 1080p@240fps
- Accessoires :
• Nouvelle radiocommande ergonomique
• 1 batterie
• 6 hélices
• 2 paires de joysticks
Avec un poids de 570 grammes, le Mavic Air 2 échappe à la réglementation française en vigueur, et n'oblige le pilote qu'à une utilisation en loisirs hors agglomération. Attention, cette réglementation évoluera à la fin de l'année 2020.
Une découverte palpitante
La première vue de l'emballage nous suggère tout de suite que le Mavic Air 2 sera d'un encombrement minimum. En effet, l'ensemble drone-radiocommande-accessoires tiendrait dans une besace. Le package de base est toutefois sans excès de générosité, à part le set de joysticks de rechange. Souples, mais fermes, les hélices ressemblent à celle du Mavic 2 pro. Le chargeur peut accueillir une batterie et la RC. Tout semble de très bonne facture.
La vision de la RC nous met instantanément en émoi. Enfin une vraie manette ! Est-ce que DJI aurait écouté ses consommateurs pour l'adoption de ce nouveau format ? On adore son accommodante prise en main, l'impression de solidité qui s'en dégage, la qualité et la texture du plastique et les poignées en grip. Même si un peu imposante, son profil est ergonomique et son poids modéré. Le feeling des commandes bouton/joystick/molette est excellent. On s'habitue rapidement au positionnement un peu étriqué des joysticks et à la petitesse des boutons de façade. Les joysticks sont démontables et se logent dans la RC. Un switch bienvenu permet de basculer entre les modes Normal, Tripod ou Sport. L'antenne est comprise dans un support de smartphone dépliable et costaud.
Quant au drone, il reprend fièrement le design du Mavic 2 Pro et du Mini. Le look général de technologie industrielle et son poids sont subjuguant. La caméra, la nacelle et les moteurs se démarquent du corps par leur grosseur. Le ventre et la caméra comprennent un dissipateur en alu avec la visserie apparente. Les multiples capteurs, les prises d'air et les ports usb/sd sont très bien intégrés. Les patins du corps sont par contre à ras le sol près des capteurs, donc méfiez-vous des cailloux sur le terrain. Replié, le drone reste fantastiquement petit, mais déplié, il gagne beaucoup d'ampleur et quadruple de largeur avec les bras et les hélices. Tout semble robuste, le corps, les bras, la batterie et même la nacelle.
Une mise en route sobre
Le drone se déploie succinctement, bien aidé par le bon repérage des hélices. La batterie se clipse et déclipse parfaitement. Le cache camera aussi, mais il sera plus délicat à remettre en place.
Pouvant accueillir des smartphones de toutes tailles, la mâchoire du support de la RC se soulève et dévoile le câble de connexion en USB-C,facile à manipuler sauf pour les gros doigts. Bien maintenu, le téléphone se centre sans problème de chevauchement des boutons contre les mâchoires.
Un peu rustique, l'interface de DJI Fly se limite aux indicateurs de base. Le changement de ratio de capture photo se fait dans le menu Paramètres, sans raccourci possible, comme beaucoup d'autres réglages. Le menu photo Manuel, comprenant le réglage d'exposition EV, la sensibilité ISO et l'obturation, est assez petit et difficile d'accès en bas de l'écran. Pas top, vu qu'il n'y a pas de molette pour régler l'exposition sur la RC. Paramétrable, le bouton Fn se limite pour l'instant à recentrer la nacelle ou allumer la LED auxiliaire. À part ça, les menus et sous-menus pour l'opération de la caméra et des paramètres généraux sont aisément accessibles.
Une navigation sans faille
Tous les vols ont été effectués en journée par temps nuageux, avec un vent de force nulle à moyenne.• Manœuvres standards
Après un décollage automatique bref et sans soucis, ça saute aux yeux dès les premiers mètres parcourus. Le Mavic Air 2 fait preuve d'une incroyable stabilité. En mode Normal, les vitesses de déplacements horizontales et la rotation sont parfaites, avec une accélération franche, mais progressive. Les vitesses verticales et les distances de freinages sont impressionnantes. Même à grande vitesse, il s'arrête vite. Les commandes sont précises et réactives, facilitant grandement la gestion des courbes. En mode stationnaire et en déplacement, le drone est prodigieusement stable sans vent, et ne bronche pas trop face à un vent moyen.
La détection d'obstacle est redoutablement efficace. Devant et derrière, le drone capte l'objet à 3m de distance, ralentit, puis freine complètement à proximité. Si l'APAS est enclenché, il dévie sa trajectoire de 1m environ pour contourner l'objet. L'épatant mode Tripod, prévu pour les captures lentes, réduit toutes les vitesses, de manière bien équilibrée. On gagne en précision sans perdre en mobilité. C'est tellement fluide que l'on croirait un robot autonome. Avec le mode Sport, le drone devient ultra-rapide et ultra réactif dans toutes les sens de déplacements, avec une stabilité exceptionnelle. Les distances de freinage n'existent plus.
• Manœuvres automatisées
Avec le mode FocusTrack, DJI fait évoluer son système de tracking et amène de nouvelles évolutions au travers des modes ActiveTrack 3.0, POI 3.0 et Spotlight 2.0. En test, le mode ActiveTrack fonctionne à merveille. A 15m du sujet en mouvement, il est réactif, précis et stable. Le suivi en mode POI est également parfait et sans anicroche. En mode Spotlight, à 40m, le drone semble avoir plus de difficulté à cerner la cible, mais cela ne nuit pas à la capture. Les vitesses sont réduites pour garder en vue un sujet. Très sommaire, l'interface ne propose pas de bouton pour l'activation de FocusTrack, mais une fois dans le menu, les commandes des 3 modes sont assez intuitifs et bien designés.
DJI innove une nouvelle fois en matière de capture automatisée et nous présente cette fois le mode Hyperlapse, dans lequel vous accédez à 4 modes dont Free, Circle, Courselock et Waypoint. Ces trois derniers sont déjà connus et calqués sur le fonctionnement des modes de vols intelligents de DJI. Nous nous sommes penchés sur le mode Waypoint, qui a le plus d'intérêt à nos yeux. À partir d'une interface simplifiée, on est invité à créer des points de passage à la volée en positionnant le drone. Très pratique, l'angle de rotation entre chaque point est contrôlé pour que les trajectoires soient optimales pour l'esthétisme de la vidéo. Vous pouvez également modifier les intervalles de capture et le nombre de prises. La vidéo est générée automatiquement en fin de mission. Tout est fait pour simplifier l'accès à l'hyperlapse. À première vue, la fonction a un énorme potentiel. Le nombre de waypoints est par contre limité à 5.
Tous les Quickshots de la série Mavic sont disponibles, avec quelques améliorations. Les modes Dronie, Helix et Rocket bénéficient d'un plus large choix de distances de déplacements. La précision des trajectoires nous encourage à voler à proximité des obstacles avec confiance. La fluidité et les vitesses sont adéquates pour un admirable rendu esthétique des captures. Le tracking est sans défaut même si le sujet est perdu de vue. En fin de mission, le drone retourne à sa position de départ, et télécharge les vidéos sur le téléphone en basse résolution pour faciliter le partage.
Sur toute la durée des vols, l'Ocusync 2.0 nous a garanti aucune perte de signal ou de flux vidéo ni artefact et aucun problème de synchronisation. Confortable, l'autonomie semble conforme à ce qui est annoncé. En fin de vol, l'atterrissage auto est efficace avec correction possible de la trajectoire. Le changement de batterie et le rangement du matériel sont brefs.
La splendide photographie
La caméra du Mavic Air 2 apporte son petit lot d'évolutions techniques. Le capteur CMOS passe sur une taille 1/2 pouces, et s'équipe de la technologie Quad Bayer, ce qui lui permet de basculer d'un mode standard à 12Mp à un mode haute résolution à 48Mp. L'adoption de ce nouveau procédé technique offre une plage dynamique beaucoup plus large et un niveau de détail supérieur. Ces deux résolutions seront uniquement exploitables sur un ratio 4/3, en JPEG et/ou DNG, mais le 16/9 est disponible.
En résolution standard, l'image est nette avec une bonne plage dynamique, et les couleurs sont harmonieuses, mais on est victime de la compression en JPEG et du bruit apparait dans les zones détaillées. On gagne drastiquement en piqué avec le format RAW, et les couleurs sont plus vives, mais l'image est légèrement distordue. Il faudra appliquer un profile de correction. Le mode High-Resolution 48MP améliore considérablement la netteté. La plage dynamique est légèrement plus large et les couleurs plus vives, et on atteint le meilleur niveau en format RAW.
Le mode AEB permet de capturer à 3 ou 5 expositions différentes en variant de 0,7 EV. Faute d'un mode HDR manuel, on peut créer soi-même sa fusion post-traitement comme ici, avec de très bons résultats. Pour dédier un mot sur la gestion de l'exposition du Mavic Air 2, celle-ci fonctionne fantastiquement bien, sous tous les modes testés. Les conditions de luminosité y étaient assez propices, mais on note quand même l'auto-exposition gère extrêmement bien les variations d'ensoleillement sous un ciel partiellement nuageux.
Encore une nouveauté, le mode SmartPhoto permets de calibrer automatiquement la caméra en fonction de l'environnement capturé, et produit des images optimisées en fonction de plusieurs modes : Scene Recognition (sunsets, blue skies, grass, snow, and trees), HDR et Hyperlight. Malheureusement, à l'heure où l'on écrit ses lignes, cette fonction reste automatique. L'utilisateur n'a pas le choix du mode. L'interface n'indique pas non plus quel mode est détecté ou a été appliqué. En analysant les tags des fichiers, on a identifié une des prises de vues comme étant HDR. Le rendu est supérieur, mais relativement différent de ce que l'on produit manuellement.
En mode manuel, la Vitesse d'Obturation et la Sensibilité sont débrayées ensemble. Étrangement, l'auto-exposition reste enclenchée, selon les données des fichiers. Sur une plage de 8s à 1/8000s, on constate une augmentation du bruit à partir de 1/1000, ce qui parait plutôt faible. En revanche, le capteur assimile très bien la montée en sensibilité, et l'image ne se dégrade qu'à partir de 1600 ISO.
Le mode Panorama HDR nous a sublimé. La fonction est exécutée automatiquement avec une fusion des captures à la fin. Quoiqu'un peu trop dénaturant, le rendu HDR du mode Sphere offre une immersion vibrante et surréaliste, sans problème de fusion. Il reste dommage que le HDR soit imposé à l'utilisateur, l'option n'étant pas désactivable.
L'enivrante, mais titubante qualité vidéo
Poussant une nouvelle fois l'innovation, le Mavic Air 2 propose un large choix de résolutions de capture vidéo jusqu'à 4K à 60fps, encodées en H.264 ou H.265, sous un bitrate maximum de 120 Mb/s. Pour la mise en forme, nous avons regroupé les prises vues par codec sous une résolution 1080p@30fps, mais toutes les vidéos ont été étudiées indépendamment.En 1080p@24fps, la netteté est frappante et les couleurs sont vibrantes, aidées par une élégante plage dynamique. La fluidité est bonne, surtout en 1080p@30fps, même en déplacement rapide. La gestion de la 4K est cependant plus difficile. En 4K@24fps, l'image gagne en niveau de détail, mais perds un peu en fluidité. Le passage en 30fps la bonifie, mais ce n'est pas encore parfait.
L'encodage en H.265 sera le plus profitable pour le 1080p@30fps, perfectionnant sa fluidité, mais n'apportant rien au 4K@24fps. Le sommet est atteint avec le 4K@60fps. L'image ne souffre d'aucun défaut, et le niveau de détail est incommensurablement bon.
Le SlowMotion s'invite aussi sur le Mavic Air 2 avec des modes 120fps et 240fps. La vidéo ralentie en 1080p@30fps est générée automatiquement en fin d'enregistrement. Le rendu est bon et exploitable, mais le niveau de détail est impacté par un flou globalisé dans les deux cas. On dispose également d'un profil D-Cinelike, permettant un étalonnage des couleurs en post-traitement. Enfin, le mode HDR est applicable sur toutes les résolutions jusqu'à 30fps. Même sans écran compatible, on constate une nette élévation dans la vivacité des couleurs et dans la plage dynamique. Sur nos tests, le format 1080p@30fps H.265 affiche le meilleur rendu général. La qualité monte d'un cran en en 4K@30fps, mais la perte en fluidité s'amplifie.
L'avis de Clubic : le HDR à toutes les sauces
Sans réel point de faiblesse, on est conquis par la haute qualité du matériel et ses capacités de production audiovisuelle. Le nouveau profil de la RC et l'encombrement minimaliste du drone comble toutes les attentes. La navigation manuelle et les captures automatisées peuvent ravir les initiés, et convenir à tous les débutants. On est totalement séduit par la puissance de la caméra, qui à la base ne produit qu'un maigre 12Mp. On regrette cependant ne pas avoir le choix du HDR en Panorama ou en SmartPhoto, et l'interface aurait besoin d'être un peu plus explicite par moment.Malgré une excellente autonomie, comptez 1H30 pour une recharge complète. Pour apprécier totalement vos sorties drone, optez immédiatement pour un bundle Fly More, qui propose un prix très intéressant considérant le matériel supplémentaire.